Le groupe publicitaire français Publicis a clôturé de manière encourageante une année 2014 décevante grâce à un quatrième trimestre meilleur que prévu, 2015 devant lui permettre de retrouver son dynamisme passé en accélérant son développement dans le numérique. Le bénéfice net part du groupe s'est établi à 720 millions d'euros, en baisse de 9,1% sur un an, mais le bénéfice net courant, retraité notamment des plus-values et des différents coûts, a lui enregistré une hausse de 4,7%, à 829 millions d'euros, a indiqué jeudi le groupe dans un communiqué. La marge opérationnelle s'est établie à 1,182 milliard d'euros (+6,8%) et atteint ainsi 16,3% de l'activité totale du groupe. Le chiffre d'affaires du numéro trois mondial de la publicité s'est pour sa part élevé à 7,255 milliards d'euros, en hausse de 4,3% (+2% en organique). Publicis avait averti dès juillet qu'il risquait de ne pas atteindre son objectif d'une croissance organique de 4% en 2014. "La croissance organique n'a pas été à la hauteur de nos prévisions mais le quatrième trimestre a montré un rebond supérieur à nos attentes", a résumé le président du directoire Maurice Lévy. Au dernier trimestre de 2014, la croissance organique du groupe a en effet atteint 3,2% et a donc été près de deux fois plus élevée que le consensus des analystes interrogés par Factset. "L'année a été riche en rebondissements et elle s'est conclue de manière tout à fait intéressante", a souligné le patron de Publicis, faisant référence à l'échec en mai de la fusion "entre égaux" avec son concurrent américain Omnicom, numéro deux mondial du secteur, puis à l'acquisition en novembre de Sapient pour 3,7 milliards de dollars. L'achat de ce spécialiste américain de marketing et communication numériques, finalisé le 6 février, est en ligne avec la nouvelle stratégie du groupe, qui désire baser sa croissance future sur le numérique.
13 000 salariés en plus Dès 2015, au moins 50% du chiffre d'affaires de Publicis doit provenir de ce secteur d'activité, contre 42% l'an passé. "Nos choix stratégiques se sont révélés bons, notre business model est extrêmement robuste et nous sommes remarquablement positionnés pour l'avenir", a assuré Maurice Lévy à ce sujet. L'un des marchés sur lequel évolue Sapient, le commerce multicanal (convergence entre magasins et internet), devrait ainsi passer de 1 500 milliards de dollars l'an passé à 2 500 milliards en 2017, selon Publicis. L'acquisition de ce "joyau", très bien implanté en Inde, doit donner un avantage comparatif majeur à Publicis face à ses principaux concurrents, le Britannique WPP et Omnicom. Son intégration au sein de la nouvelle division Publicis.Sapient, "la grande priorité de 2015", n'en sera pas moins un défi tant son domaine de compétences dépasse le seul secteur publicitaire, fidèle en cela à la vision d'aide à la transformation du cœur de métier des entreprises que porte le patron de Publicis. L'absorption de Sapient et de ses 13 000 salariés a néanmoins déjà l'avantage d'apporter au groupe des profils talentueux, "et ce dans un secteur, le numérique, où ils sont rares et donc très recherchés", selon M. Lévy. Au titre des perspectives pour 2015, le groupe ne s'avance pas outre mesure, et pense voir sa croissance "revenir à de meilleurs niveaux de façon progressive avec une montée en puissance au deuxième semestre". Son agence média ZenithOptimedia table sur une croissance du marché publicitaire mondial de 4,9%, ce qui correspondrait à une croissance des revenus des agences publicitaires estimée entre 3% et 3,5%. "La différence de taux de changes nous sera favorable, car 50% de notre activité est concentrée aux Etats-Unis", a noté M. Lévy. Publicis indique par ailleurs qu'un dividende de 1,20 euro par action (soit en augmentation de 9% sur un an) sera proposé à l'assemblée générale des actionnaires le 27 mai.
