L'attachement du pouvoir actuel accordé à l'importance des voies à suivre pour la sortie de la crise politique actuelle va directement à la promotion d'un dialogue global et inclusif dont les conclusions seront la tâche de tout le monde dans le but de valoriser une politique des valeurs morales républicaines nouvelles qui permettent de définir les responsabilités pour le changement radical et profond du système politique. Un système politique qui durant un quart de siècle est apparu obsolète, en décalage avec les profondes mutations auxquelles aspiraient le peuple, la jeunesse et la nouvelle génération en particulier post-octobre 88 qui tient aujourd'hui à sortir de l'étouffoir dans lequel elle a été séquestrée. Les besoins politiques du pays pour sortir de la crise, l'accélération de l'histoire imposée par le Hirak partent de ce vouloir national pressant et urgent de changement, de ce mythe qui se décompose pour désamorcer une situation grave qui a trop duré, en finir aussi avec le bourrage de crâne et le populisme assez loin des réalités du moment. C'est pourquoi le changement exigé par le peuple, par la jeunesse en singulier reste une nécessité, une histoire au présent qui impose de remettre en cause toutes les règles politiques, économiques et sociales en vigueur depuis 1999 afin de mettre en surface l'histoire contemporaine de l'Algérie à travers un recyclage socio-politique "formateur " de la conscience nationale et ainsi basculer le pays du côté de la nouvelle donne démocratique, voire populaire. Principale priorité du moment qui doit s'accommoder à la conjoncture difficile actuelle. C'est qu'elle devra être marquée de rupture de fond avec le pouvoir déchu de l'ex-président de la République. Le poids de la classe politique, des acteurs de la société civile et des personnalités nationales et toutes les autres parties sincères peut à lui seul être suffisant pour trouver un consensus national, une rupture pleinement démocratique à faire valoir avec le seul architecte en l'occurrence le peuple.. Une stratégie politique indispensable qui doit se mettre en marche avec comme motivation la réussite du dialogue national de sortie de crise. Un processus totalement ourdi sur l'essentiel de l'architecture de la nouvelle République qu'aura à construire le président de la République qui sortira des urnes. C'est là une question centrale qui demeure dans les débats et les esprits et qui ne saurait éluder le dialogue national, à légitimer le consensus national de sortie de crise, une Conférence nationale sur le changement avant la tenue de l'élection présidentielle. Dans ce sillage, la classe politique, les acteurs de la société civile, les personnalités nationales en acceptant d'honorer l'invitation de l'Instance de dialogue et de médiation, ont donné la preuve de leur profond respect des institutions de la République. Par ces temps où certains entretiennent des comportements, des attitudes surprenants, une telle attitude de bienséance nationaliste ne peut qu'être appréciée et saluée. Une affirmation aussi qui vient du chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah qui est revenu lundi dans son message à l'occasion de la Journée du Moudjahid pour saluer cette bienséance attitude " Maintenant que tout un chacun convient que la voie du dialogue est la seule et unique à permettre de surmonter la situation actuelle et partage la conviction de l'impératif de cette démarche favorablement accueillie par l'opinion publique et enregistrant une adhésion et un soutien croissant de la part des acteurs de la scène politique, notre confiance est de plus en plus grande de parvenir aux objectifs escomptés depuis qu'une instance souveraine et entièrement indépendante a engagé, avec lucidité, efficacité et ouverture, sa noble démarche de facilitation du dialogue. Un dialogue incontournable pour la réalisation du plus large consensus national possible permettant au peuple algérien d'exercer sa souveraineté, à travers une élection présidentielle crédible et incontestable… ". Jusqu'ci les parties prenantes au dialogue se sont prononcées sur deux questions majeures. Des opinions diverses se sont manifestées. Tantôt concordantes. Tantôt antinomiques. Mais toujours utiles. Au-delà des nuances et des divergences, l'unanimité en train de se former au fur et à mesure que la médiation avance autour de l'urgente nécessité d'aller au dialogue national sans exclusive, sans préalable, sans a priori, afin que, dans la confiance et la sérénité, se dégage un indispensable consensus sur les questions à l'origine de profonds désaccords quant aux solutions à la crise. Dans cette voie, le coordinateur de l'Instance de dialogue et de médiation, M. Karim Younes s'est engagé solennellement devant l'opinion publique à réunir tous les éléments de réponse aux préoccupations de ses interlocuteurs et traitant des préoccupations mises en exergue par les uns et les autres. C'est dire que l'Instance de dialogue et de médiation s'attèle à un exercice unique et fécond porteur de progrès, de compréhension mutuelle, d'apaisement. Ce ne sont pas de simples mots. C'est une foi partagée de laquelle, M. Karim Younes a mis en exergue, chaque fois que nécessaire, sans interférence extérieure, tiré le ressort qui donne à ce dialogue politique la possibilité d'aborder le présent et le futur de l'Algérie dans la stabiité.