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L'homme qui épousa sa tante
Le Nobel de la littérature 2010 décerné à Mario Vargas Llosa
Publié dans Le Midi Libre le 09 - 10 - 2010

Jeudi dernier, l'Académie suédoise a choisi de couronner l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, 74 ans, pour « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec».
Jeudi dernier, l'Académie suédoise a choisi de couronner l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, 74 ans, pour « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec».
Finalement, le prix Nobel de la littérature 2010 n'a pas échu à l'écrivaine algérienne Assia Djebar que certains médias ont créditée être en bonne place pour l'emporter. Enfin la chance n'a souri, ni à l'Américain Cormac McCarthy, ni au poète suédois Tomas Tanströmer, eux aussi donnés comme grands favoris aux côtés du Japonais Haruki Murakami, du Somalien Nuruddin Farah et de l'Italien Antonio Tabucchi. Jeudi dernier l'Académie suédoise a choisi de couronner l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, 74 ans, pour « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec». L'écrivain péruvien succède ainsi à Herta Muller. D'aucuns qualifient de « politique » cette consécration qu'ils n'ont pas hésité à mettre en relation avec le statut du candidat libéral à la présidentielle péruvienne en 1990. L'heureux lauréat est néanmoins citoyen espagnol depuis 1993, ayant pris la nationalité de ce pays. Né à Arequipa au Pérou le 28 mars 1936, il a cumulé plusieurs activités : écrivain, essayiste, dramaturge, professeur, journaliste et personnalité politique. Trois ans avant de changer de nationalité, il avait postulé sans succès à la présidence de la République du Pérou. Il passa son enfance auprès de sa mère, et ne connaitra son père, retenu par des entreprises commerciales sans lendemain, qu'à l'âge de 10 ans. Il fit des études à l'Académie militaire de Lima où il décrocha une licence avant de poursuivre des études en lettres et en droit et d'apprendre le métier de journaliste. En 1955, Mario Vargas Llosa fit scandale en épousant à Paris Julia Urquidi sa tante par alliance, 15 ans plus âgée que lui. Cet épisode de sa vie lui inspirera du reste, un de ses romans les plus connus : «Tante Julia et le scribouillard» (1977). Au début des années 60, grâce à une bourse d'études, il partit à Madrid où il fit son doctorat. Lors de son séjour à Paris, on le retrouvera exerçant en tant que traducteur, enseignant d'espagnol et journaliste à l'Agence France-Presse. En 1959, il publia son premier recueil de nouvelles « Les Caïds » mais c'est la publication de « La ville et les chiens » en 1963 qui le fera véritablement connaître dans le monde. Son premier roman est qualifié unanimement par la critique de chef d'œuvre. Il est traduit dans une vingtaine de langues et reçut le Prix de la Biblioteca Breve et Prix de la Crítica. « La Ville et les Chiens » porte en fait les réminiscences de la vie endurée par les cadets à l'Académie militaire de Lima dans les années 50. L'écrivain capitalise plus d'une quarantaine d'œuvres (quinze essais, quinze romans, trois livres de contes, cinq pièces de théâtre et des mémoires). Son œuvre est influencée par William Faulkner, Gustave Flaubert et Victor Hugo auxquels il dut consacrer à chacun un essai. L'écriture de Mario Vargas Llosa alterne les narrateurs, on y perçoit une aisance dans l'expression qui traduit une aptitude à rendre compte des soubresauts qui agitent la société, de la violence, de l'effritement moral, etc. On nous décrit l'écrivain comme « un être de contradictions ». Il se lia d'amitié avec l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez pendant plusieurs années, mais cette relation a fini par une embrouille non encore élucidée. Si ses romans se font les interprètes des aspirations et des inquiétudes du peuple latino-américain, en revanche ses opinions politiques convergent vers le libéralisme économique. Pour autant, dans sa jeunesse, avant de s'en détourner, il fut communiste et avait soutenu le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro. Sa candidature aux élections de 1990 qui s'était soldée comme on l'a vu par un échec, était motivé par son opposition à l'étatisation du système bancaire et financier décidé par le gouvernement péruvien. Vargas Llosa avait même fondé le Mouvement des libertés, en s'alliant à une coalition de droite, le Frente Democrático (FREDEMO) dont il prit les commandes. Lors des élections, il sera battu au deuxième tour par Alberto Fujimori. Il écrira ses mémoires à Londres, après ces moments de tourmente. A noter qu'un nouveau livre de Mario Vargas Llosa est attendu pour novembre prochain en Espagne. Il doit paraître sous le titre « El Sueno del Celta » (« Le Rêve du Celte »). Sa traduction française paraitra comme de coutume chez Gallimard. Le livre est une biographie sous forme de roman de Roger Casement, révolutionnaire irlandais dont la carrière a croisé la poésie, la guerre et la diplomatie.
