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Le psychanalyste qui a marqué le XXe siècle...
8e colloque sur l'oeuvre de Frantz Fanon à El Tarf
Publié dans Le Midi Libre le 20 - 01 - 2015

Le 8e colloque sur l'oeuvre de Frantz Fanon, militant anticolonialiste et partisan de l'indépendance de l'Algérie, s'est ouvert dimanche dernier à El Tarf en présence d'étudiants, d'enseignants, de chercheurs et de cinéastes algériens et étrangers.
Le 8e colloque sur l'oeuvre de Frantz Fanon, militant anticolonialiste et partisan de l'indépendance de l'Algérie, s'est ouvert dimanche dernier à El Tarf en présence d'étudiants, d'enseignants, de chercheurs et de cinéastes algériens et étrangers.
Des universitaires, chercheurs, psychiatres, algériens et étrangers, ayant pris part à ce colloque, étaient unanimes à affirmer que les aspects soulevés par Fanon lui-même, notamment dans le livre Les damnés de la terre, restent d'actualité dans un monde qui a profondément changé. Ils ont toutefois estimé que le parcours militant de cet intellectuel dont "la fécondité de la pensée demeurera à jamais gravée dans la mémoire des opprimés du monde entier".
Frantz Fanon, qui "a su éveiller la conscience du tiers monde autour de l'oppression subie au quotidien par un peuple assoiffé de liberté, avait dénoncé, durant sa courte vie, le colonialisme qui n'est pas une machine à penser ni un corps doué de raison", a-t-on souligné lors de cette rencontre organisée à la maison de jeunes Ahmed-Betchime.
Mohamed Taïbi, enseignant à l'université d'Oran, soulignant que Frantz Fanon "s'était exilé sur une terre de droit, avant d'y mourir pour la bonne cause", a ajouté que cet intellectuel avait connu les affres de la guerre en Tunisie lorsque son père était recherché. De son côté, Karim Lamali, fils adoptif de Fanon, a confié que l'épouse de l'auteur de Peau noire, masques blancs, s'était toujours chargée de la saisie sur papier des écrits de son mari
Il a également annoncé que des objets personnels de Frantz Fanon, que lui a confié sa mère adoptive, seront prochainement remis à la direction de la culture d'El Tarf. Rico Speight, un cinéaste afro-américain, déclarant pour sa part qu'il visitait pour la première fois la région où "repose un si grand penseur et militant des causes justes", a indiqué qu'il en profitera pour collecter le maximum de détails sur la vie et le parcours de cet intellectuel. Le documentaire Mémoires d'asile d'Abdenour Zahzah, qui évoque à l'aide d'images d'archives et de témoignages la vie de Frantz Fanon qui fut médecin psychiatre, écrivain, théoricien et combattant anticolonialiste, a été projeté pour la circonstance.
Des photos rarissimes de ce penseur d'origine martiniquaise, ainsi que plusieurs livres consacrés à sa pensée et traduits en plusieurs langues ont également été exposés dans le hall de la maison de jeunes. Dans la matinée, les autorités civiles et militaires de la wilaya d'El Tarf s'étaient rendues dans la commune frontalière d'Aïn Kerma, en compagnie de moudjahidine et de citoyens, pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Fanon, décédé le 6 décembre 1961 et inhumé en Algérie selon sa volonté. Pour mémoire, Frantz Fanon est né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique.
Il est le troisième d'une famille de huit enfants. En décembre 1953, il arrive à Blida. Malgré les résistances de l'administration et de la plupart de ses collègues français, il introduit dans son service des méthodes révolutionnaires. Il "libère" les malades enchaînés au sens propre et met un terme à leurs conditions de vie carcérales. C'est de cette époque que datent ses contacts organisés avec les militants nationalistes. Après le déclenchement de la lutte de Libération nationale, son service sert d'alibi aux militants et aux djounoud. Il accueille chez lui et cache les responsables de la Wilaya IV, notamment Krim Belkacem et le colonel Sadek.
