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Courage et détermination des soldats du feu
Batna, Djebel Kimel
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 08 - 2012

La température qui dépasse déjà les 40° à l'ombre semble faire un bond de plusieurs degrés lorsque le convoi de la Protection civile débouche, au détour d'un virage, en vue de la forêt en feu de Beni Melloul, à Djebel Kimel, distant d'environ 120 km de Batna.
La température qui dépasse déjà les 40° à l'ombre semble faire un bond de plusieurs degrés lorsque le convoi de la Protection civile débouche, au détour d'un virage, en vue de la forêt en feu de Beni Melloul, à Djebel Kimel, distant d'environ 120 km de Batna.
Les sapeurs-pompiers luttant déjà depuis plusieurs jours contre l'incendie déclaré dans cette forêt dense, ainsi que leurs camarades qui s'apprêtent à les relever, font preuve d'un courage et d'une détermination admirables en attaquant encore et encore les flammes sans cesse ravivées par la canicule et les rafales de vent.
Les conditions de travail, déjà dantesques, sont rendues encore plus difficiles par le jeûne. Aucun des sapeurs-pompiers ne s'est en effet résolu à rompre son jeûne, même si les conditions extrêmes de leur tâche les y autorisent.
Le plus admirable est que ni les difficultés liées à la soif, ni la chaleur qui souvent dépasse les 50°, ni encore les difficultés du relief ne paraissent en mesure d'infléchir la détermination de ces hommes à traquer les flammes malgré l'insuffisance des moyens d'accès et des points d'eau dans cette forêt touffue.
Cette réalité a été vécue durant la journée de mardi dernier par une journaliste de l'APS qui a accompagné les soldats du feu dans leur aventure au c£ur de djebel Kimel, sous la direction du premier responsable de l'unité principale de la Protection civile à Batna, le commandant Abdelaziz Rahmoune.
Un four à ciel ouvert
Le commandant Rahmoune suit les opérations pas à pas, et veille sur la détection à l'avance de tous les dangers pouvant atteindre ses hommes pendant leur combat implacable contre les flammes. Les conditions sont difficilement imaginables tant le feu encercle le lieu de toutes parts et en fait un four à ciel ouvert, sans compter la fumée qui rend l'atmosphère irrespirable et la vision très difficile.
L'équipe de relève débouche très tôt dans la journée, à Kimel où s'est déclaré le plus important foyer d'incendie enregistré dans la wilaya de Batna depuis le début de l'été et dont la fumée est visible depuis Lemsara, une localité de la wilaya de Khenchela distante de plusieurs à des kilomètres de là.
L'importance de ce sinistre est telle que les services de la Protection civile ont dû mobiliser tous leurs moyens pour le circonscrire, selon le directeur de wilaya de ce corps, le colonel Larbi Zarzi.
Ils sont là, dans la forêt embrasée, depuis plus d'une semaine à combattre les flammes pendant ces dures journées du mois de Ramadhan, moment de la rupture du jeune compris. Le lieutenant Benchaiba, chef de l'unité d'Arris de la Protection civile, rapporte à ce sujet que l'incendie s'est déclaré jeudi dernier à l'heure du s'hour. "Nous sommes accourus immédiatement pour le circonscrire en aménageant des obstacles coupe-feu mais la vitesse des vents et la présence de résine dans les pins d'Alep, très répandus dans cette région, n'ont pas facilité la tâche et n'ont fait qu'attiser le feu qui s'est mis à avancer pour atteindre les limites des wilayas voisines de Khenchela et de Biskra", a-t-il expliqué.
Le vent, l'autre adversaire
De plus, constate-t-on, les changements brusques de la direction du vent constituent un véritable danger pour les pompiers. La difficulté est aggravée par l'étroitesse, parfois l'absence, de sentiers d'accès, ce qui rend difficile, voire impossible l'usage du matériel anti-feu, notamment les gros camions anti incendie.
Cela fait une semaine que ces hommes luttent sans relâche, de nuit comme de jour contre les flammes, avec deux brigades comptant 50 pompiers chacune et qui travaillent à tour de rôle. Même la rupture du jeûne se fait également à tour de rôle, ici dans la forêt, afin de veiller à ce que le feu n'arrive pas jusqu'à la région de Tababoucht située sur l'autre rive de l'oued Djenine. Des sapeurs sont souvent aperçus en train de verser de l'eau sur leurs treillis bleus afin d'atténuer les effets de la chaleur. Ce qui ennuie le plus le lieutenant Benchaiba, c'est le manque d'eau, de voies d'accès et de moyens de communication.
Pour accéder à la forêt de Kimel, il faut passer par le chemin forestier de Chelia et la commune de Lemsara, dans la wilaya voisine de Khenchela, dépourvue de moyens de communication sans fil et obligeant le pompier à s'appuyer sur sa voix pour communiquer avec les autres éléments d'intervention et pour faire parvenir l'information au poste de coordination. Les pompiers sont également obligés de porter les lances anti-incendie sur leurs épaules sur des distances dépassant les 500 m et gravir ainsi avec ce fardeau des zones très accidentées avant d'arriver épuisés et à bout de forces au centre du foyer pour l'éteindre. S'encourageant mutuellement, ils arrivent pourtant à puiser une sorte de second souffle qui leur permet de tenir, de ne pas abandonner.
