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«L'Algérie a raison de riposter contre la politique néocoloniale de la France»
Houria Bouteldja, Porte-parole du parti des indigènes de la République au Midi Libre
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 02 - 2010

Solliciter Houria Bouteldja pour commenter les récents rebondissements dans les relations entre l'Algérie et la France, qui se détériorent au gré des moult provocations sur Alger est, en somme, logique. La pasionaria du parti des Indigènes de la République voit en ces agissements une multiplication de moyens de pression qui s'apparentent à une attitude purement néocoloniale. L'inscription de l'Algérie sur les listes des pays à risque, la création de la fondation sur la mémoire de la guerre d'Algérie, le fait de ne pas indemniser les civils des essais nucléaires, les moines de Tibhirine, l'affaire Mecili,…autant de points d'achoppement dans le but de repousser tout processus de reconnaissance du passé historique et qui, partant, de resserrer les rangs autour des idées néocoloniales.
Solliciter Houria Bouteldja pour commenter les récents rebondissements dans les relations entre l'Algérie et la France, qui se détériorent au gré des moult provocations sur Alger est, en somme, logique. La pasionaria du parti des Indigènes de la République voit en ces agissements une multiplication de moyens de pression qui s'apparentent à une attitude purement néocoloniale. L'inscription de l'Algérie sur les listes des pays à risque, la création de la fondation sur la mémoire de la guerre d'Algérie, le fait de ne pas indemniser les civils des essais nucléaires, les moines de Tibhirine, l'affaire Mecili,…autant de points d'achoppement dans le but de repousser tout processus de reconnaissance du passé historique et qui, partant, de resserrer les rangs autour des idées néocoloniales.
Midi Libre :Des députés algériens envisagent de proposer
un projet de loi criminalisant
le colonialisme, en réponse
à une énième provocation
de la part de la France qui veut créer la fondation sur la mémoire de la guerre d'Algérie, (un club de nostalgiques de l'époque coloniale), et à la loi
du 23 février glorifiant
la colonisation; est-ce le juste retour de boomerang, sachant qu'un membre du Parti socialiste, Arnaud Montebourg, ayant déclaré, à ce sujet, qu'il ne fallait pas s'étonner qu'un autre pays colonisé fasse la même démarche et que la France est en train de payer la facture du fait qu'elle ait refusé d'apaiser son propre passé.
Êtes-vous d'accord ?
Houria Bouteldja : Evidemment, c'est de bonne guerre puisqu'il est de plus en plus avéré que la France réagit en tant que puissance néo-coloniale.
Personnellement, je soutiendrai cette initiative et je reste persuadé que même s'il y a des calculs politiciens de part et d'autre, ils ne sont pas les mêmes. Je soutiendrai d'autant plus la démarche anti-coloniale de l'Algérie que les calculs politiciens qui peuvent motiver une telle décision. Mais notre mouvement ne peut qu'être d'accord..
L'Algérie a-t-elle eu raison
de riposter par le biais de cet éventuel projet de loi ?
Oui, absolument.
La France sait très bien que remuer le couteau dans la plaie de l'Histoire, c'est là où le bat blesse; pour quels desseins agit-elle de la sorte d'après vous?
La France est nostalgique de son passé impérial dans une période où elle est en déclin. Restaurer son image, honorer son passé colonial et ressortir la vielle gloire coloniale c'est se voiler la face sur son présent.
Secundo, il y a d'importantes franges de la société qui pensent à droite et qui représentent la base sociale qui soutient les initiatives de ce gouvernement mis en place par Sarkozy.
Evidemment, ils brossent dans le sens du poil en proposant des projets de lois qui ne servent à rien si ce n'est à resserrer les rangs autour des idées néocoloniales.
Acculée à reconnaitre son passé, la France essaye-t-elle de repousser une échéance qui ne cesse de s'imposer ?
Oui effectivement, la France fait tout pour remettre aux calendes grecques le processus de reconnaissance qui impose le fait que la France soit poursuivie pour crime contre l'humanité et en soi c'est un pas que la France ne veut pas franchir.
Il y a encore des éléments
à ajouter dans la litanie des pressions sur l'Algérie, à savoir l'affaire des moines, l'affaire Mecili, l'inscription de l'Algérie sur les listes des pays à risque; n'est-ce pas là une décision d'ordre politique qui se manifeste encore une fois par une réaction néocoloniale ?
Cette façon de faire n'est évidemment pas motivée par des considérations sécuritaires. C'est une pression politique patente sur l'Algérie c'est évident. C'est une forme d'ingérence et une provocation de plus en vue de maintenir la pression sur Alger ce qui est en soi une pratique néocoloniale.
Tout récemment, nous venons
de célébrer le triste anniversaire des essais nucléaires français dans le sud algérien, et encore sur ce dossier la France traine
la patte quant aux indemnisations des victimes algériennes. Les soldats français vont l'être vraisemblablement alors que ça chipote encore pour ce qui est des civils algériens, sous prétexte d'un différend sur
la délimitation des zones contaminées. Loin d'assumer son passé historique, la France est tombée dans de bas calculs…
De toute façon, c'est absurde de croire que la France ira jusqu'à indemniser les civils algériens. Encore faut-il reconnaitre le passé colonial et les crimes coloniaux inhérents ainsi que l'ingérence de la France. Faire ce pas là, c'est déjà enclencher l'engrenage de la reconnaissance historique.
