La sécurité publique se comprend comme étant l'ensemble des mesures et moyens mis en œuvre par l'Etat pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Dans la phase actuelle de modernité et de mutation que traverse le pays où il faut appréhender avec pragmatisme un certain nombre de questions sensibles et particulièrement celles ayant trait à la sécurité publique, le corps de la Gendarmerie nationale au regard de sa mission originelle est au cœur des relations qui lient le citoyen à ses institutions d'autant plus que sa mission qui est intègre la protection des personnes et des biens, s'étend aussi aux personnes morales privées et publiques. Le bilan de la Gendarmerie nationale des onze derniers mois de l'année 2007, fait ressortir qu'en matière de criminalité et de délits, plus de 22 000 affaires ont été constatées et traitées, donnant lieu à l'arrestation de plus de 25 000 personnes. " Il y a une stratégie qui a été mise en place. Elle se mesure en fonction de la densification de la couverture sécuritaire par la multiplication des unités territoriales, de sécurité routière et de maintien de l'ordre. En somme, il s'agit d'opérer un maillage sécuritaire efficace et opérationnel ", a souligné mercredi, le colonel Ayoub Abderrahmane, chef de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, ajoutant que cela inclut évidemment l'augmentation des effectifs pour " nous retrouver en 2010 à 100 000 hommes ". Toute prête à relever les défis constitués en substance par une progression et une diversité de la criminalité, et indépendamment du développement de la couverture sécuritaire, de la revalorisation de ses capacités d'investigation et du développement de ses capacités de formation, la Gendarmerie nationale s'est vite orientée vers l'utilisation de la technologie, outil privilégié du combat contre la criminalité sous toutes ses formes. Dans sa mission de lutte contre les maux sociaux, la Gendarmerie nationale s'est fixée comme objectif la bonne gestion du renseignement, l'analyse des dossiers, l'orientation des recherches et surtout la maîtrise du mode opératoire des délinquants. Si le crime organisé, caratérisé par la complexité de ses activités et son aspect transitionnel, constitue un souci majeur du fait que les organisations criminelles sont parvenues à infiltrer les systèmes politiques, économiques et politiques de nombreux pays , la petite délinquance en Algérie fait l'objet d'une attention particulière des deux services de sécurité que sont la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale. Ainsi, de fréquentes descentes à travers les différentes villes du pays sont organisées en permanence en vue de cerner et maîtriser les poches de la délinquance, les éradiquer et par là même sécuriser les citoyens dans leur vie quotidienne. " Ces opérations ne sont pas ponctuelles et de plus, ne relèvent pas d'une surenchère dans la communication ou d'un narcissisme maladif ", dixit le colonel Ayoub Abderrahmane, chef de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale. Le programme de modernité mis en place se trouve aujourd'hui être à la pointe de la lutte contre le mal et ses corollaires. Dans cette optique et selon toujours le colonel Ayoub Abderrahmane, cette stratégie se caractérise également par l'émergence de corps spécialisés dans les domaines de la sécurité aux frontières et la police judiciaire rendant nécessaires et impératif la modernisation des moyens et des méthodes de services afin de les adapter aux exigences de la sécurité publique et de la lutte contre la criminalité y compris les systèmes de télésurveillance. Sur un autre plan, pour barrer la route aux pillards qui exploitent les biens culturels du pays, le commandement de la Gendarmerie nationale a mis en place, il y a de cela quelques mois, quatre cellules chargées de protéger le patrimoine culturel et les sites historiques. Ces cellules qui travaillent en étroite collaboration avec les services en charge du patrimoine culturel et historique ont pour mission d'élaborer une cartographie des biens culturels qui se trouvent dans leur territoire de compétence, d'assurer une coordination avec les agences de voyages et surtout d'orienter les enquêteurs lors des investigations relatives à la constatation des infractions commises dans ce domaine (mise en place d'une banque de données comprenant les informations sûres et précises sur les pièces archéologiques et culturelles que renferment les 500 sites algériens). Pour cette mission, des éléments de la Gendarmerie nationale ont reçu une formation approfondie de l'Agence nationale d'archéologie. Un enseignement de qualité qui leur permet aujourd'hui de différencier les objets authentiques des copies et de se familiariser avec les différentes méthodes de protection du patrimoine. L'Algérie qui compte plus de 500 sites archéologiques et historiques dont sept d'entre eux ont été classés par l'Unesco sur la liste du patrimoine mondial tels que le Tassili, Timgad, Tipasa, Djemila, Oued M'Zab, la Casbah d'Alger et Kalaât Banu Hammad. En effet, depuis la mise en place par la Gendarmerie nationale des cellules de protection du patrimoine en collaboration avec le ministère de la Culture, des résultats très probants ont été enregistrés et mis au crédit de ces cellules qui sont arrivées à récupérer 1 127 pièces de valeur dont 96 pièces de monnaie en sus du démantèlement d'un important réseau spécialisé dans le vol et le trafic des objets d'arts et d'archéologie. L'expérience acquise par les éléments de ces cellules de protection du patrimoine, a permis à celles-ci, au cours de l'année 2007, la récupération de 820 pièces archéologiques parmi lesquelles 26 pièces de monnaie, trois tableaux évalués à plusieurs milliards de centimes du célèbre peintre espagnol Pablo Picasso ainsi que 200 pièces de restes fossiles d'animaux marins disparus depuis quelques millions d'années.
