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Histoire : 20 Août, une date inoubliable de la Révolution
Publié dans Le Maghreb le 20 - 08 - 2015

Le 20 août est une date inoubliable dans l'histoire de l'Algérie car elle perpétue une double commémoration, celle des massacres du 20 août 1955, et aussi celle du Congrès de la Soummam.

Les massacres du nord constantinois
Zighoud Youcef le nouveau chef de la wilaya 2 nord constantinois fit part à ses proches compagnons, Bentobal et Benaouda de l'idée d'un soulèvement général. Il programma cette insurrection pour le samedi 20 août 1955 et réunit les responsables en deux étapes.
La première réunion eut lieu à Boussator, douar Lakhal, commune de Sidi Mezghiche. Ont assisté à celle-ci près de 150 Moudjahids responsables et Djounouds. Elle avait pour but d'avoir une idée sur la situation générale qui prévalait dans la zone 2, déterminer les moyens humains et matériels, préparer l'étape décisive. La deuxième réunion eut lieu à Djebel Zamane, à Koudiet Daoud, à 17 Km de Skikda, après les préparatifs qui durèrent 20 jours jusqu'au 12 juillet 1955. Zighoud Youcef désignera les responsables qui seront chargés de mener l'attaque dans leurs secteurs respectifs... Les actions devaient avoir lieu sur les sites militaires, couper les routes et les ponts pour arrêter les secours, ainsi que l'électricité et le téléphone dans les fermes et les habitations des colons. Après ces deux importantes réunions, Si Messaoud revint dans les environs de Constantine. Il prit sans tarder attache avec les responsables locaux qu'il avait laissés en regagnant le maquis : Aouati Mostapha et Zaamouche Ali dit Wolf. Il les rencontra du côté de Chaabat Erassas chez Tayeb Bouzitouna. Boudjebir Ahcene et Kerris Belkacem se joignirent à eux pendant deux jours et deux nuits. Ils étudièrent la mise sur pied des actions préconisées par Zighoud Youcef : À signaler que la femme de Si Messaoud Sellama, Fatima Zohra était aussi présente.
Le risque était grand, la seule route existante devant passer au milieu du camp Fray. Le soldat qui gardait la barrière fut surpris à la veille du samedi soir par l'arrivée de trois véhicules remplis de personnes habillées en paysans, n'a pas eu le temps de réagir. Tabouche descendit de la voiture se donna un air d'ivrogne, expliqua qu'ils allaient à une fête et lui tendit des bouteilles " Pils " qu'il avait pris la précaution de ramener avec lui. " Allez, avancer ! " Si Messaoud eut chaud. La barrière se leva et les 3 véhicules s'ébranlèrent vers El Kef Lakhal. Belghit Garmi embusqué derrière un talus non loin de la ferme des Boukhelkhal, autre lieu de rassemblement, après les mesures de sécurité d'usage, héla le groupe dirigé par Zaamouche qu'il reconnut par sa voix roulant les " R ". Toute la troupe se dirigea à pied vers la Mechta Hamaida chez les Boudersa où était prévue la réunion. Rassemblés dans trois gourbis, ils attendirent Zighoud Youcef. Après avoir libéré les responsables des autres secteurs, il demanda à cheikh Belkacem Kerris d'haranguer les combattants en leur récitant certains versets du coran, et, en présence de Si Messaoud, il appela un à un les combattants pour les faire juger. Satisfait des préparatifs et des Constantinois, il s'en alla dans la nuit sur son cheval, accompagné de Chouchane Ali, en précisant que ce n'est pas un hasard si l'insurrection du 1er novembre 1954 avait lieu à minuit et celle du 20 Août à midi. Il laissa Boudjeriou, Aouati, Zaamouche, Kherrouche, face à leur responsabilité historique d'assurer à nouveau l'attaque de Constantine. Les groupes furent constitués : pour l'attaque de la ville de Constantine, en plus de quelques-uns uns des fidayines Constantinois, des djounouds de l'ALN, des Moussebilines furent intégrés aussi.