Il y a un consensus en France pour un refus de reconnaitre son passé colonial et son présent néocolonial.
Le débat sur l'identité nationale vient d"être clos en France après avoir été instrumentalisé comme défouloir raciste à l'encontre de l'immigration d'origine musulmane; quelle lecture en faites-vous?
C'est la montagne qui a accouché d'une souris. C'est un débat qui a été présenté comme quelque chose de nouveau, alors que c'est faux. M. Besson n'a pas la paternité du débat sur l'identité nationale puisqu'il existe depuis les années 80. Il n'a pas été nommé en tant que tel mais en vérité il a toujours existé. C'est un débat franco-français obsessionnel pour les politiques français; le fait nouveau c'est que maintenant il est assumé. A l'issue de ce débat, on s'attendait à ce que l'on sache qu'est-ce qu'être français. Or, il n'y a que des mesurettes qui ont été prises comme mettre le drapeau dans les écoles et chanter la marseillaise, en somme des mesures ridicules qui ne sont pas à la hauteur du débat que l'on attendait. Mais ce débat a été instrumentalisé pendant 6 mois pour se focaliser sur l'immigration d'origine musulmane. Et ça n'a fait que décomplexer le racisme envers cette catégorie de gens.
La France est-elle en perte
de valeurs et, du coup, se cherche-t-elle un bouc émissaire?
Effectivement, l'immigration a toujours été le bouc émissaire de la faillite des politiques en France. Aujourd'hui, le gouvernement Fillon n'a plus d'alternative à proposer aux Français. Et du coup, ils proposent un défouloir. Il y a effectivement cette dimension de bouc émissaire qui revient à chaque fois sauf que cette fois-ci, c'est assumé.
Que pensez-vous du fait que Ilham, femme voilée, soit
sur les listes du parti anti-capitaliste de Besancenot
aux régionales ? Coup de pub politique ou réelle volonté de coller le plus possible au visage social de la France ?
Il y a un vrai débat au NPA. Il y a un vrai tiraillement. Il n'en reste pas moins que ceux qui l'ont proposé dans la région du Vaucluse ont été sincères et que cette décision a pris de cours la direction du parti dont une grande majorité reste contre.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un coup politique mais simplement d'une volonté de se rapprocher des banlieues où beaucoup de personnes ressemblent à Ilham.
Que pensez-vous du rapport Sabeg sur les statistiques ethniques qui tend à faire l'impasse sur ce dernier mais pas sur le fichage ethnique ?
En tant que mouvement, on n'a pas de position tranchée mais on est loin d'être défavorables. Il est important de mesurer l'ampleur des discriminations ethniques en France et l'initiative de M. Sabeg ne me semble pas inopportune.
Mais la frontière entre les deux concepts reste mince …
Oui, c'est sûr mais je ne pense pas que la police ait attendu les statistique ethnique. Le fichage ethnique se fait de toute façon. C'est un faux débat puisque moi-même je viens d'une ville en Savoie où le maire de cette ville a pratiqué le fichage ethnique depuis 10 ans.
M. C.
Midi Libre :Des députés algériens envisagent de proposer
un projet de loi criminalisant
le colonialisme, en réponse
à une énième provocation
de la part de la France qui veut créer la fondation sur la mémoire de la guerre d'Algérie, (un club de nostalgiques de l'époque coloniale), et à la loi
du 23 février glorifiant
la colonisation; est-ce le juste retour de boomerang, sachant qu'un membre du Parti socialiste, Arnaud Montebourg, ayant déclaré, à ce sujet, qu'il ne fallait pas s'étonner qu'un autre pays colonisé fasse la même démarche et que la France est en train de payer la facture du fait qu'elle ait refusé d'apaiser son propre passé.
Êtes-vous d'accord ?
Houria Bouteldja : Evidemment, c'est de bonne guerre puisqu'il est de plus en plus avéré que la France réagit en tant que puissance néo-coloniale.
Personnellement, je soutiendrai cette initiative et je reste persuadé que même s'il y a des calculs politiciens de part et d'autre, ils ne sont pas les mêmes. Je soutiendrai d'autant plus la démarche anti-coloniale de l'Algérie que les calculs politiciens qui peuvent motiver une telle décision. Mais notre mouvement ne peut qu'être d'accord..
L'Algérie a-t-elle eu raison
de riposter par le biais de cet éventuel projet de loi ?
Oui, absolument.
La France sait très bien que remuer le couteau dans la plaie de l'Histoire, c'est là où le bat blesse; pour quels desseins agit-elle de la sorte d'après vous?
La France est nostalgique de son passé impérial dans une période où elle est en déclin. Restaurer son image, honorer son passé colonial et ressortir la vielle gloire coloniale c'est se voiler la face sur son présent.
