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"Iderweche meskine" une pièce désopilante
Théâtre régional de Béjaïa
Publié dans Le Midi Libre le 18 - 05 - 2011

Au croisement du comique et de la tragédie, de l'absurde et de la fatalité du réel, la nouvelle pièce du Théâtre régional de Béjaïa, signée et montée par le comédien Mouhoub Latrèche, a eu lieu dimanche soir, à l'occasion de sa générale, une résonance particulièrement désopilante au grand bonheur du public.
Iderweche meskine (Le pauvre ! Il a perdu la raison), qui emprunte au théâtre de l'absurde, a, en effet, emballé, autant par la simplicité du texte dramaturgique, ses emprunts, un savoureux cocktail de "Homk Salim" du défunt dramaturge Abdelkader Alloula et du "Journal d'un fou" de Nicholas Gogol que par la pertinence de ses répliques, puisées de l'humour populaire, le plus décapant.
En fait, la pièce, qui met en relief la dérive mentale d'un homme en proie à de furieuse divagations d'abord, mais qui finit par se déconnecter complètement de son réel, s'articule essentiellement sur la gestuelle et le langage, utilisés non pas comme un vecteur de communication, mais réduit à une prosaïque fonction ludique.
Mouhoub Latrèche, qui ne s'est pas attribué un patronyme, est un employé déçu de l'administration.
Il y est non seulement méprisé mais doit de plus subir les railleries de ses chefs, qui le menacent de l'évincer à tout moment. Il en a la certitude car pour lui "quand il y a des augmentations, on commence toujours par le haut de l'échelle. Quand il y a des licenciements, on les entame par le bas".
Devant son impuissance à changer son statut, il sombre dans l'imaginaire et s'alimente d'évidences qui ne valent que dans son esprit.
Il veut être considéré, mais ne fait rien pour y arriver. Il s'enivre, arrive en retard au boulot et fait le débile de service.
Seule parade pour prendre sa revanche, son monde fantasque, dans lequel les chiens parlent, écrivent et tombent amoureux. Un délire paranoïaque, pendant lequel il exulte d'amour pour la fille de son directeur, dont la beauté est confondue avec un "décret présidentiel".
"Elle est belle, un vrai décret présidentiel, répète-t-il, a chaque fois qu'il la croise, non sans souligner qu'il en est tellement épris qu'il boit ses paroles au goutte à goutte".
Au bout du fantasme, il s'improvise empereur de la bureaucratie, et l'espace d'une évasion, il prend sa revanche sur ses adversaires et même sur son peuple qu'il prive, soudain, de toute forme de distraction, car le "théâtre, le cinéma, les piques-niques, c'est une lamentable perte de temps".
Dans sa logique, "il faut avancer rapidement, mais en allant doucement".
A l'évidence, dans son univers, la folie et la raison sont mêlées dans des rapports furieux et ambigus. Il y trouve en tous cas des matériaux croustillants pour railler avec cruauté les travers d'une société en mal de repère et de logique. Absolument prenant.
Au croisement du comique et de la tragédie, de l'absurde et de la fatalité du réel, la nouvelle pièce du Théâtre régional de Béjaïa, signée et montée par le comédien Mouhoub Latrèche, a eu lieu dimanche soir, à l'occasion de sa générale, une résonance particulièrement désopilante au grand bonheur du public.
Iderweche meskine (Le pauvre ! Il a perdu la raison), qui emprunte au théâtre de l'absurde, a, en effet, emballé, autant par la simplicité du texte dramaturgique, ses emprunts, un savoureux cocktail de "Homk Salim" du défunt dramaturge Abdelkader Alloula et du "Journal d'un fou" de Nicholas Gogol que par la pertinence de ses répliques, puisées de l'humour populaire, le plus décapant.
En fait, la pièce, qui met en relief la dérive mentale d'un homme en proie à de furieuse divagations d'abord, mais qui finit par se déconnecter complètement de son réel, s'articule essentiellement sur la gestuelle et le langage, utilisés non pas comme un vecteur de communication, mais réduit à une prosaïque fonction ludique.
Mouhoub Latrèche, qui ne s'est pas attribué un patronyme, est un employé déçu de l'administration.
Il y est non seulement méprisé mais doit de plus subir les railleries de ses chefs, qui le menacent de l'évincer à tout moment. Il en a la certitude car pour lui "quand il y a des augmentations, on commence toujours par le haut de l'échelle. Quand il y a des licenciements, on les entame par le bas".
Devant son impuissance à changer son statut, il sombre dans l'imaginaire et s'alimente d'évidences qui ne valent que dans son esprit.
Il veut être considéré, mais ne fait rien pour y arriver. Il s'enivre, arrive en retard au boulot et fait le débile de service.
Seule parade pour prendre sa revanche, son monde fantasque, dans lequel les chiens parlent, écrivent et tombent amoureux. Un délire paranoïaque, pendant lequel il exulte d'amour pour la fille de son directeur, dont la beauté est confondue avec un "décret présidentiel".
"Elle est belle, un vrai décret présidentiel, répète-t-il, a chaque fois qu'il la croise, non sans souligner qu'il en est tellement épris qu'il boit ses paroles au goutte à goutte".
Au bout du fantasme, il s'improvise empereur de la bureaucratie, et l'espace d'une évasion, il prend sa revanche sur ses adversaires et même sur son peuple qu'il prive, soudain, de toute forme de distraction, car le "théâtre, le cinéma, les piques-niques, c'est une lamentable perte de temps".
Dans sa logique, "il faut avancer rapidement, mais en allant doucement".
A l'évidence, dans son univers, la folie et la raison sont mêlées dans des rapports furieux et ambigus. Il y trouve en tous cas des matériaux croustillants pour railler avec cruauté les travers d'une société en mal de repère et de logique. Absolument prenant.


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