Résumé : En janvier dernier, Mokrane, un entrepreneur d'une quarantaine d'années, fait la connaissance d'une jeune fille qui se dit éprise de lui et avec qui il passe d'agréables moments. Après avoir disparu quelque temps, cette dernière lui téléphone pour lui dire qu'elle a des problèmes d'argent. Résumé : En janvier dernier, Mokrane, un entrepreneur d'une quarantaine d'années, fait la connaissance d'une jeune fille qui se dit éprise de lui et avec qui il passe d'agréables moments. Après avoir disparu quelque temps, cette dernière lui téléphone pour lui dire qu'elle a des problèmes d'argent. Quand Mokrane arriva sur les lieux du rendez-vous, il trouva Sabrina en train de l'attendre déjà. Il sourit. Il était en avance de 10 minutes et il venait de découvrir qu'elle était là avant lui. C'était la preuve qu'elle l'aimait très fort, se dit-il avec frénésie. Contrairement aux autres fois où elle le voyait, Sabrina ne sourit pas en le voyant arriver. Elle se précipita vers la voiture, ouvrit la portière avec nervosité et s'y installa. D'emblée, Mokrane remarqua qu'elle n'avait plus son sac à main mais un gros cartable en skaï, de forme carrée comme ceux que l'on utilise pour le transport des ordinateurs-portables. - Bonjour Sabrina... vous ne m'avez pas l'air bien aujourd'hui... - Non, non tout va bien...Euh... au téléphone vous aviez parlé d'une surprise... - Oui... - C'est quoi ? - Je préfère la laisser pour tout à l'heure, une fois que nous aurons... - Non, non... aujourd'hui, je ne compte pas rester longtemps avec vous... - D'accord... Il plongea une de ses mains à l'intérieur de sa veste et sortit une petite boîte enveloppée d'un papier cadeau. - Vous m'avez acheté un parfum ? - Non... ouvrez le paquet et vous verrez. En découvrant la petite chaîne en or, Sabrina fit la moue. - C'est gentil... mais je ne la prends pas. - Prenez-la et n'ayez pas peur pour l'argent, je vous en donnerai... Combien vous en voulez ? Cinq millions ? - Non, plus ! - Dix millions ? - Non, plus ! - Vingt ? - Non, plus. - Combien ? - Un milliard de centimes ! - Un milliard de centimes ! Mais vous êtes folle, Sabrina. Je ne peux pas vous donner cette somme... c'est trop... je peux vous donner jusqu'à 50 millions de centimes. Au-delà, je ne peux pas... j'ai les ouvriers à payer, du matériel à acheter... Pendant qu'il justifiait son refus d'accéder à la demande de la jeune fille, celle-ci ouvrit son cartable et sortit un ordinateur portable qu'elle déposa sur ses genoux. Dès qu'elle eut appuyé sur le bouton d'allumage, Sabrina dit au jeune entrepreneur : - Je vais vous montrer quelque chose qui vous convaincra de me donner ce milliard de centimes. La voix de la jeune fille était si différente des autres fois que Mokrane commença à s'inquiéter. Elle tourna l'ordinateur vers Mokrane et actionna la vidéo. Dès les premières images, l'entrepreneur s'écria : - Mais c'est moi que l'on voit là, me dirigeant vers le restaurant où nous nous sommes rencontrés la première fois. - Regardez bien cette vidéo, elle dure 12 minutes... Au bout de 12 minutes, Mokrane regarda Sabrina et lui demanda d'une voix brisée par l'inquiétude et la panique : - Mais... mais c'est quoi cette vidéo, Sabrina ? Qui l'a filmée ? Dans quel but ? A quel jeu jouez-vous ? - Ce n'est pas un jeu, Mokrane. - D'accord, ce n'est pas un jeu... c'est quoi alors... ? Toutes nos rencontres ont été filmées... y compris les plus intimes... mais c'est horrible... Il faut effacer cette vidéo... si vous croyez me faire plaisir c'est raté, Sabrina. - Le but de cette vidéo n'est pas de vous faire plaisir mais de vous obliger à me donner un milliard de centimes. - Quoi ? Mais