Venant juste après le report de l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA) la vraie fausse annonce du retrait de Emaar a jeté un véritable pavé dans la mare. Venant juste après le report de l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA) la vraie fausse annonce du retrait de Emaar a jeté un véritable pavé dans la mare. Effet immédiat de ce gel de l'investissement du groupe émirati : rendre difficile la visibilité de l'économie algérienne. Alors que tout semblait plus ou moins clair, on a soudain l'impression que les choses se sont brouillées. On ne pouvait pas s'attendre à pire : une enveloppe de 25 milliards de dollars, il y a là de quoi donner le tournis. Au bas mot, c'est un chiffre quasi équivalent à la dette extérieure de l'Algérie au début des années 1990. En 2006 ; les choses étaient plus claires. Non seulement l'Algérie venait pratiquement d'éponger l'essentiel de sa dette extérieure publique, mais en plus les annonces successives des IDE (notamment en provenance des pays du Golfe) indiquaient que les choses allaient dans le bon sens. L'augmentation substantielle des réserves de change, qui se conjugue, désormais, en dizaines de milliards de dollars, laissaient penser que la crise aiguë vécue par le pays au cours de la décennie 90, où le sort s'acharnait sur notre peuple, était derrière nous. Le forcing du Chef du gouvernement pour une augmentation des salaires, était renforcé par une attitude conciliante de la centrale syndicale qui acceptait de signer un contrat social avec le patronat et l'Exécutif. Quant au rythme imprimé par M. Amar Ghoul à la réalisation des infrastructures et des grands ouvrages (métro, différentes marinas et ports, autoroute est-ouest, trémies un peu partout), il était la preuve que les choses allaient dans le bon sens. Tout semblait baigner dans l'huile. Or, en 2007, on vit surgir des ratés dans le moteur. La machine sembla soudain comme grippée. Il y eut peut-être une erreur de casting, car le scénario optimiste fut battu en brèche. La grève des producteurs de lait, puis l'envolée du prix de la pomme de terre tiraient la sonnette d'alarme. Une concurrence féroce Il y a une organisation des producteurs de pétrole, mais il y a très certainement une Opep du lait, et une autre du blé. Ce qu'on appelle la PAC (la politique agricole commune) au sein de l'Union européenne, n'est rien d'autre qu'un contrôle de la production agricole ; des quotas sont fixés au agriculteurs européens, pour empêcher toute surproduction. Des quantités importantes de produits sont chaque année détruites pour maintenir des prix élevés sur le lait, le blé, le sucre, et bien sûr des subventions sont accordées par la commission de Bruxelles pour compenser les pertes induites par cette politique des quotas. Les pays du tiers monde ont beau crier haro contre ces subventions, qui sont une concurrence déloyale, rien n'y fait, y compris au sein de l'OMC. Pendant ce temps, des millions d'être humains, notamment dans la région du Sahel en Afrique, meurent de faim. La disette sévit, pendant que des quantités astronomiques de produits sont jetés à la mer ou sont la proie des flammes. Au niveau international, les grands pays industrialisés ne sont pas des enfants de chœur. Quant au pays émergents (Inde, Chine, Brésil, entre autres), ils ne sont pas prêts à lâcher prise. Une concurrence féroce oppose ces deux pôles économiques. On a vu la réponse cinglante d'Angéla Merkel à Nicolas Sarkozy quant à sa volonté de créer l'Union méditerranéenne. Alors que la France voudrait regarder vers le Sud les Allemands sont plus naturellement portés vers l'Est européen, c'est-à-dire vers l'ex-glacis de l'Union soviétique. Ce sont des profondeurs géostratégiques qui peuvent donner plus de poids à un pays par rapport aux autres au sein de l'Europe des 27. Climat des affaires C'est cette idée de profondeur stratégique qui pouvait doper un important investissement émirati en Algérie : les pays du Golfe, pour des raisons historiques, géostrophiques, culturelles, pourraient trouver plus profitable de s'installer dans des pays du Maghreb, que de laisser leur argent dormir dans les banques en Occident. Les différents projets annoncés allaient dans ce sens. Un échange réciproque profitable pour les deux parties, Emaar faisant fructifier son capital, et l'Algérie engrangeant les dividendes d'un investissement mettant en valeur ses potentialités dans différents domaines. Ce n'est cependant pas l'avis de tout le monde : qui considèrent que malgré le chiffre astronomique avancé de 25 milliards de dollars (certains parlent même de 28 milliards de dollars), les projets du groupe émirati ne sont pas structurants. En effet, d'après cette thèse, les secteurs ciblés sont l'immobilier, le tourisme, la santé, les nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est un point de vue, qui vaut ce qu'il vaut. En réalité, de nombreux pays dans le monde ont une économie basée sur le tourisme et le secteur des services, et ils ne s'en sortent pas trop mal. Non seulement ils arrivent à obtenir un PIB honorable, et un taux de croissance confortable, mais en plus cela leur permet d'asseoir un maillage du pays en PME-PMI créatrices d'emplois, tout en édifiant une économie basée sur le développement durable et la protection de l'environnement. Tout dépend en fait du climat des affaires, des facilités accordées aux opérateurs économiques et de la dynamique imprimée au fonctionnement général de l'économie. Cela dit, l'honnêteté recommande de préciser que les projets du groupe Emaar embrassent un éventail beaucoup plus large, puisque ses activités, au Qatar et dans d'autres pays, s'étendent à l'agriculture, au pétrole, aux finances, et même à l'industrie. Pour rappel, le