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Benbrahim raconte Dinet
Tableaux de la vie arabe
Publié dans Le Midi Libre le 01 - 08 - 2007

«La chanson du petit pigeon bleu» est le concentré des tableaux de la vie arabe peints par Dinet à Bou-Saâda, commentés par l'ami, «enfant du désert limpide», Sliman Ben Brahim.
«La chanson du petit pigeon bleu» est le concentré des tableaux de la vie arabe peints par Dinet à Bou-Saâda, commentés par l'ami, «enfant du désert limpide», Sliman Ben Brahim.
Le Sahara, Sultan des vagues de la lumière a disparu bien loin de mes regards. Ainsi commence la préface de Sliman Ben Brahim au livre qu'il consacre à son ami Nasredine (Etienne) Dinet. Installé à Paris et son devoir est de commenter les œuvres de son illustre ami.Les tableaux de Dinet ? «Mon cœur a voulu s'échapper de ma poitrine pour se réchauffer à ces rayons amis…»
«La chanson du petit pigeon bleu» est le concentré des tableaux de la vie arabe peints par Dinet à Bou-Saâda, commentés par l'ami, «enfant du désert limpide», Sliman Ben Brahim.
Il y a dans la démarche de Sliman le souci de rendre à Dinet l'hommage dû à l'Occidental qui, selon Léonce Bénédite, un autre ami,a peint et pu «extraire tant de beauté de la seule vérité» .
De l'homme du désert de Dinet, Bénédite écrit qu'il est plus prés du type, plus dépouillé, de l'apport complexe des âges successifs, plus représentatif d'une humanité générale; il réalise sans effort dans la vie ce que, dans l'art, on appelle le style. Vraie simplicité, ce naturel précieux qui a tant de grandeur chez l'homme et tant de grâce chez la femme, ce mélange de noblesse et de familiarité, de dignité et d'aisance qui semblaient n'appartenir en propre qu'aux héros des épopées homériques ou aux personnages mythiques des ancêtres pasteurs de l'Ancien Testament .
Sliman Ben Brahim ne prétend pas à la critique d'art dès lors que la vie est retenue dans le tableau par la sensibilité en action du peintre. C'est Ben Brahim qui se fait conteur, qui dit les rites de séduction et les rituels de prière, de célébration et de haute spiritualité.
Ce que perçoit Dinet, Ben Brahim en décrit les ressorts, décrypte les rires et les silences, la communion ou la fiévreuse attente des amants.
Ben Brahim utilise tout les termes qui se prêtent à la métaphore, à un métalangage lisible par les medjnoûns, les fous d'amour qui transgressent pour le triomphe des grands élans vitaux la morne habitude, son propre abandon au temps qui passe, passe, passe …
Ben Brahim fait du tableau un film : «Et voici que sur terre, parmi les menthes odorantes des seguias, s'avancent tout à coup deux tourterelles à figures humaines. Leurs cheveux ont les reflets irisés du ramier, leurs voiles transparents ont la légèreté du duvet qui recouvre ses ailes, leurs foulards ont les vives couleurs de sa tête, leurs mains teintes de henné et leurs lèvres teintes de messouak ont l'éclat du rubis, de ses pattes et de son bec.Mais, quoique simples habitantes de la terre, combien elles surpassent leurs sœurs habitantes du ciel !»Et Ben Brahim de poursuivre, de décrire, de rechercher et trouver tous les mots pour dire la beauté de ces femmes.
Il crée des êtres encore plus présents que ceux saisis par la palette du peintre ; il les fait vivre, rire, lutter et construire des stratagèmes d'amour, il invente leur vérité
Dinet et Ben Brahim ont tous deux connu l'exil. Celui de Dinet est rédempteur. Ben Brahim a connu un destin plus dur, loin «des rêves merveilleux du passé». Mais l'homme est de son temps et la Tour Eiffel représente le présent, la modernité qu'il ne récuse pas.