Hommes de courage
et d'endurance
Malgré toutes ces difficultés inimaginables pour le commun des mortels, le pompier Imed Zeghba, les yeux brillants se détachant sur un visage noirci par les cendres, se dit fier de la noble mission de la Protection civile malgré tous les risques et les dangers qu'elle comporte.
"S'exposer aux flammes après des heures de marches avec des lances anti-incendie sur les épaules est loin d'être une sinécure, surtout en ce mois de jeûne et en pleine canicule, mais une mission réservée aux hommes de grand courage et de grande endurance", dit-il avec fierté avant d'accourir aider des camarades faisant face au feu dans la dense forêt de Djenine, là-haut à djebel Kimel. Avec une prestance de félin malgré les marques de fatigue visibles
sur son visage, Imed rejoint ses camarades qui étaient revenus verser de l'eau sur leur treillis avant de courir éteindre un autre foyer d'incendie qui venait de se déclarer subitement à quelques mètres de l'endroit dont ils venaient juste de venir à bout.
Moment fort, vers 15 h, les visages devinrent subitement pâles après constat que l'eau ne sortait plus du tuyau et qu'il fallait attendre l'arrivée du second camion. Comme le feu n'attend pas, les pompiers ne peuvent que recourir aux vieilles méthodes de l'étouffement du feu avec des déblais et de la terre.
C'est un éternel recommencement dans la forêt de Beni Melloul à Djebel Kimel : dès qu'un foyer est éteint, un autre s'allume, plus loin dans un endroit qui n'a aucune relation avec le premier.
Le commandant Rahmoune n'écarte d'ailleurs pas la piste de l'incendie criminel dans cette série de sinistres qui continuent à ce jour de survenir notamment dans la zone de Djenine, mobilisant une centaines de pompiers travaillant par roulement 24 heures sur 24 pour circonscrire ces feux dont les dégâts n'ont pas encore été évalués avec précision.
Les efforts de ces hommes ne sont pas toutefois pas vains. Ils ont pu empêcher le sinistre de se propager à la forêt de Tababoucht, riche en pins d'Alep, chênes liège et frênes, épargnant ainsi à des centaines d'arbres de partir en fumée.
C'est d'autant plus méritoire que ces soldats du feu, qui font face à une mission des plus dangereuses, ne sont épaulés, en matière de "munitions" que par Ammi Messaoud, le propriétaire de l'unique point d'eau du voisinage. Le vieil homme suit avec admiration le combat acharné de ces hommes au courage et à l'endurance hors du commun. Des hommes, dit-il, qui méritent reconnaissance et gratitude.
Les sapeurs-pompiers luttant déjà depuis plusieurs jours contre l'incendie déclaré dans cette forêt dense, ainsi que leurs camarades qui s'apprêtent à les relever, font preuve d'un courage et d'une détermination admirables en attaquant encore et encore les flammes sans cesse ravivées par la canicule et les rafales de vent.
Les conditions de travail, déjà dantesques, sont rendues encore plus difficiles par le jeûne. Aucun des sapeurs-pompiers ne s'est en effet résolu à rompre son jeûne, même si les conditions extrêmes de leur tâche les y autorisent.
Le plus admirable est que ni les difficultés liées à la soif, ni la chaleur qui souvent dépasse les 50°, ni encore les difficultés du relief ne paraissent en mesure d'infléchir la détermination de ces hommes à traquer les flammes malgré l'insuffisance des moyens d'accès et des points d'eau dans cette forêt touffue.
Cette réalité a été vécue durant la journée de mardi dernier par une journaliste de l'APS qui a accompagné les soldats du feu dans leur aventure au c£ur de djebel Kimel, sous la direction du premier responsable de l'unité principale de la Protection civile à Batna, le commandant Abdelaziz Rahmoune.
Un four à ciel ouvert
Le commandant Rahmoune suit les opérations pas à pas, et veille sur la détection à l'avance de tous les dangers pouvant atteindre ses hommes pendant leur combat implacable contre les flammes. Les conditions sont difficilement imaginables tant le feu encercle le lieu de toutes parts et en fait un four à ciel ouvert, sans compter la fumée qui rend l'atmosphère irrespirable et la vision très difficile.
L'équipe de relève débouche très tôt dans la journée, à Kimel où s'est déclaré le plus important foyer d'incendie enregistré dans la wilaya de Batna depuis le début de l'été et dont la fumée est visible depuis Lemsara, une localité de la wilaya de Khenchela distante de plusieurs à des kilomètres de là.
L'importance de ce sinistre est telle que les services de la Protection civile ont dû mobiliser tous leurs moyens pour le circonscrire, selon le directeur de wilaya de ce corps, le colonel Larbi Zarzi.
