La confiance des grands groupes manufacturiers japonais s'est améliorée pour un deuxième trimestre consécutif sur les trois mois à fin mars, pour atteindre un pic d'un an et demi, montre l'enquête trimestrielle "tankan" de la Banque du Japon publiée lundi. Cette enquête montre aussi que les entreprises japonaises restent optimistes sur leurs projets de dépenses en capital, ce qui peut nourrir les attentes d'une accélération de l'activité au Japon dans les mois à venir. Ces données, qui figureront parmi les facteurs pris en compte par la Banque du Japon lors de sa prochaine réunion les 26 et 27 avril, renforcent l'impression dominante des investisseurs selon laquelle toute future initiative de la BoJ consistera à resserrer et non à assouplir davantage sa politique monétaire. L'indice phare de l'enquête "tankan" a grimpé à +12 au cours du premier trimestre 2017 contre +10 trois mois auparavant. Il s'agit de son niveau le plus élevé depuis décembre 2015 mais la prévision médiane du marché était à +14. L'indice du moral des grandes entreprises non-industrielles a pour sa part augmenté de deux points à +20, sa première hausse en six trimestres et un pic depuis mars 2016. Les grandes entreprises prévoient d'augmenter leurs dépenses en capital de 0,6% au cours de l'exercice fiscal s'achevant en mars 2018, contre une anticipation médiane du marché concluant à un recul de 0,1%. Elles s'attendent néanmoins à une légère détérioration de leurs conditions d'activité au cours des trois mois à venir, signe de leurs doutes persistants sur le niveau de la demande mondiale.
Forte hausse des exportations Le Japon a enregistré en février la plus forte hausse de ses exportations depuis plus de deux ans, après un ralentissement en janvier dû au Nouvel An lunaire en Asie, et il accru son excédent commercial avec les Etats-Unis - au risque de tensions avec la nouvelle administration Trump. Les exportations ont bondi de 11,3% en février par rapport au même mois de 2016, soit leur plus forte hausse depuis janvier 2015 et un troisième mois consécutif de progression qui reflète la reprise de la demande mondiale, montrent les données publiées mercredi par le ministère des Finances. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une augmentation de 10,6%. En janvier, la hausse des exportations n'avait été que de 1,3% en raison des congés du Nouvel An lunaire qui ont freiné la demande en Chine et dans d'autres parties d'Asie. Les importations ont de leur côté augmenté de 1,2% en février sur un an, le double de ce qui était attendu. La balance commerciale du Japon a ainsi dégagé un excédent de 813,4 milliards de yens (6,75 milliards d'euros) en données brutes, à comparer à un consensus de 822 milliards. En données corrigées de variations saisonnières, l'excédent a atteint un plus haut de près de sept ans à 680,3 milliards. Les exportations vers la Chine, premier partenaire commercial du Japon, ont bondi de 28,2%, marquant une nette accélération après leur hausse de 3,1% en janvier. Les échanges avec la Chine ont ainsi fait ressortir un premier surplus depuis cinq ans, de 111,8 milliards de yens. Les exportations vers les Etats-Unis ont augmenté pour leur part de 0,4%, grâce surtout à une hausse des livraisons de voitures et de pièces automobiles. L'excédent commercial avec la première puissance économique mondiale s'est accru de 1,5% à 611,3 milliards de yens, sa première hausse depuis novembre, alors qu'il avait chuté de 26,5% en janvier. Cette hausse peut constituer un motif d'embarras à Tokyo alors que le président américain Donald Trump a critiqué nommément le Japon, la Chine et l'Allemagne pour le niveau élevé de leurs exportations vers les Etats-Unis. "L'excédent commercial (bilatéral) n'est pas à un niveau alarmant, il est même historiquement très faible. Mais ce genre d'argument logique risque de ne pas parler à Trump", commente Tomoyuki Ota, directeur du département de la recherche économique au Mizuho Research Institute. "Le fait que le surplus avec les Etats-Unis soit essentiellement lié aux exportations de voitures pourrait inciter Trump à mettre la pression sur les constructeurs automobiles japonais pour qu'ils augmentent leurs investissements aux Etats-Unis." Japonais et Américains ont prévu d'entamer à la mi-avril un dialogue économique de haut niveau. Tokyo, cherchant à parer les attaques contre son industrie automobile, a pris les devants en proposant un ordre du jour centré sur les investissements dans des infrastructures aux Etats-Unis.
Léger ralentissement de la croissance du secteur manufacturier Le secteur manufacturier japonais a progressé en mars à un rythme légèrement inférieur au mois précédent, en raison notamment d'un ralentissement de la croissance des nouvelles commandes et de la production, montre une étude préliminaire publiée. L'indice PMI Markit/Nikkei des directeurs d'achat "flash" s'est établi, en données corrigées des variations saisonnières, à 52,6 le mois dernier contre 53,3 en lecture définitive en février. Cet indice reste ainsi pour le septième mois de suite au-dessus de la barre des 50 séparant croissance et contraction de l'activité. L'indice de la production a baissé et s'établit à 53,4, contre 54,1 en février. La composante des nouvelles commandes à l'exportation est-elle à 52,7 contre 54,3 en février.