Le Parlement brésilien a adopté un projet de loi polémique qui révise en baisse l'objectif d'excédent budgétaire primaire (excédent budgétaire hors charge de la dette) pour permettre au gouvernement de faire face au paiement des intérêts de la dette publique. Ce vote est intervenu après 18 heures de débats et le report de quelques séances houleuses, marquées par des manifestations d'opposants. Cette victoire du gouvernement va lui permettre de déduire du calcul la totalité des dépenses liées à son vaste Programme d'Accélération de la Croissance (PAC) et ses mesures d'exonérations fiscales pour certains secteurs de l'économie. Le respect de l'excédent budgétaire primaire est considéré par les organismes internationaux et le marché comme un signe de conduite responsable de l'économie du pays. L'objectif d'excédent budgétaire primaire qui était de 3,1% du PIB a été ramené à 1,9% en 2013 et l'on s'attendait au même montant pour 2014. Mais cette année, le gouvernement n'a jusqu'à présent réussi à économiser que l'équivalent de 0,56% du PIB. La prévision de 116 milliards de réais (46,5 milliards de dollars au change actuel) d'excédent budgétaire du début de l'année chuterait ainsi à 10 milliards de dollars avec ce projet, selon la presse. "Nous avons perdu les élections mais pas notre statut d'opposant. (Le gouvernement) jette à la poubelle ce qui reste de crédibilité à l'économie, c'est pathétique", a lancé le sénateur Aecio Neves, candidat malheureux à la présidentielle d'octobre qui a vu Dilma Rousseff être réélue de justesse pour quatre ans. La nouvelle équipe économique nommée jeudi dernier par Mme Rousseff, dirigée par l'orthodoxe Joaquim Lévy, et qui prendra ses fonctions en janvier, s'est engagée à augmenter l'épargne publique et à obtenir un excédent budgétaire de 1,2% du PIB en 2015, tout en visant "pas moins de 2%" en 2016 et 2017. Le Brésil traverse sa quatrième année consécutive de croissance modérée : après une hausse de 7,5% du PIB en 2010, la 7e économie de la planète a progressé de 2,7% en 2011, de 1% en 2012 et de 2,5% en 2013. Le gouvernement a indiqué vendredi que le PIB a augmenté de 0,1% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, permettant au pays de sortir de sa brève récession. Il a reculé de 0,2% par rapport à la même période de l'an dernier. Les analystes tablent sur une croissance de 0,2% seulement cette année.
Inflation au-dessus du plafond officiel L'inflation au Brésil s'est élevée à 0,51% sur un mois en novembre, en légère hausse par rapport à octobre (+0,42%), pour s'établir à 6,56% sur 12 mois, au-dessus du plafond fixé par les autorités, a indiqué l'Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE). L'objectif officiel est de 4,5% par an, avec une marge de tolérance de deux points. Il s'agit du quatrième mois consécutif où l'évolution de l'indice des prix à la consommation sur les douze derniers mois dépasse le plafond fixé par le gouvernement (6,5%). Les prix des aliments, et surtout celui des pommes de terre (+38,7%) et des viandes (+3,4%), ainsi que celui des combustibles (+1,6%), ont entraîné l'inflation à la hausse en novembre. Sur un an, les viandes ont augmenté de 17,8%. En août l'inflation avait ralenti à 0,25% sur un mois, mais en septembre, la hausse des prix mensuelle avait atteint un pic de 0,57%, soit 6,75% en rythme annualisé, tirant le signal d'alarme dans le pays. La nouvelle équipe économique nommée jeudi dernier par la présidente Dilma Rousseff, dirigée par l'orthodoxe Joaquim Lévy, et qui prendra ses fonctions en janvier, s'est engagée à faire un contrôle " rigoureux" de l'inflation. La Banque centrale du Brésil a relevé mercredi son taux d'intérêt directeur (taux Selic) de 0,50 point de pourcentage, à 11,75% l'an, dans le clair objectif de tenter de maîtriser l'inflation.
