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Dispersion d'un sit-in début juin à Khartoum (Soudan): Résultats de l'enquête des militaires
Publié dans Le Maghreb le 17 - 06 - 2019

Les Soudanais attendaient samedi avec impatience la publication par les militaires au pouvoir de leur enquête sur la dispersion sanglante début juin d'un sit-in à Khartoum, alors que la diplomatie américaine et le leader de l'opposition soudanaise ont réclamé une enquête internationale sur cette "répression".

Le Conseil militaire à la tête du pays depuis la destitution du président Omar al-Bachir le 11 avril, sous la pression de la rue, a reconnu jeudi avoir ordonné la dispersion le 3 juin du sit-in de milliers de manifestants devant le QG de l'armée dans la capitale soudanaise.
Selon un comité de médecins proches de la contestation, quelque 120 personnes ont été tuées le 3 juin, la plupart dans la dispersion du sit-in.
Les autorités contestent ce bilan et avancent de leur côté le chiffre de 61 morts.
Tout en regrettant les incidents du 3 juin, le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole du Conseil militaire a assuré que le plan était seulement de dégager une zone près du sit-in mais que des "excès" avaient eu lieu.
Il a affirmé que les militaires menaient leur propre enquête, dont les résultats "doivent être dévoilés samedi".
Pour rappel, la répression du 3 juin a eu lieu après la suspension de négociations entre dirigeants militaires et meneurs de la contestation qui réclament le transfert du pouvoir aux civils. Le Conseil militaire a dit regretter que "des erreurs se soient produites".

Les militaires rejettent l'appel à une "enquête internationale"
Le leader de l'opposition soudanaise Sadek al-Mahdi a réclamé vendredi une enquête internationale sur la répression meurtrière des manifestants le 3 juin à Khartoum.
"Une enquête internationale indépendante devrait être lancée" sur la dispersion du sit-in, a déclaré Sadek al-Mahdi après avoir effectué la prière du vendredi dans une mosquée à Omdourman, ville voisine de Khartoum.
"Il est important que l'enquête soit impartiale et qu'elle n'affiche pas de parti pris en faveur des autorités", a ajouté M. Mahdi, ex-chef de gouvernement, renversé par M. al-Bachir lors d'un coup d'Etat en 1989.
Le parti al-Oumma de M. Mahdi fait partie de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), regroupant les principales formations de la contestation.
De son côté, le secrétaire d'Etat américain adjoint chargé de l'Afrique, Tibor Nagy, a lui aussi appelé à une enquête.
"Les Etats-Unis sont convaincus de la nécessité d'une enquête indépendante et crédible" pour établir les responsabilités de ces "événements monstrueux", a déclaré M. Nagy depuis la capitale éthiopienne Addis Abeba, à l'issue d'une visite de deux jours à Khartoum.
Les dirigeants militaires ont eux refusé une telle enquête. "Nous n'acceptons pas (l'idée) d'une commission d'enquête internationale. Nous sommes un Etat souverain", a rétorqué jeudi à des journalistes le général Chamseddine Kabbachi.
La crise au Soudan a éclaté en décembre 2018, rappelle-t-on, lorsque le gouvernement a décidé de tripler le prix du pain dans un climat de crise économique aigüe, provoquant des manifestations d'une ampleur inédite réclamant le départ du président al-Bachir.
Après la destitution de celui-ci, les contestataires exigent le départ de l'armée et la remise immédiate des clefs du pouvoir aux civils.
Le bras de fer entre les parties en conflit s'est durci lorsque les contestataires ont lancé fin mai une grève générale de 48 heures suivie quelques jours après d'un mouvement de désobéissance civile ayant paralysé le pays, lancé pour protester contre les évènements du 3 juin.
Pour apaiser la tension, l'armée a fait des concessions en libérant trois militants soudanais arrêtés dans la foulée des manifestations et en arrêtant certains éléments parmi les forces régulières impliqués dans les évènements du 3 juin.
La satisfaction de ces deux points était avancée par les leaders de la contestation comme des préalables de toute reprise de dialogue avec les militaires
Ainsi, les leaders de la contestation et les dirigeants militaires ont accepté de reprendre les pourparlers après une médiation menée par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Le leader de l'opposition soudanaise Sadek al-Mahdi estime que cette médiation "peut avoir un impact positif". "A terme, le Conseil militaire ne peut pas gouverner, c'est clair, et les forces civiles ne peuvent pas parler d'un avenir excluant la participation du Conseil militaire", a-t-il dit.

