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Ben Bella a-t-il liquidé l'OS ?
Publié dans Le Maghreb le 24 - 02 - 2015

Des individus qui n'ont jamais fait mystère de leur proximité avec le pouvoir mafieux algérien, sans aucune preuve réelle et sérieuse, accusent Ahmed Ben Bella, le premier Président algérien, d'être : un arabo-musulman, un traitre au Mouvement national algérien, un ancien agent des services coloniaux, un marocain, le produit des Moukhabarates égyptiennes, un voleur du Sandoq ettadhamoun, etc.

Ben Bella est né en 1916 à Maghnia, en Algérie. Il est musulman pratiquant, sa culture générale et nationale est algérienne, sa langue maternelle est l'arabe dialectal algérien. Depuis sa prime jeunesse, il a aliéné sa liberté, ses activités politiques en faveur de la libération de l'Algérie et de son peuple du joug colonial. Son engagement politique contre le colonialisme français lui a valu huit années de prison. Sa tentative de barrer la voie au néocolonialisme et au totalitarisme lui a valu quatorze autres années de séquestration dans des oubliettes néocoloniales, sans jamais être présenté à un juge et 10 années d'exil suite à sa libération en 1980.
Il est vrai que Ben Bella a été décoré de la médaille militaire par le Général de Gaulle et bénéficié d'au moins quatre citations. Il a gagné ses galons en se battant en France et en Italie, notamment à Monti Cassino, contre les nazis.
Les Etats-Unis d'Amérique, la première puissance mondiale, qui ont élu Barack Hussein Obama, le fils d'un migrant kényan, président des Etats-Unis d'Amérique et les Français, la troisième puissance mondiale, qui ont élu Sarkozy, le fils d'un migrant hongrois, président de la République française, seraient-ils (américains et français), des idiots et les Algériens, qui contestent la nationalité algérienne à Ahmed Ben Bella, à l'un des fondateurs de leur révolution, au premier chef, légitimement élu de leur premier gouvernement et à leur premier président de la République élu par leur suffrage universel, appartiendraient-ils à un peuple d'élite ?
Au nom de quel principe les Algériens refuseraient-ils la nationalité algérienne : aux Marocains, aux tunisiens, au Guadeloupéen, à Franz Fanon, aux Français…qui ont participé, aux côtés du peuple algérien dans sa lutte pour sa libération et son indépendance ? Au nom de quel principe la refuseraient-ils à Emilie Busquant, à Madame Messali el Hadj, à une française, qui a confectionné le premier drapeau algérien dans un hôtel meublé du 20ème arrondissement de Paris ? Et au nom de quel principe la refuseraient-ils, si tel était son désir, au musicien égyptien, à Mohamed Fawzi, au compositeur de Kassamen, de notre hymne national?
Le 19 juin 1965, Ben Bella a été renversé par un violent et sanglant coup d'Etat militaire. Ses adversaires, par la voix de Houari Boumediene, avaient solennellement promis, aux Algériens et au monde, un livre blanc sur ses méfaits et un jugement équitable. Or, le livre blanc se fait toujours attendre et le président déchu par un putsch a été séquestré durant 14 ans sans jamais être présenté à un juge.
De 1962 à 1990, les livres consacrés aux " Evènements d'Algérie ", et compris ceux écrits par des Algériens Mohamed Harbi et Ahmed Toufiq el Madani, par exemple, étaient interdits en Algérie. Pendant cette période, un algérien qui se fait surprendre par un douanier algérien avec l'un de ses livres dans ses bagages, ramené de l'étranger, ne s'exposait-il pas, sinon à des poursuites judiciaires du moins à des tracasseries policières interminables qui se terminaient toujours par la confiscation de l'objet du délit ? L'école algérienne n'a-elle pas banni de ses programmes l'enseignement de l'histoire des " Evènements d'Algérie ? ".
La jeunesse algérienne, environ 70% de la population, a longtemps été frustrée de son droit de savoir, de connaître l'histoire contemporaine de son pays. Des idéologues stipendiés, bénéficiant de relais médiatiques aux ordres et à la solde d'un pouvoir totalitaire et aveugle, reprennent du service pour maintenir les Algériens dans l'ignorance et la misère pour les rendre dociles, " Colonisables " par une racaille.
Ben Bella, âgé de 94 ans, selon ses détracteurs, serait le liquidateur de l'OS, de la sœur aînée du FLN. Pourquoi a-t-on attendu plus d'un demi-siècle avant de le dénoncer et pourquoi maintenant ?
Démantèlement de l'O.S., Affaire Khiari. Le hold-up de la poste d'Oran, initié par Ben Bella et opéré, le 5 avril 1949, par un commando de l'OS dirigé par Ait Ahmed, sera d'abord attribué par les enquêteurs à des étrangers.
Le 18 mars 1950, Khiari Abdelkader, militant de Tébessa, à qui il a été reproché par ses pairs de manquer à la discipline de son organisation, s'était fait kidnappé par un commando de 4 membres : Benaouda, Benzaïm, Baccouche et Adjoumi. L'otage est conscient du sort qu'il allait lui être réservé. Dans la voiture de ses ravisseurs, la victime se débat avec l'énergie d'un animal blessé, conduit vers l'abattoir. Pendant la bagarre, le conducteur perd le contrôle de son véhicule qui va percuter un arbre. L'otage se sauve et court vers le commissariat de police où il donne le signalement de ses agresseurs qui vont être rapidement arrêtés. Cette affaire va donner lieu, entre le 19 mars et 27 mai 1950, à une vaste vague d'arrestations qui va commencer dans le Constantinois de : Guelma, Souk-Ahras, Annaba, Skikda, puis l'Algérois : Aumale, Ténès, Orléanville, Miliana, enfin l'Oranie : Mascara, Tiaret, Aïn Témouchent. Le 13 mai, Ben Bella est arrêté à Alger(1).
O.S : rôle de Ben Bella. En 1947, le mouvement national algérien, le PPA-MTLD, incarné par Messali el Hadj, était déjà au bord de la rupture, traversé par des courants sinon antagonistes du moins divergents : messalistes modérés et radicaux, centralistes berbéristes…irréconciliables. Ce qui facilitait d'autant leur infiltration et leur manipulation par les services coloniaux.
Il s'agit d'une organisation paramilitaire animée par des militants dits radicaux, issus du PPA-MTLD (Parti du peuple algérien-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). La direction de l'OS sera d'abord confiée à Mohamed Belouizdad qui, suite à une maladie qui va s'avérée longue et incurable, Ait Ahmed lui succèdera en 1948. Suite à une crise dite " Berbériste ", dans laquelle il sera soupçonné d'en être le meneur, Ait Ahmed sera démis de ses fonctions en janvier 1950 et remplacé par Ben Bella. Le nouveau dirigeant sera arrêté par l'administration coloniale le 13 mai de la même année. Donc Ben Bella a dirigé l'OS de janvier à mai 1950, soit pendant cinq mois.

