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Débat sur la nature de l'Etat algérien
La centralisation en question
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 08 - 2012

Le Ramadhan peut rimer avec le débat politique loin des velléités festives qu'on lui connaît ; c'est un peu l'esprit de cette ambiance qu'a voulue recréer l'Initiative pour la refondation démocratique (IRD) qui a organisé ce jeudi en soirée dans ses locaux fraîchement ouverts à Alger une conférence-débat sous le titre interrogatif de «Quelle alternative à l'Etat centralisé?». Un panel d'intellectuels et d'universitaires devait donc se livrer à la dissection du fonctionnement de l'Etat algérien perçu par la majorité des politologues comme un Etat centralisateur qui doit beaucoup au système jacobin français. Tarik Mira, ex- député et un des animateurs de l'IRD a expliqué qu'il «y a des prémices qui indiquent que le pouvoir politique est devenu plus réceptif au thème de la régionalisation ». A ses yeux, «le travail accompli par la commission Sbih, même si son rapport n'a jamais été rendu public, et la manière dont les députés étaient conviés à travailler en commissions au sein de l'hémicycle Zighout Youcef, en sont des preuves». El l'ex-député de Bejaia d'affirmer que «les esprits ont évolué». Mustapha Benkhemou, sociolinguiste et militant du Mouvement culturel berbère a développé une approche intéressante en mettant en exergue la corrélation existant entre l'excès de centralisation et le désengagement du citoyen par rapport à la chose publique. "l'Etat a construit le même bâtiment partout, en ne tenant compte ni de paramètres climatique, ni culturel ni sociologique", et de s'interroger : «Ne faut-il pas demander aux premiers acteurs, c'est-à-dire aux habitants des régions, leur point de vue sur ce qui devrait se faire chez eux, en termes d'agriculture, de logements, etc)". Selon Benkhemou l'obsession de l'Etat de vouloir tout faire a débouché sur la culture de «l'acitoyenneté» (non citoyenneté). Le citoyen, a-t-il ajouté, ne veut pas se casser la tête parce qu'on lui a appris que le faire est un crime. Quant au juriste Nacer Haddad, il a soutenu que l'Etat algérien «a échoué dans sa tentative de centralisation, car il n'a pas de théoriciens, la France championne en la matière avait ses penseurs». Et d'ajouter, «chez nous on s'est appuyé d'abord sur un nationalisme basé sur la langue arabe, mais ensuite on est tombé dans l'impasse, car la langue arabe est supranationale ; dans un second temps on a changé de stratégie en s'appuyant sur la religion, mais là aussi c'est encore l'impasse, parce que l'islam est supranational». Il a plaidé pour qu'on prenne le cas de la Kabylie, «comme l'exemple d'une région pionnière qui aspire à l'autonomie». Mustapha Benkhemou rejette cette proposition : «On l'a vu en 2001, les autonomistes sont apparus dix jours après la montée du mouvement citoyen des âarchs qui commençait à se propager à travers l'ensemble du territoire national, mais dès le moment où l'on parlait d'autonomistes, les autres régions d'Algérie ont cessé de suivre le mouvement. Si régionalisation il y a, il faut que toutes les autres régions d'Algérie s'impliquent», a-t-il soutenu.
Mais Walid Laggoune, professeur de droit à l'université d'Alger, et ex- membre de la commission Sbih, a réfuté le postulat d'un Etat algérien centralisé. Sa qualité de conférencier au même titre que les autres qu'on vient de citer (mis à part Tarik Mira qui a modéré les débats) donnait à penser que le professeur partageait les mêmes idées principielles que les initiateurs du débat. Selon lui, «l'Etat algérien n'est pas centralisé». A l'appui de ses dires, il rappelle que nombre de wilayas notamment celles du Sud et Tizi Ouzou avaient bénéficié de «plans spéciaux» mais sans préciser si ces plans ont été élaborés par des organismes locaux. Walid Laggoune ne craint pas de se contredire, en plaidant par la suite pour le renforcement des prérogatives des présidents d' assemblée populaire de wilaya (APW), l'idéal a-t-il ajouté
«est de voir le président d'APW devenir le premier responsable de sa wilaya». Le professeur trouve faible l'argument consistant à ne pas parler de régionalisation sous le prétexte que la Constitution du pays ne le permet pas. Il soulignera à juste titre qu'on peut aborder la problématique des régions en faisant référence aux wilayas et aux regroupements de wilayas. Notons que la prochaine conférence-débat est programmée pour le mardi 07 août 2012. Elle portera sur «La conquête de l'égalité des droits : un combat permanent», avec Samir Rekkik, Cherifa Bouatta et Nadia Aït Zaï.