Ils sont là, dans la forêt embrasée, depuis plus d'une semaine à combattre les flammes pendant ces dures journées du mois de Ramadhan, moment de la rupture du jeune compris. Le lieutenant Benchaiba, chef de l'unité d'Arris de la Protection civile, rapporte à ce sujet que l'incendie s'est déclaré jeudi dernier à l'heure du s'hour. "Nous sommes accourus immédiatement pour le circonscrire en aménageant des obstacles coupe-feu mais la vitesse des vents et la présence de résine dans les pins d'Alep, très répandus dans cette région, n'ont pas facilité la tâche et n'ont fait qu'attiser le feu qui s'est mis à avancer pour atteindre les limites des wilayas voisines de Khenchela et de Biskra", a-t-il expliqué.
Le vent, l'autre adversaire
De plus, constate-t-on, les changements brusques de la direction du vent constituent un véritable danger pour les pompiers. La difficulté est aggravée par l'étroitesse, parfois l'absence, de sentiers d'accès, ce qui rend difficile, voire impossible l'usage du matériel anti-feu, notamment les gros camions anti incendie.
Cela fait une semaine que ces hommes luttent sans relâche, de nuit comme de jour contre les flammes, avec deux brigades comptant 50 pompiers chacune et qui travaillent à tour de rôle. Même la rupture du jeûne se fait également à tour de rôle, ici dans la forêt, afin de veiller à ce que le feu n'arrive pas jusqu'à la région de Tababoucht située sur l'autre rive de l'oued Djenine. Des sapeurs sont souvent aperçus en train de verser de l'eau sur leurs treillis bleus afin d'atténuer les effets de la chaleur. Ce qui ennuie le plus le lieutenant Benchaiba, c'est le manque d'eau, de voies d'accès et de moyens de communication.
Pour accéder à la forêt de Kimel, il faut passer par le chemin forestier de Chelia et la commune de Lemsara, dans la wilaya voisine de Khenchela, dépourvue de moyens de communication sans fil et obligeant le pompier à s'appuyer sur sa voix pour communiquer avec les autres éléments d'intervention et pour faire parvenir l'information au poste de coordination. Les pompiers sont également obligés de porter les lances anti-incendie sur leurs épaules sur des distances dépassant les 500 m et gravir ainsi avec ce fardeau des zones très accidentées avant d'arriver épuisés et à bout de forces au centre du foyer pour l'éteindre. S'encourageant mutuellement, ils arrivent pourtant à puiser une sorte de second souffle qui leur permet de tenir, de ne pas abandonner.
Hommes de courage
et d'endurance
Malgré toutes ces difficultés inimaginables pour le commun des mortels, le pompier Imed Zeghba, les yeux brillants se détachant sur un visage noirci par les cendres, se dit fier de la noble mission de la Protection civile malgré tous les risques et les dangers qu'elle comporte.
"S'exposer aux flammes après des heures de marches avec des lances anti-incendie sur les épaules est loin d'être une sinécure, surtout en ce mois de jeûne et en pleine canicule, mais une mission réservée aux hommes de grand courage et de grande endurance", dit-il avec fierté avant d'accourir aider des camarades faisant face au feu dans la dense forêt de Djenine, là-haut à djebel Kimel. Avec une prestance de félin malgré les marques de fatigue visibles
sur son visage, Imed rejoint ses camarades qui étaient revenus verser de l'eau sur leur treillis avant de courir éteindre un autre foyer d'incendie qui venait de se déclarer subitement à quelques mètres de l'endroit dont ils venaient juste de venir à bout.
Moment fort, vers 15 h, les visages devinrent subitement pâles après constat que l'eau ne sortait plus du tuyau et qu'il fallait attendre l'arrivée du second camion. Comme le feu n'attend pas, les pompiers ne peuvent que recourir aux vieilles méthodes de l'étouffement du feu avec des déblais et de la terre.
C'est un éternel recommencement dans la forêt de Beni Melloul à Djebel Kimel : dès qu'un foyer est éteint, un autre s'allume, plus loin dans un endroit qui n'a aucune relation avec le premier.
Le commandant Rahmoune n'écarte d'ailleurs pas la piste de l'incendie criminel dans cette série de sinistres qui continuent à ce jour de survenir notamment dans la zone de Djenine, mobilisant une centaines de pompiers travaillant par roulement 24 heures sur 24 pour circonscrire ces feux dont les dégâts n'ont pas encore été évalués avec précision.
Les efforts de ces hommes ne sont pas toutefois pas vains. Ils ont pu empêcher le sinistre de se propager à la forêt de Tababoucht, riche en pins d'Alep, chênes liège et frênes, épargnant ainsi à des centaines d'arbres de partir en fumée.
C'est d'autant plus méritoire que ces soldats du feu, qui font face à une mission des plus dangereuses, ne sont épaulés, en matière de "munitions" que par Ammi Messaoud, le propriétaire de l'unique point d'eau du voisinage. Le vieil homme suit avec admiration le combat acharné de ces hommes au courage et à l'endurance hors du commun. Des hommes, dit-il, qui méritent reconnaissance et gratitude.


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