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France : Les principaux chantiers économiques du futur quinquennat
Publié dans Le Maghreb le 09 - 05 - 2017

Emmanuel Macron, qui a placé l'économie au coeur de son programme présidentiel, a annoncé une série de réformes touchant aux finances publiques et aux entreprises. Les principaux chantiers du quinquennat et leur calendrier.

Dette et déficit
Pour Emmanuel Macron, la crédibilité de la France auprès de ses partenaires européens est une priorité. Il s'est engagé à ramener le déficit public sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB) dès 2017, conformément aux engagements pris par François Hollande. L'ancien ministre de l'Economie, qui a annoncé un plan d'investissement de 50 milliards d'euros sur cinq ans, devra faire preuve de prudence. Il ne prévoit pas de budget rectificatif avant l'automne. "On ne fera pas de feu de joie pendant l'été", a prévenu son entourage. Cette ligne budgétaire sera poursuivie jusqu'en 2022, Emmanuel Macron ayant promis de ramener le déficit à 1% du PIB et la dette à 93,2% du PIB (contre 96% actuellement) d'ici la fin du quinquennat. Il prévoit une baisse des dépenses publiques de 60 milliards.

Compétitivité des entreprises
Pour rendre les entreprises plus compétitives, Emmanuel Macron, qui a promis de simplifier leurs obligations administratives, veut ramener le taux de l'impôt sur les sociétés de 33,3% à 25%, de façon progressive d'ici à 2022. Point sensible de son programme, il entend "simplifier" par ordonnances le droit du travail en donnant la priorité à l'accord d'entreprise pour fixer la durée du travail, et en encadrant le montant des dommages et intérêts accordés par les prud'hommes pour licenciement. Il s'est engagé à transformer dès 2018 le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en allègement de charges pérenne, de dix points pour les salaires au niveau du SMIC et de six points sur les salaires allant jusqu'à 2,5 Smic. Il propose d'augmenter le pouvoir d'achat avec la suppression de toutes les cotisations chômage et maladie payées par les salariés, qui serait compensée par une hausse de 1,7 point de la Contribution sociale généralisée (CSG) - mettant ainsi à contribution la majorité des retraités.

Réformes fiscales
Le président élu a prévu une exonération de la taxe d'habitation pour 80% des foyers. Le coût de cette mesure est estimé à 10 milliards d'euros. La réforme doit se faire de façon progressive, avec un premier palier en 2018 et deux autres étapes en 2019 et 2020. Pour soutenir les entreprises, M. Macron a prévu de transformer l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur "la rente immobilière", excluant le patrimoine mobilier. Emmanuel Macron devra décider rapidement du sort du prélèvement à la source. Il souhaite expérimenter la mesure pendant un an avant de la valider, mais cette proposition se heurte à des contraintes techniques.

Dossiers industriels
Le nouveau président va hériter du feuilleton de la restructuration du nucléaire français, en particulier le plan de sauvetage d'Areva sur fonds publics. Parmi les dossiers sociaux, figure le distributeur textile Vivarte (André, Naf Naf..), engagé dans un vaste plan de restructuration. Mais aussi l'usine Whirlpool d'Amiens, dont la production sera délocalisée en juin 2018 en Pologne. Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 2 juin pour déposer leur offre.

Agriculture-Alimentation
Emmanuel Macron a proposé d'organiser "dès l'été" un "Grenelle de l'alimentation" pour redonner de la valeur aux produits agricoles, dans un contexte de crise profonde du monde rural: la moitié des agriculteurs gagne moins de 350 euros par mois, et les faillites augmentent. Il prévoit de lancer un plan de transformation agricole de cinq milliards d'euros sur cinq ans pour moderniser les exploitations ayant un impact positif sur l'environnement, et développer les circuits-courts. Il aura aussi à préciser dès cet été la position de la France, la future PAC devant être renégociée d'ici 2020.

Transition écologique
Emmanuel Macron, qui prévoit de consacrer à cet enjeu 15 milliards d'euros sur cinq ans, a promis de fermer les centrales à charbon, doubler les capacités de l'éolien et du solaire, et rénover un million de logements mal isolés grâce notamment au versement d'une prime au début des travaux. Sur le nucléaire, il soutient la fermeture de la centrale de Fessenheim, et l'objectif d'une baisse de la part du nucléaire à 50% de la consommation d'électricité, mais s'en remet à l'Autorité de sûreté nucléaire pour le devenir de chaque réacteur. Une prime de 1.000 euros pour l'achat d'un véhicule propre neuf ou d'occasion sera mise en place, et l'alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l'essence sera achevé en 2022.

