Le mouvement populaire poursuit sans relâche sa contestation pacifique unique au monde et qui ne manque pas d'intérêt. Le peuple dans son écrasante majorité de plus en plus conscient que le temps autoritaire de l'ancien pouvoir est bien révolu. Malheureusement il y a ce temps mauvais couvert d'orages politiques qui continue de s'abattre sur le pays avec des vicissitudes qui jalonnent le parcours du changement exigé par le peuple et ce, malgré les motifs de satisfaction enregistrés jusqu'ici. Les réalisations réalisées jusqu'à présent avec l'aval et l'implication du Haut commandement de l'ANP sont encourageantes et ouvrent la voie à de nouvelles perspectives de sortie de crise. Pour comprendre pourquoi le chef de l'Etat et le vice-ministre de la Défense nationale insistent tous les deux sur l'indispensable processus de dialogue pour une sortie de crise douce et consensuelle et du reste accueillie par une opinion avertie, il faut rappeler que les divisions qui ont perturbé la vie nationale et le paysage politique national se fondaient sur un vieil antagonisme entre le pouvoir et les acteurs politiques et sociaux. Obtenir un consensus de sortie de crise est de fait une priorité pour les décideurs actuels. Ces derniers ont le mérite de n'être pas responsables des déchirements politiques présents. Ceux qui se complaisent dans la vision d'une Algérie incapable de s'adapter aux réalités du moment doivent réviser leur jugement. Quoi qu'il en soit, le pouvoir actuel né après la démission de l'ex-président de la République trouve-là un motif d'appui supplémentaire à leur stratégie politique de sortie de crise qu'il s'efforce de mettre sur pied en interpelant la classe politique, les personnalités et la société civile à s'y mettre au nom de l'intérêt de la nation. On sait qu'initialement le Haut commandement de l'ANP n'a aucune ambition politique, son objectif étant depuis le début de la crise de clarifier une situation devenue beaucoup trop confuse et c'est à dessein que le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah donna son aval à l'amorce du processus de dialogue national en prévision de la prochaine élection présidentielle. La mission de ce dialogue est confiée au Panel de personnalités nationales à qui il appartient de trouver en ce sens le vrai consensus national visant l'organisation de l'élection présidentielle à venir en toute aisance politique et démocratique. Face à certains doutes répandus ici est là, au bout de plus de six mois de contestation populaire, il y a lieu de convenir que finalement le pays ne s'était pas si mal sorti pendant cette période en dépit des manœuvres et autres agitations. C'est d'ailleurs en toute logique que le mouvement populaire préféra poursuivre sa mobilisation pacifiquement et d'être sourd à ces appels à l'anarchie, aux désordres publics et à la désobéissance civile. A ce sujet, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah a rappelé jeudi à partir du siège de la 1ère Région militaire (Blida) : "Concernant l'attachement du Haut commandement de l'ANP aux instituions de l'Etat et leur accompagnement, nous soulignons que nous veillons à ce que ces institutions continuent à exercer leurs missions jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République ", a-t-il martelé. Il a assuré que " ceux qui sont en charge de ces institutions sont des responsables qui s'acquittent convenablement de leurs missions. Ce n'est ni de la complaisance ni une altération des faits, mais cela découle de notre suivi quotidien de la performance de ces institutions, a-t-il affirmé. Déjà il y a quelques jours, le chef d'état-major de l'ANP est revenu sur ce sujet-même. Dans son intervention à l'occasion de la cérémonie en l'honneur des meilleurs lauréats des Cadets de la nation au Baccalauréat et au BEM session juin 2019, il a précisé dans le même ordre d'idées, " et malgré la satisfaction de la majorité des revendications populaires sur le terrain, nous constatons l'élévation de certaines voix pour tenter de nuire à la crédibilité et la performance des institutions de l'Etat, à travers des rumeurs qui visent à tromper l'opinion publique et à compromettre les efforts des responsables intègres et dévoués ". (L'allusion est claire et concerne les membres du gouvernement). " Nous, en tant que Haut commandement de l'ANP, nous suivons de près et n'avons enregistré aucune anomalie dans la performance de ces responsables patriotiques dans le fonctionnement de ces institutions. Bien au contraire, ils ont pu réaliser durant cette période ce qui n'a pas pu être réalisé pendant ces années ", a-t-il encore poursuivi. Pour le vice-ministre de la Défense nationale, " les réalisations dans tous les domaines sont multiples et ne peuvent être niées que par un ingrat ou un conspirateur qui agit sur instruction et tend à exécuter des agendas suspects ", et d'ajouter " le peuple est plus que jamais conscient et ne peut plus être induit en erreur ou traîné dans des impasses jonchées de périls ". Il a rappelé que les institutions de l'Etat sont une ligne " rouge " ; " Aussi, nous rappelons encore une fois de plus que les institutions de l'Etat sont une ligne rouge qui n'admet ni tractations, ni préalables ou encore des diktats, de quelle que partie que ce soit et continuerons à accomplir leurs missions, jusqu'à l'élection du nouveau président de la République, qui jouira de toutes les prérogatives pour entamer les réformes nécessaires ".