L'économie mondiale connaîtra en 2020, trois chocs, un choc de l'offre avec la récession de l'économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité. La Commission économique pour l'Afrique (CEA) dans une note datant du 13 mars 2020, a averti que les pays exportateurs de pétrole africains les plus vulnérables sont le Nigéria, l'Algérie, et l'Angola, l'ensemble de ces pays n'ayant pas une économie diversifiée, reposant sur la rente qui façonne la nature du pouvoir, ses relations politiques et sociales. Ces pays devraient perdre en 2020 jusqu'à 65 milliards de dollars US de revenus, et le continent Afrique pourrait perdre la moitié de son PIB, la croissance passant de 3,2% à environ 2%. Pour le cas Algérie, malgré une entrée en devises de plus de 1000 milliards de dollars et une importation de biens et services d'environ 935 milliards de dollars entre 2000/2019, sans compter les dépenses en dinars (monnaie locale) le taux de croissance n'a jamais dépassé 2/3% tiré essentiellement par la dépense publique via les hydrocarbures. L'épidémie du coronavirus, entraînera incontestablement une décroissance de l'économie mondiale durant toute l'année 2020 avec des ondes de chocs durant l'année 2021, si elle est circonscrite vers le mois de septembre 2020, la rente de Sonatrach dépendant de facteurs exogènes qui lui échappent totalement devant revoir son management stratégique pour réduire ses coûts. Cela influe sur la demande en hydrocarbures qui ont représenté l'essentiel des exportations/importations algériennes en 2019 selon les données officielles du gouvernement : 92,80% du volume global des exportations, en s'établissant ainsi à 33,24 mds usd, contre 38,87 mds usd, en 2018, enregistrant un recul de 14,48%, les exportations hors hydrocarbures, 2,58 mds usd, mais étant composées des demi-produits, avec 1,95 md usd donnant au total avec les dérivés 98% des recettes en devises provenant des hydrocarbures. Or la moyenne du cours du baril en 2019 a été d'environ 66 dollars et il est prévu dans la Loi de finances 2020 une recette d'environ 34 milliards de dollars, contrairement à ce qu'avancent certains responsables, ce montant est impossible à atteindre. Or, le 21 mars en clôture le prix du Brent a été coté à 27,38 dollars (25,60 euros) , le Wit à 23,66 dollars ( 22,12 euros), le prix, du gaz naturel sur le marché libre en chute à 1,654 dollars le MBTU avec une baisse sensible de la cotation euro/dollar s'établissant à 1,07625. Et si l'on prend la référence du prix du baril de 2019 qui était d'environ 66 dollars, moyenne annuelle, et sous réserve d'une stabilisation de la production en volume physique, qui a connu une nette baisse entre 2008/2019, en reprenant l'hypothèse optimiste de l'AIE de mars 2020 d'un cours pour 2020 de 43 dollars, (d'autres scénarios pessimistes de banques américaines donnent un cours largement inférieur pour 2020 de 25/30/35 dollars), les recettes de Sonatrach dont le gaz représente 33% qui connaît une chute drastique de plus de 50%,avec une baisse de la demande des principaux clients européens, seront de 21,65 milliards de dollars auquel il faut soustraire environ 25% de coût restant un profit net de16,23 milliards de dollars.