Vent porteur pour les réformes économiques
Le futur président français Emmanuel Macron bénéficie d'une conjoncture économique plutôt favorable et d'un a priori positif des milieux d'affaires, mais ses marges de manœuvre restent floues vues les incertitudes qui planent sur les prochaines élections législatives. Même si elle souffre toujours des mêmes maux, l'économie française bénéfice depuis quelques mois d'une légère embellie: la croissance est sur une pente ascendante, l'activité du secteur privé est en expansion, le moral des ménages est plutôt positif, et même le chômage suit une tendance générale à la baisse, malgré une hausse en mars. Avec un programme qui prévoit notamment des suppressions d'emplois publics, des allègements de charge, des baisses d'impôt pour les entreprises ou encore un détricotage des règles du dialogue social, M. Macron est une bénédiction pour les défenseurs du libéralisme économique, du libre-échangisme, de l'intégration européenne.

Les "Macronomics"
Les "+Macronomics+ commencent", estiment les analystes de la banque américaine Morgan Stanley, contractant "Macron" et "économie" pour désigner l'agenda "pro-marché", "modéré et progressif" et "pro-européen" du nouveau président, soulignant que son projet de réforme du marché du travail était crucial selon eux. Pour autant, Emmanuel Macron est un président relativement mal élu, qui n'a pas fait le plein de voix face à son adversaire populiste Marine Le Pen, qui va diriger un pays divisé et ne dispose pas pour l'instant d'un embryon de majorité parlementaire. "C'est dire le peu de motivation malgré le score net du nouveau président", pointent les analystes de Mirabaud Securities Genève. "Alors que la classe politique européenne pousse un soupir de soulagement, cela ne cache pas l'insatisfaction des Français, vu que près de la moitié des électeurs ont tout de même voté pour des partis anti-mondialisation", relève Michael Hewson, chef économiste de CMC Markets. "C'est une chose de vouloir supprimer 120.000 emplois publics, de tailler 60 milliards d'euros de dépense publique et de ramener le chômage à 7%, ce sera une autre paire de manches de faire avaler cela au Parlement français", estime-t-il. "Son programme peut remettre la France sur la voie d'une croissance plus forte, mais il est possible qu'il n'obtienne qu'une courte majorité en juin. Point positif: les derniers développements suggèrent que Les Républicains (la droite traditionnelle, ndlr) vont soutenir la plupart de ses initiatives", selon Marion Amiot, d'Oxford Economics. Le test de viabilité des "Macronomics" aura donc lieu les 11 et 18 juin, lors d'élections législatives qui se tiendront dans une configuration inédite. Les deux grandes familles qui dominaient la vie politique française depuis des décennies, les socialistes et la droite traditionnelle ont été balayées lors de la présidentielle et nombre de ses cadres ont rallié Emmanuel Macron. Le tout jeune mouvement de ce dernier, En Marche!, n'a pas encore fait les preuves de sa capacité à remporter une élection législative, et le Front national de Marine Le Pen, qui ne dispose pas d'un socle parlementaire à la mesure du nombre de ses électeurs à cause du mode de scrutin, va tenter de s'imposer comme parti d'opposition.

Législatives cruciales
Dans ce contexte de recomposition, "ce vote est crucial, il va déterminer la capacité du nouveau président à mettre en œuvre son programme", analyse Kit Nicholl, du cabinet IHS Markit. "Pour gouverner efficacement, Macron a besoin d'une majorité parlementaire (289 sièges ou plus à l'Assemblée nationale), mais la probabilité que son mouvement y parvienne, en démarrant de zéro, est faible", selon elle. Laurence Boone, responsable de la Recherche et de la Stratégie d'Investissement d'AXA Investment Managers, qui a été conseillère économique du président sortant Français Hollande, tout comme M. Macron, estime toutefois que le nouveau président a de bonnes chances d'arriver à bâtir une majorité. "Malgré le caractère très inhabituel de cette élection présidentielle (...), les Français ont une tendance historique à favoriser le parti du président élu", rappelle-t-elle, bâtissant trois principaux scénarios: majorité absolue pour En Marche!, majorité relative pour En Marche! qui conserverait la maîtrise de son agenda, majorité pour Les Républicains, qui imposeraient alors leur agenda. Dans tous les cas, "pour les investisseurs internationaux, les trois scénarios sont relativement positifs parce qu'ils devraient générer des réformes structurelles renforçant la croissance potentielle".

