"Le Brésil est sur la bonne voie " et a déjà la recette pour sortir de cinq ans d'économie en berne, mais ne doit pas dévier de ses objectifs budgétaires s'il veut retrouver la croissance, a déclaré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Même si la situation de l'économie mondiale pose des défis et que les prix, comme la demande, des matières premières ont baissé après une décennie de hausse, "nous croyons que le cocktail de politiques identifiées (par le Brésil) est la recette correcte pour entamer une bonne reprise et établir une croissance durable", a affirmé Mme Lagarde lors d'une conférence de presse à Rio, à l'issue d'un séminaire sur les objectifs d'inflation de la banque centrale. "Le Brésil a tous les ingrédients. Il a la recette et, comme pour n'importe quel bon plat, il faut suivre les étapes très soigneusement, implanter et maintenir le cap et obtenir ainsi cette croissance économique qui pourra financer les programmes sociaux qui font la fierté du Brésil", a ajouté la numéro un du FMI. La recette du gouvernement de la présidente de gauche Dilma Rousseff passe essentiellement par l'obtention d'un excédent budgétaire de 1,2% du PIB cette année et de 2% en 2016-2017, a rappelé Mme Lagarde. Elle a aussi souligné l'importance d'adopter le "triple F": responsabilité fiscale, taux de change flottant et objectif d'inflation "pour améliorer la productivité, augmenter la confiance et promouvoir l'investissent". La présidente Rousseff doit annoncer ce vendredi le montant des coupes budgétaires en 2015 qui, selon le ministre de l'Economie Joaquim Levy, seront de l'ordre de 70 mrd BRL. "Cela prouve le courage politique et la détermination pour obtenir des résultats en accord avec les objectifs fixés", a souligné la directrice du FMI. Elle s'est également félicitée des récents ajustements réalisés dans la politique monétaire et budgétaire du géant sud-américain et 7e puissance mondiale, estimant que tout indique que l'inflation - 8,17% sur les douze derniers mois - retombera, en 2016, sous le plafond de tolérance fixé à 6,5% par la Banque centrale. Les autorités brésiliennes aspirent à ramener l'inflation au centre de l'objectif, à 4,5%. Cette année, le FMI prévoit un recul de 1% du PIB brésilien et une hausse de 1% en 2016. Le Brésil et l'Amérique latine doivent profiter de ce moment de difficultés pour faire plusieurs réformes structurelles et surtout pour moderniser leur infrastructure, réduire les coûts et la bureaucratie et encourager l'intégration commerciale avec d'autres pays, a encore conseillé Mme Lagarde. "La résistance à la volatilité extérieure se construit chez soi, avec des politiques fortes et des fondements forts", a ajouté la responsable du FMI en citant sous les applaudissements, le légendaire footballeur brésilien Pelé dont le succès "n'est pas un hasard", selon elle. "C'est du travail dur, de la persévérance, des études, des sacrifices et surtout de l'amour pour ce que l'on fait et l'on apprend", a-t-elle dit.