Le Ramadhan peut rimer avec le débat politique loin des velléités festives qu'on lui connaît ; c'est un peu l'esprit de cette ambiance qu'a voulue recréer l'Initiative pour la refondation démocratique (IRD) qui a organisé ce jeudi en soirée dans ses locaux fraîchement ouverts à Alger une conférence-débat sous le titre interrogatif de «Quelle alternative à l'Etat centralisé?». Un panel d'intellectuels et d'universitaires devait donc se livrer à la dissection du fonctionnement de l'Etat algérien perçu par la majorité des politologues comme un Etat centralisateur qui doit beaucoup au système jacobin français. Tarik Mira, ex- député et un des animateurs de l'IRD a expliqué qu'il «y a des prémices qui indiquent que le pouvoir politique est devenu plus réceptif au thème de la régionalisation ». A ses yeux, «le travail accompli par la commission Sbih, même si son rapport n'a jamais été rendu public, et la manière dont les députés étaient conviés à travailler en commissions au sein de l'hémicycle Zighout Youcef, en sont des preuves». El l'ex-député de Bejaia d'affirmer que «les esprits ont évolué». Mustapha Benkhemou, sociolinguiste et militant du Mouvement culturel berbère a développé une approche intéressante en mettant en exergue la corrélation existant entre l'excès de centralisation et le désengagement du citoyen par rapport à la chose publique. "l'Etat a construit le même bâtiment partout, en ne tenant compte ni de paramètres climatique, ni culturel ni sociologique", et de s'interroger : «Ne faut-il pas demander aux premiers acteurs, c'est-à-dire aux habitants des régions, leur point de vue sur ce qui devrait se faire chez eux, en termes d'agriculture, de logements, etc)". Selon Benkhemou l'obsession de l'Etat de vouloir tout faire a débouché sur la culture de «l'acitoyenneté» (non citoyenneté). Le citoyen, a-t-il ajouté, ne veut pas se casser la tête parce qu'on lui a appris que le faire est un crime. Quant au juriste Nacer Haddad, il a soutenu que l'Etat algérien «a échoué dans sa tentative de centralisation, car il n'a pas de théoriciens, la France championne en la matière avait ses penseurs». Et d'ajouter, «chez nous on s'est appuyé d'abord sur un nationalisme basé sur la langue arabe, mais ensuite on est tombé dans l'impasse, car la langue arabe est supranationale ; dans un second temps on a changé de stratégie en s'appuyant sur la religion, mais là aussi c'est encore l'impasse, parce que l'islam est supranational». Il a plaidé pour qu'on prenne le cas de la Kabylie, «comme l'exemple d'une région pionnière qui aspire à l'autonomie». Mustapha Benkhemou rejette cette proposition : «On l'a vu en 2001, les autonomistes sont apparus dix jours après la montée du mouvement citoyen des âarchs qui commençait à se propager à travers l'ensemble du territoire national, mais dès le moment où l'on parlait d'autonomistes, les autres régions d'Algérie ont cessé de suivre le mouvement. Si régionalisation il y a, il faut que toutes les autres régions d'Algérie s'impliquent», a-t-il soutenu.
Mais Walid Laggoune, professeur de droit à l'université d'Alger, et ex- membre de la commission Sbih, a réfuté le postulat d'un Etat algérien centralisé. Sa qualité de conférencier au même titre que les autres qu'on vient de citer (mis à part Tarik Mira qui a modéré les débats) donnait à penser que le professeur partageait les mêmes idées principielles que les initiateurs du débat. Selon lui, «l'Etat algérien n'est pas centralisé». A l'appui de ses dires, il rappelle que nombre de wilayas notamment celles du Sud et Tizi Ouzou avaient bénéficié de «plans spéciaux» mais sans préciser si ces plans ont été élaborés par des organismes locaux. Walid Laggoune ne craint pas de se contredire, en plaidant par la suite pour le renforcement des prérogatives des présidents d' assemblée populaire de wilaya (APW), l'idéal a-t-il ajouté
«est de voir le président d'APW devenir le premier responsable de sa wilaya». Le professeur trouve faible l'argument consistant à ne pas parler de régionalisation sous le prétexte que la Constitution du pays ne le permet pas. Il soulignera à juste titre qu'on peut aborder la problématique des régions en faisant référence aux wilayas et aux regroupements de wilayas. Notons que la prochaine conférence-débat est programmée pour le mardi 07 août 2012. Elle portera sur «La conquête de l'égalité des droits : un combat permanent», avec Samir Rekkik, Cherifa Bouatta et Nadia Aït Zaï.


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