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Les prix du pétrole vont encore augmenter
Chem's Eddine Chitour, professeur en économie de l'énergie
Publié dans Le Maghreb le 12 - 04 - 2008

Avec un prix record de 112 dollars le baril de pétrole atteint en fin de semaine à New York causé par la chute brutale des stocks pétroliers aux Etats-Unis et également à la dépréciation du dollar face à l'euro, le professeur en économie de l'énergie, Chem's Eddine Chitour, estime que le pétrole va encore augmenté. Parallèlement et de son point de vue, les Américains "laissent filer le dollar, ils sont gagnants". Il explique que le fait de "laisser" filer le dollar, "ils vendent plus. Et les Européens comme ils sont protégés par un euro fort, eux aussi sont gagnants". Pour le professeur Chitour, les grands perdants dans cette situation sont les pays qui n'ont ni développement ni sources d'énergie. Il pense que la décision de l'Opep de ne pas augmenter la production est tout à fait raisonnable. "Les fondamentaux sont stables. Je ne vois pas comment la production puisse augmenter puisque le marché est convenablement approvisionné. Il y a énormément de spéculations, qui arrangent les spéculateurs". Dans l'absolue, il pense que les Etats-Unis rentrent graduellement dans une récession et, par conséquent, une perturbation des marchés du pétrole et aussi des matières premières avec toutes les conséquences qui s'en suivront. A une question sur la chute continue du dollar et sa conséquence sur l'Algérie qui vend en dollar et achète en euro, le professeur Chitour dit : "L'erreur que nous avons faite, c'est d'être en quelque sorte plus au moins éligible sur le dollar. Il fallait répartir nos achats dans la zone dollar aussi de telle façon à vendre et à acheter en dollar. La chute du dollar proprement dite par rapport à l'euro, si elle peut être en quelque sorte amortie, si le prix du pétrole augmente dans les mêmes proportions. On peut penser que si le dollar est à la moitié de l'euro, le prix du pétrole serait à 200 dollars". Il n'exclut pas que le prix du baril de pétrole arrive à 200 dollars. "Les chiffres psychologiques là, vont être de plus en plus dépassés parce qu'il y a deux phénomènes : d'un côté, une spéculation qui fait que le prix du pétrole augmente de plus en plus, et de l'autre la fédérale qui laisse flotter le dollar et d'une certaine façon, elle protège l'économie américaine qui vend plus et se rend plus compétitive artificiellement". "Le problème de l'Algérie, c'est qu'elle est mono exportatrice à 99 % et je peux dire que le 1 %, c'est des matières du sol et du sous-sol. Nous ne vendons rien à part le fer, le phosphate, le pétrole et le gaz, tout le reste n'est pas significatif. Nous achetons par contre beaucoup de blé, de médicaments etc.". Il y a, d'après lui, du côté des matières premières, un gros problème, du fait que de plus en plus une partie des produits agricoles sont détournés pour la fabrication de biocarburants et, du même coup, il y a une revalorisation des prix et beaucoup de pays n'arrivent pas à suivre. Concernant l'Algérie il dit : "Comme elle est protégée artificiellement par son matelas de devises, cela ne se voit pas, mais c'est artificielle et précaire. Il lui faut aller rapidement vers la diversification et faire en sorte qu'on ne soit plus mono exportateur comme nous le sommes depuis quarante ans". De l'avis du professeur Chitour, les prix sont actuellement ceux qu'ils sont. "C'est une mercuriale, on achète sur le marché international et à la limite on peut ne pas être du tout au courant de cette inflation. Mais en fait, ce sont les mécanismes du commerce, on répercute les hausses brutales qu'on peut effectivement amortir, et d'une certaine façon nous sommes bicéphales. Les recettes c'est une chose et les achats en sont une autre. Il n'y a pas de cohérence dans le centre à savoir que pour ne pas perdre il faut acheter là où on vend. Nous, on achète d'un côté et l'on vend de l'autre et, du même coup, on peut perdre des deux côtés et c'est ce qui arrive à l'Algérie (on achète en euro et on vend en dollar). Comme le dollar est en train de s'effriter, on perd à la fois sur nos réserves de change, qu'il faut absolument essayer de placer, mais malheureusement, on dit qu'on les place dans les banques américaines, je sais ce que cela vaut avec l'inflation qui existe". Selon le professeur Chitour, la meilleure banque pour l'Algérie, c'est son sous-sol. Sur un autre volet concernant le lien direct entre l'augmentation du prix du pétrole et l'augmentation des produits de première nécessité, le professeur Chitour souligne que ce qui est répercuté, c'est le coût de l'énergie pour la fabrication des produits.
"Il faut bien savoir que le produit de l'énergie intervient peut-être à 15 % de la fabrication d'un produit donné. Cette répercussion qui est disproportionnée est due aussi à la spéculation…". Pour sortir de cette fluctuation, l'Algérie devrait mettre en place une stratégie énergétique, note le professeur Chitour. "C'est le bon sens qui parle si on arrive à cela. L'année dernière un séminaire a été organisé sur la stratégie énergétique de l'Algérie à 2030". Il s'interroge quel modèle il faut adapter. "Beaucoup de choses sont faites, mais on pense à tort que le problème de l'énergie, c'est le problème du ministère de l'Energie". C'est le problème de tout le monde souligne-t-il. "On croit à tort que le fait d'acheter 200 000 voitures, c'est le développement, c'est une erreur. Le fait d'acheter pour 2 milliards de dollars de portables, c'est encore le développement, c'est donc une erreur". De son point de vue tout ré-étalonné et tous les départements ministériels se sentent concernés. "D'une façon ou d'une autre, il faut éduquer l'Algérien pour qu'il soit un eco-citoyen au lieu d'être ce qu'il est actuellement un négo-citoyen". Pour mettre en place cette stratégie énergétique, le professeur Chitour rappelle qu'il y a quelques années, il y avait le Conseil national de l'énergie, présidé par le président de la République. "Il ne s'est réuni qu'une seule fois. Il faut aujourd'hui qu'on fasse les états généraux de l'énergie (en France le gouvernement Sarkozy a mis en place le grenelle de l'environnement où il a fait participer les universitaires, les associations, les industriels, tout le monde a participé pour dire quel est le cap de la France à l'horizon 2030). Nous souhaitons dire quel est le cap de l'Algérie à l'horizon 2030. Quel est le visage de l'Algérie alors que nous serons à presque 45 millions d'habitants. Est-ce que ce que nous avons comme réserve suffira. Il y a des études de l'AIE qui disent qu'en 2030, l'Algérie n'exportera plus de gaz. Cela veut dire que nous allons importer mais avec quoi puisque nous sommes mono exportateurs". Le professeur Chitour fait remarquer qu'actuellement des choses sont faites mais de façon "discrète. Nous ne voyons pas ce que fait l'autre. Mais ce qui est plus grave, c'est que nous avons un tsunami dernière nous qui s'appelle le changement climatique et on ne fait rien dans ce domaine". Concrètement, il faut aller, dira le professeur Chitour, vers les modèles énergétiques. "Pour cela, il faut faire un état des lieux. Qu'est-ce que nous consommons en énergie électrique, dans les transports, dans le tertiaire, dans l'industrie etc. Faire le bilan et ensuite dire, en terme de projection, combien nous serons en 2030 et comment y arriver". Il souligne que le moment est venu pour que tout le monde s'assoie autour d'une table pour arriver à ces états généraux.

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