Les Bourses européennes ont fini l'année jeudi dans la morosité, gagnées par le marasme des cours du pétrole qui continuent de plonger après l'annonce mercredi d'une hausse des stocks de brut américain. Les places ouvertes ont tenu une séance écourtée en raison des préparatifs du Nouvel An et seront fermées jusqu'à lundi. Francfort, Milan et Zurich étaient fermées jeudi pour ces fêtes de fin d'année. La baisse du cours du pétrole est "un problème macroéconomique qui fait attendre de nouveaux assouplissements monétaires dans les économies fortement dépendantes de la production de matières premières (au moment même où la banque centrale américaine commence à resserrer sa propre politique)", a souligné Augustin Eden, analyste d'Accendo Markets. Cette évolution attendue du côté des politiques monétaires "a des conséquences sur les Bourses mondiales d'un point de vue des rapports entre les monnaies", a-t-il ajouté. Sur l'ensemble de l'année, les principales places européennes se sont diversement comportées: Francfort a gagné 9,56% et Paris 8,53%, tandis que Londres a reculé de 4,93%. Pour les autres marchés européens, Milan et Bruxelles ont fortement progressé de respectivement 12,66% et 12,63%, Lisbonne de 10,71%, et Amsterdam de 4,09%. La Bourse suisse (-1,84%) et celle de Madrid (-7,35%) ont reculé. "L'année 2015 aura été marquée par les politiques des banques centrales, la baisse des prix du pétrole et le ralentissement de la croissance économique en Chine ainsi dans les pays émergents", a résumé Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Barclays Bourse. L'Eurostoxx a reculé de 0,62% sur la séance mais gagné 3,85% sur l'année. La Bourse de Paris a clos l'année 2015 sans enthousiasme (-0,86%), ramenant ses gains annuels à 8,53%. L'indice CAC 40 a perdu 40,08 points à 4 637,06 points, dans un volume d'échanges très faible de 687 millions d'euros. Sur le terrain des valeurs, Kering a baissé de 1,56% à 157,95 euros, après avoir annoncé la finalisation de la cession du chausseur italien Sergio Rossi, au fonds Investindustrial, détenu par l'homme d'affaires transalpin Andrea Bonomi. Direct Energie a fini stable à 19,30 euros dans la foulée de l'annonce de la finalisation de l'acquisition de 3CB, propriété de la filiale française de l'énergéticien suisse Alpiq, pour un montant de 45 millions d'euros. Le secteur pétrolier et des matières premières, très chahuté par la faiblesse des prix, a fini en recul. Total a perdu 0,72% à 41,27 euros, Technip 1,82% à 45,74 euros et ArcelorMittal 1,91% à 3,90 euros. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,51% ou 31,73 points pour terminer à 6 242,32 points. Les grandes banques britanniques ont eu tendance à se replier: Barclays a cédé 0,82% à 218,90 pence, HSBC 0,30% à 536,20 pence et Lloyds 0,72% à 73,07 pence. En première ligne face à la chute des cours de l'or noir, les compagnies pétrolières ont aussi fait grise mine: Royal Dutch Shell (action "A") a abandonné 1,23% à 1.526 pence, BP 0,32% à 354 pence et BG Group 0,66% à 985 pence. Les compagnies minières se sont enfoncées elles aussi: le producteur de cuivre Antofagasta a cédé 0,59% à 469,30 pence et Anglo American 0,78% à 299,45 pence. Rio Tinto a toutefois légèrement rebondi de 1,05% à 1 979,50 pence et Glencore de 0,76% à 90,48 pence. A Bruxelles, l'indice Bel-20 a clôturé la dernière séance de l'année sur une baisse de 0,90% à 3 700, 30 points. C'est le distributeur grossiste Colruyt qui signe la plus mauvaise performance de l'indice (-2,09% à 47,45 points). A l'inverse le câblo-opérateur Telenet est parvenu à grimper de 1,20% à 49,77 euros, dans un tout petit volume d'échanges. Madrid a terminé en baisse de 1,01% à 9 544,20 points. Sur l'ensemble de l'année, il a perdu 7,15%. C'est la plus mauvaise performance de l'indice vedette Ibex 35 depuis 2011. Quasiment toutes les valeurs qui le composent ont fini dans le rouge pour cette dernière séance. Parmi les bancaires, Banco Santander a lâché 1,15% à 4,56 euros sur la séance et 34,85% sur l'année, plombée par les mauvaises performances au Brésil où elle est très présente. Le groupe pétrolier Repsol a perdu 1,75% à 10,12 euros et 34,90% sur l'année alors que les cours du pétrole sont déprimés depuis juin 2014. A l'inverse, le producteur d'éoliennes Gamesa a reculé de 0,94% à 15,82 euros au cours de la séance mais son cours s'est envolé de 109,29% sur l'année. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,98% à 441,82 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le géant de la distribution Ahold, qui a perdu 2,04% à 19,47 euros et par le sidérurgiste Arcelor Mittal, qui a lâché 1,91% à 3,90 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé quasiment à l'équilibre, l'indice PSI 20 reculant de 0,08% à 5 313,17 points. Le groupe de construction Teixeira Duarte a réalisé la plus mauvaise séance, en chutant de 7,37% à 0,31 euro, suivi par la holding de télécommunications Pharol, qui a perdu 1,45% à 0,27 euro. A l'inverse, le groupe de BTP Mota Engil a progressé de 2,72% à 1,93 euro et le producteur d'énergies renouvelables EDP Renovaveis de 1,58% à 7,25 euros.