Il rejoint, après son expulsion d'Algérie en 1957, l'organisation du FLN à l'extérieur, à Tunis où, avec Abane Ramdane, il travaille au département information. En décembre 1960, alors qu'il est en mission à Tunis, on découvre qu'il est atteint de leucémie. Le GPRA l'envoie, d'abord, à Moscou puis à l'hôpital de Bethesda aux Etats-Unis où il meurt le 6 décembre 1961. De février à mai 1961, il avait écrit le livre Les damnés de la terre qui paraît une semaine avant sa mort. Il est enterré à la frontière algéro-tunisienne, en territoire algérien au lieu dit Aïn-Soltane.
Des universitaires, chercheurs, psychiatres, algériens et étrangers, ayant pris part à ce colloque, étaient unanimes à affirmer que les aspects soulevés par Fanon lui-même, notamment dans le livre Les damnés de la terre, restent d'actualité dans un monde qui a profondément changé. Ils ont toutefois estimé que le parcours militant de cet intellectuel dont "la fécondité de la pensée demeurera à jamais gravée dans la mémoire des opprimés du monde entier".
Frantz Fanon, qui "a su éveiller la conscience du tiers monde autour de l'oppression subie au quotidien par un peuple assoiffé de liberté, avait dénoncé, durant sa courte vie, le colonialisme qui n'est pas une machine à penser ni un corps doué de raison", a-t-on souligné lors de cette rencontre organisée à la maison de jeunes Ahmed-Betchime.
Mohamed Taïbi, enseignant à l'université d'Oran, soulignant que Frantz Fanon "s'était exilé sur une terre de droit, avant d'y mourir pour la bonne cause", a ajouté que cet intellectuel avait connu les affres de la guerre en Tunisie lorsque son père était recherché. De son côté, Karim Lamali, fils adoptif de Fanon, a confié que l'épouse de l'auteur de Peau noire, masques blancs, s'était toujours chargée de la saisie sur papier des écrits de son mari
Il a également annoncé que des objets personnels de Frantz Fanon, que lui a confié sa mère adoptive, seront prochainement remis à la direction de la culture d'El Tarf. Rico Speight, un cinéaste afro-américain, déclarant pour sa part qu'il visitait pour la première fois la région où "repose un si grand penseur et militant des causes justes", a indiqué qu'il en profitera pour collecter le maximum de détails sur la vie et le parcours de cet intellectuel. Le documentaire Mémoires d'asile d'Abdenour Zahzah, qui évoque à l'aide d'images d'archives et de témoignages la vie de Frantz Fanon qui fut médecin psychiatre, écrivain, théoricien et combattant anticolonialiste, a été projeté pour la circonstance.
Des photos rarissimes de ce penseur d'origine martiniquaise, ainsi que plusieurs livres consacrés à sa pensée et traduits en plusieurs langues ont également été exposés dans le hall de la maison de jeunes. Dans la matinée, les autorités civiles et militaires de la wilaya d'El Tarf s'étaient rendues dans la commune frontalière d'Aïn Kerma, en compagnie de moudjahidine et de citoyens, pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Fanon, décédé le 6 décembre 1961 et inhumé en Algérie selon sa volonté. Pour mémoire, Frantz Fanon est né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique.
Il est le troisième d'une famille de huit enfants. En décembre 1953, il arrive à Blida. Malgré les résistances de l'administration et de la plupart de ses collègues français, il introduit dans son service des méthodes révolutionnaires. Il "libère" les malades enchaînés au sens propre et met un terme à leurs conditions de vie carcérales. C'est de cette époque que datent ses contacts organisés avec les militants nationalistes. Après le déclenchement de la lutte de Libération nationale, son service sert d'alibi aux militants et aux djounoud. Il accueille chez lui et cache les responsables de la Wilaya IV, notamment Krim Belkacem et le colonel Sadek.
Il rejoint, après son expulsion d'Algérie en 1957, l'organisation du FLN à l'extérieur, à Tunis où, avec Abane Ramdane, il travaille au département information. En décembre 1960, alors qu'il est en mission à Tunis, on découvre qu'il est atteint de leucémie. Le GPRA l'envoie, d'abord, à Moscou puis à l'hôpital de Bethesda aux Etats-Unis où il meurt le 6 décembre 1961. De février à mai 1961, il avait écrit le livre Les damnés de la terre qui paraît une semaine avant sa mort. Il est enterré à la frontière algéro-tunisienne, en territoire algérien au lieu dit Aïn-Soltane.


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