Un effet Macron atténué
"La victoire d'Emmanuel Macron permet aux marchés de respirer et de mettre temporairement de côté la politique européenne", a dit Bill Street, directeur des investissements pour la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique de la société de gestion State Street Global Advisors. "Ce résultat, auquel s'ajoute l'accord préliminaire sur la dette grecque conclu la semaine dernière, suffira à soutenir la reprise des marchés à court terme. A plus longue échéance, on ne peut s'attendre qu'à des développements positifs, quel que soit le scénario envisagé pour la présidence Macron." Au fur et à mesure des sondages d'intentions de vote pour le second tour confirmant la large avance d'Emmanuel Macron, la Bourse de Paris a accru ses gains pour progresser de près de 7,4% entre les deux tours contre une progression de 6,35% de l'indice Eurostoxx 50 des valeurs de la zone euro. L'écart entre le taux de rendement des obligations françaises et allemandes à 10 ans, mesure de la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir la dette publique française, a été divisé par deux, passant d'un plus haut de près de 80 points à moins de 40 points de base vendredi. "Je ne suis pas certain qu'il y aura une réaction très importante parce que l'essentiel de la prime de risque a été résorbée après le premier tour", a dit Paul Lambert, gérant du fonds Absolute Currency chez Insight. "Je m'attends à une réaction mitigée, un petit renforcement supplémentaire de l'euro, un petit resserrement supplémentaire des écarts de rendements obligataires entre la France et l'Allemagne, mais je n'anticipe pas un mouvement très important", a-t-il ajouté.

L'attention va se tourner vers la BCE
Bill Street et d'autres investisseurs ont dit que l'attention des marchés allait désormais se tourner vers la Banque centrale européenne et la normalisation de sa politique monétaire, qui devrait soutenir l'euro sur la durée. "Avec la dissipation du risque 'existentiel' des élections françaises et la perspective d'une Banque centrale européenne graduellement moins accommodante, la monnaie unique semble appelée à se renforcer, en particulier contre le dollar américain si la Fed doit revoir ses ambitions à la baisse en raison d'une économie américaine moins dynamique qu'attendu", estime Adrien Pichoud, économiste chez SYZ Asset Management. Plusieurs investisseurs ont aussi souligné que les marchés resteront attentifs aux résultats des élections législatives et à la capacité d'Emmanuel Macron de se doter d'une majorité parlementaire lui permettant de mettre en oeuvre son programme. "L'absence de soutien parlementaire en faveur de Macron pourrait constituer désormais son principal défi", a dit Peter Hensman, straégiste chez BNY Mellon IM. "Après avoir lancé son propre mouvement En Marche!, il ne dispose pas à ce jour de députés à l'Assemblée qui pourraient mener son programme à bien, ce qui fait des législatives prévues les 11 et 18 juin un moment décisif pour la suite politique et pour le devenir de son projet." Les élections législatives apparaissent toutefois comme un moindre enjeu pour les marchés. La volatilité implicite à deux mois sur l'euro/dollar, calculée sur la base des prix des options dont l'échéance intègre les deux tours des élections législatives, est tombée à ses plus bas niveaux depuis début octobre la semaine dernière après avoir atteint un pic de neuf mois avant le premier tour de l'élection présidentielle.

La dette française sous pression ?
La dissipation du risque politique pourrait aussi conduire les investisseurs à s'intéresser à nouveau aux fondamentaux de l'économie, ce qui ne serait pas nécessairement favorable à la dette souveraine de la France, a toutefois prévenu David Zahn, responsable de la gestion obligataire pour l'Europe de Franklin Templeton. "La victoire très attendue de Macron devrait être reçue positivement par les marchés, au moins à court terme", estime-t-il. David Zahn a souligné qu'il y avait assez peu d'éléments dans le programme d'Emmanuel Macron montrant qu'il pourrait réduire significativement le déficit public de la France et maîtriser le niveau élevé de l'endettement public. "Cela n'est pas bon pour les fondamentaux à long terme de la France. A moyen terme, nous nous attendons à ce que les obligations françaises puissent à nouveau être bradées une fois que les gens auront enfin synthétisé toutes les implications de la victoire de Macron." Au regard de l'important déficit des comptes courants et du niveau élevé de l'endettement public français, les écarts de rendement entre les obligations françaises et allemandes pourraient augmenter, a dit David Zahn.


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