Jusqu'à preuve du contraire, les partis politiques en général n'ont pas suivi de règles précises dans leur fonctionnement et c'est la raison pour laquelle ils n'ont jamais réussi à adopter une véritable politique et un esprit démocratique qui pouvaient faire d'eux une avant-garde hermétique servant l'intérêt suprême du pays. L'avènement de la nouvelle Constitution du pays tombe donc à point pour instaurer ce code de bonne conduite qui fait défaut dans le microsome politique algérien. Si l'on tient compte de l'actualité partisane du jour, le contexte politique qui se fait aussi jour est plutôt malsain. Il y a une poussée fiévreuse qui incite à des débordements à risque. D'aucuns fourbissent leurs armes en vue de la manipulation du front social dans le but d'éviter que le dialogue et la concertation puissent s'exercer librement. En cette période cruciale que traverse l'Algérie, le débat social est nécessaire et il doit se faire avec des parties qui acceptent les arguments du gouvernement, il est normal que des formations politiques, des syndicats, des milieux économiques et même la société civile aient des visions opposés, mais ils doivent être exposées sans outrances à la cohésion sociale. Il peut y avoir divergence sur les méthodes, sur le rythme à imprimer au processus en vigueur par rapport aux réalités, politiques, économiques, sociales et culturelles, mais sur l'objectif ultime à atteindre au titre du renouveau national et de la nouvelle loi fondamentale du pays. La tension politique et sociale qui règne en ce moment est le témoin d'une scène extrêmement vive tant les limites de la bienséance sont largement dépassées par les outrances verbales et les tentatives de contagion. Dans un tel environnement aux illusions et aux espérances politiciennes, et à un certain discours aux allures d'incitation à l'anarchie, c'est un appui caractérisé à toute épreuve de déstabilisation qui est visé en fin de compte par ces acteurs politiques et sociaux qui occupent la place publique. C'est aussi la mise en pratique de méthodes de division importées d'ailleurs et qui répondent parfaitement à un agenda étranger dans le but de provoquer en Algérie le " printemps arabe " à des fins de dislocation de la nation et ouvrant la voie à l'ingérence étrangère. C'est dire combien sont préjudiciables les tensions politiques et sociales que certains tentent de souffler et qui sont préjudiciables à la collectivité algérienne tout entière. Il est indéniable que les partis, les individus qui émargent dans ces tentatives tiennent à contrarier les énergies du pays, torpiller les initiatives créatrices, les réformes politiques, économiques et sociales et freiner, par voie de conséquences, l'élan de reconstruction, de développement économique et social acquis au lendemain de la tragédie nationale. Dans ce cadre, la Réconciliation nationale demeure à jamais une exigence politique majeure visant à consolider un accord entre les Algériens sur les fondements essentiels de la République et de l'Etat de droit, tout en évitant au pays de nouvelles pesanteurs tragiques d'une crise nationale vécue dans les années 90 qui n'a épargné personne. Ainsi, l'avènement de la Réconciliation nationale est aussi venu pour restituer les valeurs sur lesquelles s'est cristallisée depuis des temps immémoriaux la société algérienne. Comme souvent souligné par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, " leur place légitime et essentielle dans la régulation des relations et des pratiques sociales, politiques, cultuelles ". La portée historique de la Réconciliation s'est avérée, donc, à dimension multiple. Elle a résolu les problèmes cruciaux du présent, résorbant les dérapages du passé et en s'adossant aux exigences du futur. " La modernisation du pays dans un monde en mouvement ne peut s'opérer en rangs dispersés. Les Algériens devront retrouver leurs repères et réapprendre à vivre et à travailler ensemble dans le respect des valeurs communes qui fondent la société, la République et l'Etat de droit. Les générations nouvelles ne pardonneraient pas à leurs aînés de leur léguer des contentieux, aussi lourds, qui ne pourront que paralyser le pays et le tirer vers le bas, dans monde qui aura progressé sans nous". (Dixit A. Bouteflika).