Finalement, le prix Nobel de la littérature 2010 n'a pas échu à l'écrivaine algérienne Assia Djebar que certains médias ont créditée être en bonne place pour l'emporter. Enfin la chance n'a souri, ni à l'Américain Cormac McCarthy, ni au poète suédois Tomas Tanströmer, eux aussi donnés comme grands favoris aux côtés du Japonais Haruki Murakami, du Somalien Nuruddin Farah et de l'Italien Antonio Tabucchi. Jeudi dernier l'Académie suédoise a choisi de couronner l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, 74 ans, pour « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec». L'écrivain péruvien succède ainsi à Herta Muller. D'aucuns qualifient de « politique » cette consécration qu'ils n'ont pas hésité à mettre en relation avec le statut du candidat libéral à la présidentielle péruvienne en 1990. L'heureux lauréat est néanmoins citoyen espagnol depuis 1993, ayant pris la nationalité de ce pays. Né à Arequipa au Pérou le 28 mars 1936, il a cumulé plusieurs activités : écrivain, essayiste, dramaturge, professeur, journaliste et personnalité politique. Trois ans avant de changer de nationalité, il avait postulé sans succès à la présidence de la République du Pérou. Il passa son enfance auprès de sa mère, et ne connaitra son père, retenu par des entreprises commerciales sans lendemain, qu'à l'âge de 10 ans. Il fit des études à l'Académie militaire de Lima où il décrocha une licence avant de poursuivre des études en lettres et en droit et d'apprendre le métier de journaliste. En 1955, Mario Vargas Llosa fit scandale en épousant à Paris Julia Urquidi sa tante par alliance, 15 ans plus âgée que lui. Cet épisode de sa vie lui inspirera du reste, un de ses romans les plus connus : «Tante Julia et le scribouillard» (1977). Au début des années 60, grâce à une bourse d'études, il partit à Madrid où il fit son doctorat. Lors de son séjour à Paris, on le retrouvera exerçant en tant que traducteur, enseignant d'espagnol et journaliste à l'Agence France-Presse. En 1959, il publia son premier recueil de nouvelles « Les Caïds » mais c'est la publication de « La ville et les chiens » en 1963 qui le fera véritablement connaître dans le monde. Son premier roman est qualifié unanimement par la critique de chef d'œuvre. Il est traduit dans une vingtaine de langues et reçut le Prix de la Biblioteca Breve et Prix de la Crítica. « La Ville et les Chiens » porte en fait les réminiscences de la vie endurée par les cadets à l'Académie militaire de Lima dans les années 50. L'écrivain capitalise plus d'une quarantaine d'œuvres (quinze essais, quinze romans, trois livres de contes, cinq pièces de théâtre et des mémoires). Son œuvre est influencée par William Faulkner, Gustave Flaubert et Victor Hugo auxquels il dut consacrer à chacun un essai. L'écriture de Mario Vargas Llosa alterne les narrateurs, on y perçoit une aisance dans l'expression qui traduit une aptitude à rendre compte des soubresauts qui agitent la société, de la violence, de l'effritement moral, etc. On nous décrit l'écrivain comme « un être de contradictions ». Il se lia d'amitié avec l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez pendant plusieurs années, mais cette relation a fini par une embrouille non encore élucidée. Si ses romans se font les interprètes des aspirations et des inquiétudes du peuple latino-américain, en revanche ses opinions politiques convergent vers le libéralisme économique. Pour autant, dans sa jeunesse, avant de s'en détourner, il fut communiste et avait soutenu le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro. Sa candidature aux élections de 1990 qui s'était soldée comme on l'a vu par un échec, était motivé par son opposition à l'étatisation du système bancaire et financier décidé par le gouvernement péruvien. Vargas Llosa avait même fondé le Mouvement des libertés, en s'alliant à une coalition de droite, le Frente Democrático (FREDEMO) dont il prit les commandes. Lors des élections, il sera battu au deuxième tour par Alberto Fujimori. Il écrira ses mémoires à Londres, après ces moments de tourmente. A noter qu'un nouveau livre de Mario Vargas Llosa est attendu pour novembre prochain en Espagne. Il doit paraître sous le titre « El Sueno del Celta » (« Le Rêve du Celte »). Sa traduction française paraitra comme de coutume chez Gallimard. Le livre est une biographie sous forme de roman de Roger Casement, révolutionnaire irlandais dont la carrière a croisé la poésie, la guerre et la diplomatie.


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