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Le Qatar une cible américano-wahhabite
Publié dans Le Maghreb le 08 - 06 - 2017

La question serait de pure rhétorique et bien compréhensible s'il s'agissait de rompre toute relation avec l'Etat hébreu. Ce n'est pas le cas. Les monarchies du Golfe sous la houlette de l'Arabie saoudite comme leur maître à penser, le Pentagone, décident de rompre avec leur voisin le Qatar sous prétexte que ce petit émirat est le soutien et le financier par excellence du terrorisme. Une mise au ban à laquelle s'est jointe l'Egypte. L'Arabie saoudite qui vient de recevoir en visite officielle le président américain Donald Trump et ses équivalents de la région, cherche à se doter d'un leadership régional. Dire que le Qatar est le promoteur du terrorisme alors qu'avant ce jour les six pays du Golfe était dans le même panier et dans la même attitude, celle de laisser-faire quelles qu'en soient les conséquences. Selon la SPA (Saudi Press Agency), l'Arabie saoudite " a décidé de rompre ses relations diplomatiques et consulaires avec l'Etat du Qatar. Elle a également décidé de fermer toutes ses frontières terrestres, ses ports maritimes et aériens, interdire le transit sur son territoire, espaces aérien et maritime, et entamer les procédures juridiques pour une entente immédiate avec les pays frères et amis et les sociétés internationales, pour appliquer la même procédure, dès que possible, pour tous les moyens de transport à destination et en provenance de l'Etat du Qatar. Et ce, pour des raisons de sécurité nationale de l'Arabie saoudite ".
Qu'en est-il en fait ? Il semble bien que le royaume wahhabite ait été agacé depuis très longtemps par le rapprochement entre l'Iran et le Qatar. En effet, le Qatar, qui fait figure de minuscule enclave dans l'immensité du territoire arabique, a toujours agacé Ryadh. Non seulement il entretient des relations plus ou moins pacifiés avec Téhéran, l'ennemi juré du royaume wahhabite, mais il a développé une vision stratégique qui lui donne un relief international plus visible que celui du grand voisin, l'Arabie saoudite. Tout cela conforte les Etats-Unis et la nouvelle stratégie diplomatique de plus en plus agressive adoptée par le président américain Donald Trump à l'égard de l'Iran à savoir un discours menaçant et tenter de faire prendre acte de ces dispositions d'affrontements en mettant un allié de l'Iran sur la liste des pays " " fabricant " le terrorisme. La tournée que vient d'effectuer le nouveau locataire de la Maison Blanche en Arabie saoudite, Israël, le Vatican, la Belgique et l'Italie, fait dire à Karim Emile Bitar, spécialiste du Moyen-Orient à l'IRIS (France), que le voyage du président américain n'a pas été une grande réussite, mais n'a pas été l'occasion d'un fiasco diplomatique comme on pouvait le craindre ". En Arabie saoudite et en Israël, Donald Trump " a réussi là-bas à éviter des faux pas manifestes, il a évité de choquer qui que ce soit, de créer un scandale. Il a bien sûr épousé les positions traditionnelles, il s'est aligné sur la position saoudienne sur la plupart des dossiers. Et en Israël, il s'est également aligné sur la position du gouvernement de Netanyahu. Là où les choses se sont un peu gâtées, c'est durant la partie européenne de son voyage, où il y a eu à nouveau une confusion quant à la politique de Trump vis-à-vis de l'Otan. Il s'est beaucoup contredit sur la question de l'Otan ".
Pour sa part, Caroline Galacteros, chroniqueuse géopolitique au quotidien français " Le Point ", considère que le voyage de Trump " assez inquiétant par rapport à l'Arabie saoudite et Israël. Parce qu'en fait, on comprend bien que désormais ces deux pays sont dans une convergence tactique d'intérêts, parce qu'ils ont un ennemi affiché commun qui est l'Iran. Et finalement ce qu'a fait Trump, les contrats qui ont été signés, l'alliance avec l'Arabie saoudite qui a été réaffirmée de manière très claire, puis le voyage en Israël qui a conforté en fait cela. Ça a pour effet de stigmatiser, de criminaliser et de trouver un nouvel ennemi dans la région, qui est clairement, désormais, l'Iran (…)Du point de vue d'une recherche d'équilibre de solution et d'apaisement dans la zone du Moyen-Orient, on est en très loin et ça n'est pas très bon signe ".