c'est du chantage ? Ah ! mais je savais qu'il y avait quelque chose de louche dans vos intentions... Vous n'aurez rien du tout et c'est moi-même qui vais effacer cette saloperie de vidéo. La jeune fille lui tendit l'ordinateur : - Allez-y ; ne vous gênez pas... Ayant réfléchi, Mokrane demanda : - Vous avez fait des copies sur CD, n'est-ce pas ? - Oui... et si vous refusez de me donner ce milliard, ce petit film sera mis sur Youtube... et des milliers de gens le verront... parmi eux des gens qui vous connaissent. - Oh ! mon Dieu si ma femme et mon beau-père le voyaient ! s'écria le jeune entrepreneur. Bien, je vais vous payer mais par tranches... en trois tranches... - Trois tranches ? D'accord. Je veux 400 millions pour la première tranche. Ok ? - OK. Mokrane paya deux jours plus tard 400 millions puis ayant consulté un ami, celui-ci lui conseilla de déposer plainte. Pour le convaincre, il lui dit: - Le chantage ne s'arrête jamais après le paiement de la rançon. Le chantage est une affaire juteuse lorsqu'il est exercé sur une personne fragile. Tu peux, toi, mettre un terme à une activité qui génère des bénéfices ? - Jamais. - C'est la même chose pour le maître-chanteur. Il peut laisser tranquille un moment sa victime mais si l'objet du chantage n'a pas été détruit, dès qu'il aura besoin d'argent, il l'appellera pour lui extorquer encore un peu plus d'argent. - Hum... Tu as raison. Mokrane déposa plainte et il s'arrangea pour que la jeune fille soit arrêtée au moment où elle devait encaisser la seconde tranche. Et c'est à la suite de cette arrestation que Mokrane connut un peu plus Sabrina et ses motivations. Sabrina avait tout juste 19 ans et était étudiante en Droit. Quant au milliard qu'elle voulait extorquer à Mokrane, il était destiné à ...financer sa campagne électorale en vue des élections législatives... du 10 mai 2012 ! Parce que Sabrina était candidate d'un des partis nouvellement agréés. Jugée une première fois, elle a écopé de 10 ans de prison ferme. Son procès en appel a eu lieu il y a une dizaine de jours à Tizi-Ouzou. Cette fois, elle a été condamnée à 4 ans de prison ferme. Quand Mokrane arriva sur les lieux du rendez-vous, il trouva Sabrina en train de l'attendre déjà. Il sourit. Il était en avance de 10 minutes et il venait de découvrir qu'elle était là avant lui. C'était la preuve qu'elle l'aimait très fort, se dit-il avec frénésie. Contrairement aux autres fois où elle le voyait, Sabrina ne sourit pas en le voyant arriver. Elle se précipita vers la voiture, ouvrit la portière avec nervosité et s'y installa. D'emblée, Mokrane remarqua qu'elle n'avait plus son sac à main mais un gros cartable en skaï, de forme carrée comme ceux que l'on utilise pour le transport des ordinateurs-portables. - Bonjour Sabrina... vous ne m'avez pas l'air bien aujourd'hui... - Non, non tout va bien...Euh... au téléphone vous aviez parlé d'une surprise... - Oui... - C'est quoi ? - Je préfère la laisser pour tout à l'heure, une fois que nous aurons... - Non, non... aujourd'hui, je ne compte pas rester longtemps avec vous... - D'accord... Il plongea une de ses mains à l'intérieur de sa veste et sortit une petite boîte enveloppée d'un papier cadeau. - Vous m'avez acheté un parfum ? - Non... ouvrez le paquet et vous verrez. En découvrant la petite chaîne en or, Sabrina fit la moue. - C'est gentil... mais je ne la prends pas. - Prenez-la et n'ayez pas peur pour l'argent, je vous en donnerai... Combien vous en voulez ? Cinq millions ? - Non, plus ! - Dix millions ? - Non, plus ! - Vingt ? - Non, plus. - Combien ? - Un milliard de centimes ! - Un milliard de centimes ! Mais vous êtes folle, Sabrina. Je