Secundo, il y a d'importantes franges de la société qui pensent à droite et qui représentent la base sociale qui soutient les initiatives de ce gouvernement mis en place par Sarkozy.
Evidemment, ils brossent dans le sens du poil en proposant des projets de lois qui ne servent à rien si ce n'est à resserrer les rangs autour des idées néocoloniales.
Acculée à reconnaitre son passé, la France essaye-t-elle de repousser une échéance qui ne cesse de s'imposer ?
Oui effectivement, la France fait tout pour remettre aux calendes grecques le processus de reconnaissance qui impose le fait que la France soit poursuivie pour crime contre l'humanité et en soi c'est un pas que la France ne veut pas franchir.
Il y a encore des éléments
à ajouter dans la litanie des pressions sur l'Algérie, à savoir l'affaire des moines, l'affaire Mecili, l'inscription de l'Algérie sur les listes des pays à risque; n'est-ce pas là une décision d'ordre politique qui se manifeste encore une fois par une réaction néocoloniale ?
Cette façon de faire n'est évidemment pas motivée par des considérations sécuritaires. C'est une pression politique patente sur l'Algérie c'est évident. C'est une forme d'ingérence et une provocation de plus en vue de maintenir la pression sur Alger ce qui est en soi une pratique néocoloniale.
Tout récemment, nous venons
de célébrer le triste anniversaire des essais nucléaires français dans le sud algérien, et encore sur ce dossier la France traine
la patte quant aux indemnisations des victimes algériennes. Les soldats français vont l'être vraisemblablement alors que ça chipote encore pour ce qui est des civils algériens, sous prétexte d'un différend sur
la délimitation des zones contaminées. Loin d'assumer son passé historique, la France est tombée dans de bas calculs…
De toute façon, c'est absurde de croire que la France ira jusqu'à indemniser les civils algériens. Encore faut-il reconnaitre le passé colonial et les crimes coloniaux inhérents ainsi que l'ingérence de la France. Faire ce pas là, c'est déjà enclencher l'engrenage de la reconnaissance historique.
Il y a un consensus en France pour un refus de reconnaitre son passé colonial et son présent néocolonial.
Le débat sur l'identité nationale vient d"être clos en France après avoir été instrumentalisé comme défouloir raciste à l'encontre de l'immigration d'origine musulmane; quelle lecture en faites-vous?
C'est la montagne qui a accouché d'une souris. C'est un débat qui a été présenté comme quelque chose de nouveau, alors que c'est faux. M. Besson n'a pas la paternité du débat sur l'identité nationale puisqu'il existe depuis les années 80. Il n'a pas été nommé en tant que tel mais en vérité il a toujours existé. C'est un débat franco-français obsessionnel pour les politiques français; le fait nouveau c'est que maintenant il est assumé. A l'issue de ce débat, on s'attendait à ce que l'on sache qu'est-ce qu'être français. Or, il n'y a que des mesurettes qui ont été prises comme mettre le drapeau dans les écoles et chanter la marseillaise, en somme des mesures ridicules qui ne sont pas à la hauteur du débat que l'on attendait. Mais ce débat a été instrumentalisé pendant 6 mois pour se focaliser sur l'immigration d'origine musulmane. Et ça n'a fait que décomplexer le racisme envers cette catégorie de gens.
La France est-elle en perte
de valeurs et, du coup, se cherche-t-elle un bouc émissaire?
Effectivement, l'immigration a toujours été le bouc émissaire de la faillite des politiques en France. Aujourd'hui, le gouvernement Fillon n'a plus d'alternative à proposer aux Français. Et du coup, ils proposent un défouloir. Il y a effectivement cette dimension de bouc émissaire qui revient à chaque fois sauf que cette fois-ci, c'est assumé.
Que pensez-vous du fait que Ilham, femme voilée, soit
sur les listes du parti anti-capitaliste de Besancenot
aux régionales ? Coup de pub politique ou réelle volonté de coller le plus possible au visage social de la France ?
Il y a un vrai débat au NPA. Il y a un vrai tiraillement. Il n'en reste pas moins que ceux qui l'ont proposé dans la région du Vaucluse ont été sincères et que cette décision a pris de cours la direction du parti dont une grande majorité reste contre.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un coup politique mais simplement d'une volonté de se rapprocher des banlieues où beaucoup de personnes ressemblent à Ilham.
Que pensez-vous du rapport Sabeg sur les statistiques ethniques qui tend à faire l'impasse sur ce dernier mais pas sur le fichage ethnique ?
En tant que mouvement, on n'a pas de position tranchée mais on est loin d'être défavorables. Il est important de mesurer l'ampleur des discriminations ethniques en France et l'initiative de M. Sabeg ne me semble pas inopportune.
Mais la frontière entre les deux concepts reste mince …
Oui, c'est sûr mais je ne pense pas que la police ait attendu les statistique ethnique. Le fichage ethnique se fait de toute façon. C'est un faux débat puisque moi-même je viens d'une ville en Savoie où le maire de cette ville a pratiqué le fichage ethnique depuis 10 ans.
M. C.


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