Oui. Ce n'est pas bon signe, la crise préoccupante déclenchée dans le Golfe visant à isoler l'Etat du Qatar sur tous les plans (politique, diplomatique et économique), fait découvrir que Ryadh travaille en sous-traitance pour les Etats-Unis afin d'accrocher Téhéran à travers Doha. Le ton exprimé par l'Arabie saoudite envers son voisin le Qatar est déjà considéré comme un embargo sur ce pays, un quadrillage militaro-économique relevant du style Massu, de triste mémoire. C'est cela l'approche américano-saoudienne, entre les pétrodollars et Israël, une exagération internationale des plus flagrante. Il y a une volonté assez visible à l'œil nu, qui tend à placer l'émirat du Qatar sous surveillance impérialiste. Dans cette perspective inquiétante, le Qatar a mis ses forces armées en état d'alerte dans le golfe Persique. " Tout bateau civil ou militaire qui entrera sans autorisation depuis l'Ouest ou l'Est dans les eaux territoriales qataries sera pris pour cible ". Des déclarations attribuées au Cheikh Tamin ben Ahmed al-Thani, l'émir du Qatar, et critiquant la politique régionale de l'Arabie saoudite. A propos de l'économie qatarie qui souffrirait de cette crise diplomatique, l'expert koweïtien Mustapha Salmawi dans une interview accordée à la radio russe Sputnik signale que la rupture des relations diplomatiques de plusieurs pays proches-orientaux avec Doha ne frappera pas l'économie du Qatar. Cependant, la question des livraisons des biens de consommation au Qatar pourrait poser problème. " Le Qatar est un acteur économique de niveau mondial, malgré ses dimensions modestes. C'est la troisième puissance gazière du monde. La population qatarie ne dépasse pas les deux millions de personnes, ce qui laisse présager que les problèmes diplomatiques n'auront que peu d'impacts sur l'économie de ce pays. Cependant, on peut s'attendre à des changements dans le domaine politique ". Selon cet expert, les richesses naturelles du Qatar ont été à l'origine des questions concernant les livraisons de gaz aux consommateurs dans les pays du Golfe. L'économiste précise que le Qatar a toujours accordé beaucoup d'attention au gaz et au pétrole, mais quant aux produits quotidiens, ils étaient importés en grandes quantités des pays voisins. Et cela pourrait poser des problèmes. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que, lors du sommet avec les Etats arabo-musulmans, le 21 mai à Ryadh, Donald Trump a appelé ses interlocuteurs en général, l'Arabie saoudite en particulier à "criminaliser " l'Iran et à rompre tout lien avec ce pays. Il a également rappelé à Ryadh à se démarquer de tout contact avec les Frères musulmans et tout lien avec le terrorisme islamique car il savait de la réalité et des liens du wahhabisme avec le terrorisme. Donald Trump conscient qu'il demandait au roi Salmane de se priver de sa principale arme, il l'a doté d'un arsenal de remplacement d'une valeur de 110 milliards de dollars. Malgré les assauts d'amabilité du roi et de sa cour, l'Arabie saoudite a publié à la fin du sommet une déclaration sans la soumettre aux autres participants. Ce document peut être lu comme l'annonce de la création d'une " Coalition militaire islamique " élargissant la " Force arabe commune " que l'on a vue à l'œuvre au Yémen. Mais il peut aussi servir ultérieurement de justification pour une occupation saoudienne des régions de Syrie, d'Irak et d'ailleurs qui auront été libérées de Daech, estime l'analyste Thierry Meysan.


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