Vers une reprise prochaine des négociations
Les contestataires au Soudan ont convenu de reprendre "prochainement" les discussions avec le Conseil militaire de transition (CMT), après la satisfaction de leurs principales revendications, au terme de trois jours de désobéissance civile ayant paralysé le pays.
Selon Mahmoud Drir, représentant du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui s'était déplacé vendredi dernier dans la capitale Khartoum pour tenter une médiation, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a accepté mardi de mettre fin au mouvement de désobéissance civile et les deux parties en conflit "ont accepté de reprendre prochainement les discussions".
L'ALC, qui réclame depuis plusieurs semaines le départ des militaires et la remise des clefs du pouvoir aux civils, a confirmé cette information dans un communiqué où elle a appelé les Soudanais "à reprendre le travail mercredi".
Le mouvement de désobéissance civile doublée d'une grève générale ayant paralysé le pays notamment la capitale avait été lancée dimanche, rappelle-t-on, en réaction à la dispersion sanglante par les forces de sécurité soudanaises, le 3 juin d'un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, une opération qui avait provoqué un tollé international.
Et la décision d'arrêter cette action (désobéissance) a été prise après les décisions apaisantes prises par le Conseil militaire de transition (CMT, au pouvoir) portant sur la libération des trois militants soudanais arrêtés au cours de la semaine écoulée et l'arrestation de certains éléments parmi les forces régulières impliqués dans les évènements du 3 juin, ayant fait des dizaines de morts et de blessés parmi les manifestants.
La satisfaction de ces deux points était avancée par les leaders de la contestation comme des préalables de toute reprise de dialogue avec les militaires qui ont pris le pouvoir le 11 avril, après avoir destitué le président Omar al-Bachir, après près de quatre mois d'un mouvement populaire d'une ampleur inédite.
Le mouvement de protestation a éclaté au Soudan, rappelle-t-on, en décembre 2018 contre le triplement du prix du pain, une décision prise par le gouvernement dans un contexte de crise économique et de mesures d'austérité.
Après la chute d'Omar a-Béchir, les manifestants ont maintenu un sit-in installé depuis le 6 avril devant le QG de l'armée pour demander le transfert du pouvoir aux civils. Les deux camps avaient alors entamé des discussions sur la période de transition sans réussir à s'entendre sur la composition d'une nouvelle instance dirigeante.
En attendant la reprise du dialogue armée/contestataires, le secrétaire d'Etat américain adjoint chargé de l'Afrique, Tibor Nagy se rendra cette semaine à Khartoum où il appellera, selon le Département d'Etat, "à la fin des attaques contre les civils".
Pour sa part, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné fermement mardi la violence au Soudan et appelé les militaires au pouvoir et le mouvement de contestation à œuvrer pour trouver une issue à la crise.
Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, a aussi appelé le même jour à la fin de la violence au Soudan et à la reprise du dialogue entre les manifestants et le Conseil militaire de transition.
"Nous continuons évidemment à suivre avec une grande inquiétude la situation sur le terrain à Khartoum (...) Nous voudrions voir mettre immédiatement fin à l'usage d'une force excessive, un redémarrage du dialogue politique", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
Le porte-parole a par ailleurs appelé toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour "assurer une transition pacifique dirigée par les civils et une paix durable à travers le pays".

Début du retour de la situation à la normale
Sur le terrain, la vie a repris doucement mercredi à Khartoum où la présence des forces de sécurité restait importante, selon des correspondants de presse sur place.
Dans les quartiers de la capitale, des bus attendaient leurs passagers aux arrêts habituels et des magasins ont relevé leurs rideaux après trois jours de fermeture dans le cadre du mouvement de désobéissance civile.
Toutefois, le principal marché d'or de la capitale est resté fermé et beaucoup d'habitants semblaient préférer rester chez eux en raison du déploiement massif des forces de sécurité dans les différents quartiers de la ville, selon les mêmes sources.
"Je continue de rester chez moi car je suis inquiet de la présence des forces de sécurité qui sont armées dans les rues", a expliqué à la presse Samar Bachir, employé d'une entreprise privée.
Plusieurs habitants ont affirmé aussi rester chez eux, internet n'ayant pas encore été complètement rétabli dans la capitale, après une coupure quasi-totale lundi soir, entravant ainsi le travail de bureau.

La France appuie les efforts de l'UA
La France apporte son "plein appui" aux efforts de l'Union africaine en vue d'une reprise "immédiate" des négociations au Soudan pour la mise en place "sans délai" d'une autorité transitoire dirigée par des civils, a indiqué une déclaration conjointe France/Union africaine.
"La partie française a apporté son plein appui aux efforts de l'UA en concertation avec l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement) en vue d'une reprise immédiate des négociations pour la mise en place sans délai d'une autorité transitoire dirigée par des civils, notamment les décisions pertinentes du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA, y compris la suspension du Soudan des instances de l'UA", a précisé la Déclaration conjointe de la France et de la Commission de l'Union africaine publié mardi soir à l'occasion du premier dialogue stratégique consacré à l'intégration régionale et aux enjeux multilatéraux.
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ont tenu la première session du dialogue stratégique entre la France et la Commission de l'Union africaine, qui avait été annoncée par le président Emmanuel Macron et le président de la Commission, le 13 mars dernier à Addis-Abeba.
A cet effet, la France affirme soutenir toutes les initiatives que prendra l'UA pour "avancer vers un règlement politique de la crise et une transition pacifique et civile".
Le Drian et Moussa Faki ont exprimé, a ajouté la déclaration, leur "forte préoccupation" et réitéré leur "ferme condamnation" des violences commises en particulier le 3 juin dernier à Khartoum ayant entraîné la mort de très nombreuses victimes civiles.
Par ailleurs, les deux parties ont évoqué également les situations en République centrafricaine, dans le Sahel, dans le bassin du lac Tchad et en Somalie ainsi que la lutte contre le terrorisme, les trafics et les migrations irrégulières, a-t-on indiqué.
Elles ont exprimé leur "vive préoccupation" face à la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel, "marquée par l'extension de la menace terroriste et par la multiplication des violences intercommunautaires".
Par ailleurs, le ministre et le président de la Commission ont rappelé la contribution des organisations régionales, en particulier de l'UA, dans la défense du multilatéralisme, décidant de renforcer leur concertation dans les forums internationaux, dans le cadre du partenariat stratégique entre l'UE et l'UA, du sommet du G7 de Biarritz d'août 2019, du sommet sur l'action climatique de septembre 2019, et du sommet Afrique-France de juin 2020 consacré aux villes durables.


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