ne peux pas vous donner cette somme... c'est trop... je peux vous donner jusqu'à 50 millions de centimes. Au-delà, je ne peux pas... j'ai les ouvriers à payer, du matériel à acheter... Pendant qu'il justifiait son refus d'accéder à la demande de la jeune fille, celle-ci ouvrit son cartable et sortit un ordinateur portable qu'elle déposa sur ses genoux. Dès qu'elle eut appuyé sur le bouton d'allumage, Sabrina dit au jeune entrepreneur : - Je vais vous montrer quelque chose qui vous convaincra de me donner ce milliard de centimes. La voix de la jeune fille était si différente des autres fois que Mokrane commença à s'inquiéter. Elle tourna l'ordinateur vers Mokrane et actionna la vidéo. Dès les premières images, l'entrepreneur s'écria : - Mais c'est moi que l'on voit là, me dirigeant vers le restaurant où nous nous sommes rencontrés la première fois. - Regardez bien cette vidéo, elle dure 12 minutes... Au bout de 12 minutes, Mokrane regarda Sabrina et lui demanda d'une voix brisée par l'inquiétude et la panique : - Mais... mais c'est quoi cette vidéo, Sabrina ? Qui l'a filmée ? Dans quel but ? A quel jeu jouez-vous ? - Ce n'est pas un jeu, Mokrane. - D'accord, ce n'est pas un jeu... c'est quoi alors... ? Toutes nos rencontres ont été filmées... y compris les plus intimes... mais c'est horrible... Il faut effacer cette vidéo... si vous croyez me faire plaisir c'est raté, Sabrina. - Le but de cette vidéo n'est pas de vous faire plaisir mais de vous obliger à me donner un milliard de centimes. - Quoi ? Mais c'est du chantage ? Ah ! mais je savais qu'il y avait quelque chose de louche dans vos intentions... Vous n'aurez rien du tout et c'est moi-même qui vais effacer cette saloperie de vidéo. La jeune fille lui tendit l'ordinateur : - Allez-y ; ne vous gênez pas... Ayant réfléchi, Mokrane demanda : - Vous avez fait des copies sur CD, n'est-ce pas ? - Oui... et si vous refusez de me donner ce milliard, ce petit film sera mis sur Youtube... et des milliers de gens le verront... parmi eux des gens qui vous connaissent. - Oh ! mon Dieu si ma femme et mon beau-père le voyaient ! s'écria le jeune entrepreneur. Bien, je vais vous payer mais par tranches... en trois tranches... - Trois tranches ? D'accord. Je veux 400 millions pour la première tranche. Ok ? - OK. Mokrane paya deux jours plus tard 400 millions puis ayant consulté un ami, celui-ci lui conseilla de déposer plainte. Pour le convaincre, il lui dit: - Le chantage ne s'arrête jamais après le paiement de la rançon. Le chantage est une affaire juteuse lorsqu'il est exercé sur une personne fragile. Tu peux, toi, mettre un terme à une activité qui génère des bénéfices ? - Jamais. - C'est la même chose pour le maître-chanteur. Il peut laisser tranquille un moment sa victime mais si l'objet du chantage n'a pas été détruit, dès qu'il aura besoin d'argent, il l'appellera pour lui extorquer encore un peu plus d'argent. - Hum... Tu as raison. Mokrane déposa plainte et il s'arrangea pour que la jeune fille soit arrêtée au moment où elle devait encaisser la seconde tranche. Et c'est à la suite de cette arrestation que Mokrane connut un peu plus Sabrina et ses motivations. Sabrina avait tout juste 19 ans et était étudiante en Droit. Quant au milliard qu'elle voulait extorquer à Mokrane, il était destiné à ...financer sa campagne électorale en vue des élections législatives... du 10 mai 2012 ! Parce que Sabrina était candidate d'un des partis nouvellement agréés. Jugée une première fois, elle a écopé de 10 ans de prison ferme. Son procès en appel a eu lieu il y a une dizaine de jours à Tizi-Ouzou. Cette fois, elle a été condamnée à 4 ans de prison ferme.
