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Ighil Bouchène : Un village sans ressources
Tadartiw
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 06 - 2010

Ighil Bouchène est un village de la commune d'Aït Aissa Mimoun, dans la daïra d'Ouaguenoun. Comme son nom l'indique, «Ighil» qui veut dire colline, se situe à 20 km du chef lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, culmine à plus de 800 m d'altitude tandis que sa population est estimée à 2.500 âmes environ.
Ighil Bouchène est un village de la commune d'Aït Aissa Mimoun, dans la daïra d'Ouaguenoun. Comme son nom l'indique, «Ighil» qui veut dire colline, se situe à 20 km du chef lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, culmine à plus de 800 m d'altitude tandis que sa population est estimée à 2.500 âmes environ.
A propos de cette appellation un peu excentrique, les habitants disent que selon une légende, jadis, des loups se rassemblaient en haut de la colline et poussaient des hurlements qu'on entendait depuis la vallée, d'où ce nom de Ighil Bouchène signifiant "la colline des loups".
A l'instar de la plupart des villages de Kabylie, la principale ressource de ce village est l'apport financier de l'émigration, ce qui permet à ses habitants de vivre dignement. Le village ne possède aucune unité économique ou autre entreprise pour absorber au moins une partie du taux de chômage qui frappe de plein fouet les jeunes de la localité, estimé à plus de 80 pour cent.
En approchant les jeunes du village, ces derniers nous ont parlé de l'oisiveté régnante qui devient de plus en plus insupportable. En l'absence de tout centre de loisirs ou autre lieu de distraction, les jeunes et moins jeunes qui habitent le village n'ont d'autres choix que de se rendre Tizi pour ceux qui en ont les moyens. L'un des jeunes nous confie que le seul lieu de distraction dont disposait la région autrefois était la maison de jeunes, mais depuis qu'elle a été confisquée par le Croissant-Rouge algérien en 2005, puis convertie, par la suite, en Centre de formation pour les jeunes filles, nous n'avons même pas d'endroit décent où nous pouvons nous rencontrer.
Pour toute infrastructure, le village d'Ighil Bouchène renferme une mosquée qui a été construite en 2003 avec les propres moyens des villageois, une seule école primaire, et un monument aux martyrs dédié à la mémoire du chahid Nessah Ali, brûlé vif par l'armée coloniale en 1952.
Parmi les seules choses que les habitants de Ighil Bouchène gardent encore jalousement et qui sont toujours d'actualité demeurent les traditions ancestrales. C'est ainsi par exemple que vers la mi-octobre, les habitants célèbrent « Thamaghra n Rebbi » ou la fête de Dieu. Dans cette cérémonie, chaque habitant doit offrir un plat de couscous aux légumes secs (fèves, poids chiches…). Ce plat doit être servi dans « Lmethred », un plat traditionnel à la forme d'une coupe, décoré avec des signes berbères. Tout le monde, dans cette fête doit partager ce qu'on appel "Thaguella d'Lmelh", pour renforcer les liens de fraternité et de bon voisinage.
En réalité, cette fête ou «thamaghra n Rebbi» est organisée, également, dans le but de faire la quête pour ressusciter une autre image de solidarité chez les Kabyles qui est ''Lewziâa'' connue aussi sous le nom de Thimechret dans d'autres régions.
Enfin Ighil Bouchène a donné naissance à plusieurs artistes à l'image des frères Fahem, Madjid et Mohand Saïd, Karim Khelfaoui. Le jeune chanteur Rahim qui nous a quittés tragiquement le 14 février 2010, à la suite d'une longue maladie, est aussi un des dignes fils du village.
A propos de cette appellation un peu excentrique, les habitants disent que selon une légende, jadis, des loups se rassemblaient en haut de la colline et poussaient des hurlements qu'on entendait depuis la vallée, d'où ce nom de Ighil Bouchène signifiant "la colline des loups".
A l'instar de la plupart des villages de Kabylie, la principale ressource de ce village est l'apport financier de l'émigration, ce qui permet à ses habitants de vivre dignement. Le village ne possède aucune unité économique ou autre entreprise pour absorber au moins une partie du taux de chômage qui frappe de plein fouet les jeunes de la localité, estimé à plus de 80 pour cent.
En approchant les jeunes du village, ces derniers nous ont parlé de l'oisiveté régnante qui devient de plus en plus insupportable. En l'absence de tout centre de loisirs ou autre lieu de distraction, les jeunes et moins jeunes qui habitent le village n'ont d'autres choix que de se rendre Tizi pour ceux qui en ont les moyens. L'un des jeunes nous confie que le seul lieu de distraction dont disposait la région autrefois était la maison de jeunes, mais depuis qu'elle a été confisquée par le Croissant-Rouge algérien en 2005, puis convertie, par la suite, en Centre de formation pour les jeunes filles, nous n'avons même pas d'endroit décent où nous pouvons nous rencontrer.
Pour toute infrastructure, le village d'Ighil Bouchène renferme une mosquée qui a été construite en 2003 avec les propres moyens des villageois, une seule école primaire, et un monument aux martyrs dédié à la mémoire du chahid Nessah Ali, brûlé vif par l'armée coloniale en 1952.
Parmi les seules choses que les habitants de Ighil Bouchène gardent encore jalousement et qui sont toujours d'actualité demeurent les traditions ancestrales. C'est ainsi par exemple que vers la mi-octobre, les habitants célèbrent « Thamaghra n Rebbi » ou la fête de Dieu. Dans cette cérémonie, chaque habitant doit offrir un plat de couscous aux légumes secs (fèves, poids chiches…). Ce plat doit être servi dans « Lmethred », un plat traditionnel à la forme d'une coupe, décoré avec des signes berbères. Tout le monde, dans cette fête doit partager ce qu'on appel "Thaguella d'Lmelh", pour renforcer les liens de fraternité et de bon voisinage.
En réalité, cette fête ou «thamaghra n Rebbi» est organisée, également, dans le but de faire la quête pour ressusciter une autre image de solidarité chez les Kabyles qui est ''Lewziâa'' connue aussi sous le nom de Thimechret dans d'autres régions.
Enfin Ighil Bouchène a donné naissance à plusieurs artistes à l'image des frères Fahem, Madjid et Mohand Saïd, Karim Khelfaoui. Le jeune chanteur Rahim qui nous a quittés tragiquement le 14 février 2010, à la suite d'une longue maladie, est aussi un des dignes fils du village.


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