La nature de l'OS
Il s'agit d'une organisation clandestine, paramilitaire. Ses militants sont issus de l'aile radicale du PPA-MTLD, d'un mouvement politique dont la légalité était précaire. Dans le cas où l'un de ces militants se trouverait arrêté pour activités subversives, il ne devait, sous aucun prétexte, avouer son appartenance au parti et ce dernier devait le renier et accuser l'administration coloniale de se livrer à un complot visant à interdire un mouvement politique pacifique. Par ailleurs, l'O.S. fonctionnait selon un principe dit pyramidal. Au sommet de la hiérarchie, se trouvait un responsable national qui ne devait connaître ni se faire connaître que par deux de ses proches lieutenants, qui ne devaient pas se connaître entre eux. Le chef doit s'entretenir avec eux séparément. L'Algérie était divisée en six régions autonomes. A la tête de chaque région se trouvait un responsable régional assisté de deux lieutenants qui ne devaient pas se connaître entre eux. Ensuite il y a d'innombrables cellules composées d'un chef et deux ou quatre membres, plutôt deux que quatre. Le chef d'une cellule et ses membres ne doivent connaître ni être connus par aucun chef ou membre d'une autre cellule de la même région ou d'une autre. Ces cellules sont reliées entre elles par des coordinateurs qui ne devaient être connus discrets.
Si ce principe de cloisonnement était respecté, quand un membre d'une cellule est arrêté par les forces coloniales et soumis à la torture, il ne pouvait ni ne devait dénoncer que ce qu'il savait, les membres de sa cellule. Les autres membres qui n'étaient pas encore arrêtés, devaient changer de région, d'identité et entrer dans la clandestinité.
Certes, Ait Ahmed, Boudiaf, Ben Boulaïd, Bitat, Ben Bella… se connaissaient mais leur connaissance remonte à l'époque où ils étaient membre du bureau politique du PPA-MTLD, dans un mouvement politique légal. Cependant, une fois qu'ils se sont engagés dans une organisation paramilitaire, ils changeaient d'identité, nul ne devait connaître les activités d'un autre.
Par ailleurs, les services coloniaux, qui étaient dotés de moyens humains et matériels insoupçonnés par les Algériens, étaient très actifs et efficaces. Sans doute que tous les cadres du PPA-MTLD étaient-ils soigneusement fichés. Il est avéré que Djilali Belhadj, qui était le numéro 2 de l'organisation, l'inspecteur général, le futur général " Kobus " et un certain Djouden, un cadre de l'OS, étaient aussi des agents des services coloniaux.
Ben Bella, ancien responsable régional d'Oran et responsable national lors de son arrestation à Alger, n'était pas censé connaître cadre et militants de base de sa région encore moins ceux des autres régions.

L'accuser :
" D'avoir été installé dans une pièce pour rédiger son "récit". Au bout de quelque temps, il frappe à la porte (des enquêteurs) pour demander du papier. C'est dire, selon le jargon policier, qu'il a vidé son sac ", comme il est dit par certains calomniateurs, relève d'une pure calomnie qui ne résiste à aucune analyse sérieuse.
En principe, l'audition d'un indicateur de police se fait dans un endroit clos, dans la discrétion, en dehors de tout témoin. D'où ces calomniateurs tiennent-ils leurs informations sur Ben Bella ? Etaient-ils présents avec lui ? D'autre part, vu le cloisonnement strict imposé par les statuts de l'OS, que Ben Bella se devait connaître et respecter, de faire connaître et de faire respecter, ne devait connaître ni les cadres ni les militants de base des autres régions. Comment pouvait-il dénoncer des individus dont il ignorait l'existence ? Et enfin, Ben Bella a été arrêté le 13 mai 1950, il était quasiment le dernier maillon de la chaîne de l'organisation à se faire arrêté. L'OS était déjà démantelée quand il se fait prendre. Pourquoi en veut-on à Ben Bella alors qu'il est âgé de 94 ans ? C'est vraisemblablement à cause de son soutien moral à Bouteflika. Pourquoi Ben Bella soutient-il l'un des plus fervents artisans de son renversement en 1965 ? Le premier Président algérien a toujours mis les intérêts de l'Algérie et de son peuple avant les siens. Ben Bella, dans son ultime combat, croit qu'il faut changer de régime politique pour sauver l'Algérie. Quant à ses détracteurs, ils s'agitent pour faire tomber Bouteflika et sauver le régime.
(1) Mohamed Harbi, le FLN Mirge et Réalité. JA Ed. 2ème Trim. 1980 p. 76-77


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