On raconte qu'au début du 20e siècle, une femme d'une très grande beauté a régné sur Paris ; elle s'appelait Fatima Ben Brahim. Certainement aussi belle que les écrits de Sliman, un grand peintre des sentiments humains et de la nature.
Connaît-on meilleur exemple d'amitié profonde et sincère entre deux hommes de cultures si différentes ?
Le Sahara, Sultan des vagues de la lumière a disparu bien loin de mes regards. Ainsi commence la préface de Sliman Ben Brahim au livre qu'il consacre à son ami Nasredine (Etienne) Dinet. Installé à Paris et son devoir est de commenter les œuvres de son illustre ami.Les tableaux de Dinet ? «Mon cœur a voulu s'échapper de ma poitrine pour se réchauffer à ces rayons amis…»
«La chanson du petit pigeon bleu» est le concentré des tableaux de la vie arabe peints par Dinet à Bou-Saâda, commentés par l'ami, «enfant du désert limpide», Sliman Ben Brahim.
Il y a dans la démarche de Sliman le souci de rendre à Dinet l'hommage dû à l'Occidental qui, selon Léonce Bénédite, un autre ami,a peint et pu «extraire tant de beauté de la seule vérité» .
De l'homme du désert de Dinet, Bénédite écrit qu'il est plus prés du type, plus dépouillé, de l'apport complexe des âges successifs, plus représentatif d'une humanité générale; il réalise sans effort dans la vie ce que, dans l'art, on appelle le style. Vraie simplicité, ce naturel précieux qui a tant de grandeur chez l'homme et tant de grâce chez la femme, ce mélange de noblesse et de familiarité, de dignité et d'aisance qui semblaient n'appartenir en propre qu'aux héros des épopées homériques ou aux personnages mythiques des ancêtres pasteurs de l'Ancien Testament .
Sliman Ben Brahim ne prétend pas à la critique d'art dès lors que la vie est retenue dans le tableau par la sensibilité en action du peintre. C'est Ben Brahim qui se fait conteur, qui dit les rites de séduction et les rituels de prière, de célébration et de haute spiritualité.
Ce que perçoit Dinet, Ben Brahim en décrit les ressorts, décrypte les rires et les silences, la communion ou la fiévreuse attente des amants.
Ben Brahim utilise tout les termes qui se prêtent à la métaphore, à un métalangage lisible par les medjnoûns, les fous d'amour qui transgressent pour le triomphe des grands élans vitaux la morne habitude, son propre abandon au temps qui passe, passe, passe …
Ben Brahim fait du tableau un film : «Et voici que sur terre, parmi les menthes odorantes des seguias, s'avancent tout à coup deux tourterelles à figures humaines. Leurs cheveux ont les reflets irisés du ramier, leurs voiles transparents ont la légèreté du duvet qui recouvre ses ailes, leurs foulards ont les vives couleurs de sa tête, leurs mains teintes de henné et leurs lèvres teintes de messouak ont l'éclat du rubis, de ses pattes et de son bec.Mais, quoique simples habitantes de la terre, combien elles surpassent leurs sœurs habitantes du ciel !»Et Ben Brahim de poursuivre, de décrire, de rechercher et trouver tous les mots pour dire la beauté de ces femmes.
Il crée des êtres encore plus présents que ceux saisis par la palette du peintre ; il les fait vivre, rire, lutter et construire des stratagèmes d'amour, il invente leur vérité
Dinet et Ben Brahim ont tous deux connu l'exil. Celui de Dinet est rédempteur. Ben Brahim a connu un destin plus dur, loin «des rêves merveilleux du passé». Mais l'homme est de son temps et la Tour Eiffel représente le présent, la modernité qu'il ne récuse pas.
On raconte qu'au début du 20e siècle, une femme d'une très grande beauté a régné sur Paris ; elle s'appelait Fatima Ben Brahim. Certainement aussi belle que les écrits de Sliman, un grand peintre des sentiments humains et de la nature.
Connaît-on meilleur exemple d'amitié profonde et sincère entre deux hommes de cultures si différentes ?


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