La poursuite du Hirak, son évolution constituent un motif sérieux de préoccupation pour tout le monde. La communauté nationale doit s'investir de manière résolue à dépasser cette phase difficile et les tensions quotidiennes qui la caractérisent. Tout devrait être fait pour trouver les pistes menant au Hirak pour l'entendre à travers ses représentants choisis parmi les plus crédibles, les plus représentatifs. Il est souhaité que l'Instance de dialogue et de médiation s'engage de manière résolue à une profonde proximité avec les gens du Hirak afin de les amener à souscrire au dialogue avec leurs propositions réalistes, et à l'abri de toute pression ou influence, exprimant de fait la volonté souveraine du peuple et ses revendications justes et légitimes. Les gens du Hirak ne peuvent pas rester éternellement indifférents au sort actuel de la nation. Ils doivent se décider et prendre la voie du dialogue pour mieux s'imposer. Dans cette grave crise politique troublée par des tensions persistantes, des divergences et des contradictions à laquelle sont venus s'agréger de nouveaux défis sécuritaires, économiques et sociaux, le dialogue national global et inclusif est plus indispensable que jamais pour sortir de cet engrenage politique qui prend de plus en plus des proportions inquiétantes couplées par des déchirements et des confrontations. Beaucoup de prises de positions affichées jusqu'ici amènent à la conviction que le dialogue en question devient une nécessité absolue et urgente pour la sortie de crise et ensuite pour s'ouvrir largement et aisément sur l'organisation de l'élection présidentielle. Il ne suffit plus de manifester dans les rues. Il faut mettre en place les ponts de contact avec le mouvement citoyen, les mécanismes, mesures et autres dispositions qui, au-delà du dialogue entre tous les enfants du pays, prendront en charge la feuille de route pour la sortie de cette impasse politique et qui est en train de se transformer à travers sa persistance en une autre impasse économique et sociale. L'Etat perçoit dans ce dialogue, dans ce choix d'aller directement à l'écoute des revendications populaires, un motif en faveur de la stabilité de l'Algérie, ainsi, que pour la mise en œuvre d'un consensus national, novateur, fondé sur des mesures d'apaisement et de responsabilité commune pour une solution adéquate à la sortie de crise. Il faut souligner, encore une fois, le fait que les tensions politiques actuelles, l'infertilité de la classe politique en direction de la sortie de crise sont, à leur tour, un facteur d'aggravation de la situation qui risque de générer des tensions sociales, économiques et politiques très lourdes, en raison de la " pauvreté " des initiatives et des solutions à la crise devant être la poutre du consensus national. Et de ce point de vue, l'Instance de dialogue et de médiation, initiative de la société civile, unique et novatrice, constitue une réponse résolue, rationnelle et responsable, aux revendications du mouvement populaire, aux défis majeurs qui se posent, aujourd'hui, à l'Algérie et, naturellement, dans son combat pour le changement radical du système politique, économique et social et pour la préservation et la consolidation du cachet républicain de la nation. Cependant, cette initiative ambitieuse et de conjoncture ne pourrait s'animer et atteindre ses objectifs fondamentaux de sortie de la crise qu'avec la mobilisation réelle de tout le peuple et la contribution effective de la classe politique, les représentants de la société civile et les personnalités nationales et des représentants du Hirak. Il est plus urgent que jamais, que le Hirak assume ses responsabilités et avance ses propositions dans un cadre organisé et qu'il devienne ainsi le " complet " avéré de l'Instance de dialogue et de médiation. Aboutir à la fin de la crise politique présente, devrait être envisagé dans le cadre d'un environnement assaini afin qu'émerge une feuille de route globale multiforme, sachant que la tâche est immense et les solutions importantes, nécessitant le concours de tous. Pour s'y faire, il est indispensable que s'instaure un débat politique, jusqu'au fond des choses. Qu'il s'agisse d'affiner le diagnostic des causes directes ou indirectes des divergences et des contradictions et dérivées de la crise politique présente, ou plus utilement encore, d'identifier clairement ce que doit comporter, pour chaque partenaire au dialogue dans la proposition et l'acte de bâtir le consensus national de sortie de crise les réflexion et les échanges d'idées des uns et des autres seront sans nul doute particulièrement utiles aux conclusions du groupe de Karim Younes. Un concours tangible, dans un contexte de " désertification " politique, consiste tout d'abord à enrayer les divergences qui déjà ont un impact négatif, à synthétiser les suggestions et propositions à la crise. Cela ne sera possible qu'en gérant au mieux les canaux politiques viables avec la conviction qu'il est du devoir de tout un chacun d'unifier les efforts et la détermination, au service de l'Algérie, d'un avenir et destin nécessairement communs, et pour redonner espoir réel au peuple, à la jeunesse en particulier et aux générations futures, dans la satisfaction effective de leur droit légitimes à vivre dans une Algérie débarrassée des facteurs de crises à travers un Etat de droit authentique et un véritable justice sociale.