Congrès de la Soummam
Ce congrès, organisé par Abane Ramdane et Larbi Ben Mhidi, est souvent présenté comme l'acte fondateur de la Révolution algérienne autant que du futur Etat indépendant. C'est en effet à cette occasion qu'ont été édicté les grands principes structurant l'organisation de la Révolution ainsi que les modalités d'organisation administrative et militaire du mouvement de Libération. Cette structuration imposée par ces chefs politiques nous démontre tout le sens de ces décisions ne pouvant être décidées que par un Etat libre et indépendant. Les militaires organisés issus de la branche du FLN, une primauté politique et combattante s'occupant des combats, de la logistique, de l'armement, du recrutement des soldats, de l'improvisation des opérations etc….tout en étant à la tête de structures administratives , s'occupant de tout ce qui est état civil, conflits intestinaux , divergences entre tribus, impôts, quête d'argent, ravitaillement alimentaire etc. La charte adoptée à son issue a doté la révolution des structures qui lui manquaient -division de l'Algérie en six wilayas ou états-majors-, consacré le FLN comme seul représentant du peuple algérien et, surtout, le fondement de "la primauté du politique sur le militaire". Il a également consacré la mise en place d'une administration civile. Le congrès a eu lieu dans la maison forestière d'Ighbal, à Ifri, commune d'Ouzellaguen, sur la rive gauche de la Soummam, à quelques kilomètres d'Akbou. Les prémices du congrès avaient commencé au lendemain des attaques dans le Nord-Constantinois, selon les contributions d'historiens. Au lendemain des événements du 20 août 1955, dont il n'avait aucune information, Abane avait entamé un échange épistolaire avec les dirigeants des différentes zones et des responsables à l'extérieur, au Caire, pour la tenue d'une réunion des responsables de la révolution. Zighoud Youcef donna son accord, se proposant même de l'organiser dans sa zone et d'en assurer la sécurité.
Cette réunion est la suite logique de celle prévue pour janvier 1955 par les six pères de la révolution avant même son déclenchement. Elle devait permettre de faire le bilan des opérations et de coordonner leurs actions. Ce congrès a débuté le lundi 20 août 1956 à 8h avec six personnes, selon le procès-verbal de la première séance. Ben M'hidi, représentant de l'Oranie président de séance, Abane Ramdane, représentant le FLN secrétaire de séance, Omar Ouamrane, représentant l'Algérois, Krim Belkacem, représentant la Kabylie, ayant assuré la prise en charge logistique et la sécurité du congrès dont il était l'hôte, Zighoud Youcef, représentant le Nord-Constantinois, Lakhdar Bentobbal, adjoint de Zighoud.
En dehors des séances, les six membres présents se retrouvaient chacun avec d'autres membres de sa zone : Ali Kafi et Mostefa Ben Aouda avec Zighoud et Bentobbal, Saïd Mohammedi et Aït Hamouda Amirouche avec Krim zone 3, Dehiles, si M'hammed Bouguerra et Ali Mellah avec Ouamrane. Le congrès comptait aussi des absents, dont les représentants de l'Ouest algérien, des Aurès Mustapha Ben Boulaïd, du Sud algérien Si Cherif, excusé après avoir adressé son rapport à la réunion. L'absence du représentant des Aurès est due au fait qu'avec la mort de Ben Boulaïd, la zone 1 traversait une crise de pouvoir entre Abbas Laghrour, Adjel Adjoul et Omar Ben Boulaïd, chacun prétendant succéder à Mustapha Ben Boulaïd. Omar Ben Boulaïd, ayant reçu l'invitation, s'est présenté début de juin 1956 en zone 3 où il a rencontré Krim sans le mettre au courant de la mort de son frère ni de la crise dans la zone. En ce qui concerne l'Oranie, Larbi Ben M'hidi était revenu au Maroc venant du Caire le 21 avril 1956. Après un séjour de dix jours à Oujda et des réunions quotidiennes avec Boussouf, il avait quitté le Maroc en franchissant à pied la frontière pour prendre le train Tlemcen-Oran. Le 6 mai, il prenait le train de nuit Oran-Alger dans un wagon couchette pour arriver dans la capitale le lundi 7 mai 1956 à 7h, avec en poche une somme de 300 000 francs avec laquelle il pouvait, en cas de contrôle, justifier son standing de commerçant et pourquoi pas acheter le silence d'un contrôle d'identité imprévu. A sa descente du train, à la gare de l'Agha, il était attendu par un monsieur à lunettes, portant un manteau noir et un chapeau sur la tête : Benyoucef Ben Khedda sous la fausse identité de M. Albert Molina, juif et commerçant, habitant Alger. Il avait choisi cette identité de juif pour deux raisons : son accent qui pouvait le trahir, en cas de fouille au corps et la circoncision. Ben M'hidi avait donc remplacé Boussouf qui était prévu à cette réunion.
La même source ajoute que "Abane, multipliant les itinéraires, les rendez-vous manqués, entretenant les incertitudes sur la tenue, puis, enfin, allant à cette réunion sans les avertir, leur signifiait de la sorte qu'il ne voyait aucune utilité à leur présence, ou, du moins, qu'il pouvait s'en passer". L'absence des délégués de l'extérieur et l'adoption du fondement de la primauté de l'intérieur sur l'extérieur avaient fini par provoquer une crise au sein de la direction de la révolution. Certains voyaient d'un bon œil cette absence, en ce sens qu'elle avait diminué les antagonismes entre les membres réunis à la Soummam. On relève en outre que Lakhdar Bentobbal n'aurait assisté à cette réunion qu'à titre exceptionnel (Mabrouk Belhocine - Courrier Alger Le Caire, page 51 et Mahfoud Kaddache, Et l'Algérie se libéra 1954-1962, page 48) alors qu'il est cité comme membre de plein droit en tant qu'adjoint de Zighoud dans la correspondance de Abane en date du 3 avril 1956. En revanche, Ouamrane n'était pas prévu parmi les invités. La discussion de sa participation demandée par Krim a créé une friction entre Abane, qui était pour, et Bentobbal, qui était contre. Ce premier incident a été pour beaucoup dans l'animosité future entre les deux hommes. Il n'était en aucun cas question de la participation de Ali Mellah puisqu'il n'avait aucune existence légale ou reconnue de cette zone avant la réunion. Elle n'a été intégrée dans la structuration officielle de la révolution qu'après le congrès de la Soummam.
Cette partie du territoire occupée par les forces de Bellounis, se revendiquant du Mouvement national algérien de Messali Hadj et bénéficiant de l'appui officiel des autorités françaises et de leurs troupes, était à cheval sur les 3 zones.
D'autres chefs de la révolution, notamment les "Six", qui se sont donné rendez-vous, n'ont pas pu se rencontrer.
Une ambiance sereine s'étant établie le deuxième jour, chaque chef de zone présenta un état de la situation : effectif des moudjahidine, armement, état d'esprit des combattants et de la population. Lors de leur séparation, le 11 septembre, les 6 délégués ont entériné les grandes lignes du texte de la plate-forme ainsi que la composante humaine des membres du CNRA.


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