groupe Emaar, dont les responsables avaient été reçus par le président Bouteflika, avait annoncé plusieurs méga projets à Alger et dans sa périphérie. Il s'agit d'abord de l'aménagement de la baie d'Alger, de la restructuration de la gare Agha au cœur de la capitale, de la construction d'un technopole dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, et de l'édification d'un vaste complexe touristique sur le site de la plage du Colonel Abbas, à l'Ouest de Zeralda (30 kilomètres d'Alger). En un mot, Emaar nourrit l'ambition de modifier de fond en comble le visage de la capitale, par la construction d'appartements de luxe, d'hôtels standing, et de centre commerciaux. Les trois tours qu'envisage d'ériger le groupe autour de la gare Agha, en plein centre de la capitale, surplombant la baie, et dont la plus haute exhibera fièrement ses 18 étages, viendront agrémenter un ensemble comportant un centre commercial et un hôtel de luxe et seront desservis par le métro d'Alger, dont on annonce l'entrée en activité fin 2008 ou début 2009. L'investissement d'Emaar sera fait au rythme de 4 à 5 milliards de dollars par an, pour atteindre à long terme la bagatelle de 25 milliards de dollars. Quant à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, le groupe compte y bâtir un campus universitaire et un technopôle dans les technologies de l'information et de la communication. Ces projets du groupe Emaar ont été boostés par l'excellence des relations bilatérales. En visite à Alger au mois de juillet dernier, le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Ben Zayed al Nahyane, a donné un coup de fouet au flux des échanges entre les deux pays. La commission mixte algéro-émiratie a permis d'identifier et de signer six mémorandums d'entente relatifs au tourisme, au dessalement de l'eau, à l'enseignement supérieur et à la formation diplomatique. Au mois de juin, c'est le président de l'Union des chambres de commerce et d'industrie des Emirats qui s'était déplacé à Alger pour marquer l'intérêt des hommes d'affaires émiratis de cibler les secteurs de l'habitat, des banques, de l'agriculture. On a même évoqué tout dernièrement la volonté des opérateurs émiratis d'investir la filière lait en Algérie. Manifestation d'intérêt Autant d'intérêt manifesté à l'égard de l'Algérie n'a qu'une seule signification : l'attractivité de l'Algérie est une réalité. C'est un pays qui a des potentialités dans tous les domaines, son marché est porteur, et c'est un pays où il est possible de faire des affaires. C'est la raison pour laquelle le gel éventuel des projets d'un groupe comme Emaar ne peut être ressenti que comme une douche froide, jetant le discrédit sur les responsables algériens de l'économie, qui n'auront pas pu, malgré tous les beaux discours, concrétiser leurs promesses d'améliorer le climat des affaires et de régler les problèmes bureaucratiques. Dans le collimateur : le foncier, et les tracasseries administratives. C'est dommage, après les succès des groupes du Moyen-Orient dans la téléphonie mobile, ou le ciment. On espère donc que les déboires du groupes Emaar ne sont que conjoncturels et que tout finira par rentrer dans l'ordre. Cela dit, les réponses données par M. Hamid Temmar lui-même n'ont pas suffi à clarifier la situation. On est resté dans le flou. Effet immédiat de ce gel de l'investissement du groupe émirati : rendre difficile la visibilité de l'économie algérienne. Alors que tout semblait plus ou moins clair, on a soudain l'impression que les choses se sont brouillées. On ne pouvait pas s'attendre à pire : une enveloppe de 25 milliards de dollars, il y a là de quoi donner le tournis. Au bas mot, c'est un chiffre quasi équivalent à la dette extérieure de l'Algérie au début des années 1990. En 2006 ; les choses étaient plus claires. Non seulement l'Algérie venait pratiquement d'éponger l'essentiel de sa dette extérieure publique, mais en plus les annonces successives des IDE (notamment en provenance des pays du Golfe) indiquaient que les choses allaient dans le bon sens. L'augmentation substantielle des réserves de change, qui se conjugue, désormais, en dizaines de milliards de dollars, laissaient penser que la crise aiguë vécue par le pays au cours de la décennie 90, où le sort s'acharnait sur notre peuple, était derrière nous. Le forcing du Chef du gouvernement pour une augmentation des salaires, était renforcé par une attitude conciliante de la centrale syndicale qui acceptait de signer un contrat social avec le patronat et l'Exécutif. Quant au rythme imprimé par M. Amar Ghoul à la réalisation des infrastructures et des grands ouvrages (métro, différentes marinas et ports, autoroute est-ouest, trémies un peu partout), il était la preuve que les choses allaient dans le bon sens. Tout semblait baigner dans l'huile. Or, en 2007, on vit surgir des ratés dans le moteur. La machine sembla soudain comme grippée. Il y eut peut-être une erreur de casting, car le scénario optimiste fut battu en brèche. La grève des producteurs de lait, puis l'envolée du prix de la pomme de terre tiraient la sonnette d'alarme. Une concurrence féroce Il y a une organisation des producteurs de pétrole, mais il y a très certainement une Opep du lait, et une autre du blé. Ce qu'on appelle la PAC (la politique agricole commune) au sein de l'Union européenne, n'est rien d'autre qu'un contrôle de la production agricole ; des quotas sont fixés au agriculteurs européens, pour empêcher toute surproduction. Des quantités importantes de produits sont chaque année détruites pour maintenir des prix élevés sur le lait, le blé, le sucre, et bien sûr des subventions sont accordées par la commission de Bruxelles pour compenser les pertes induites par cette politique des quotas. Les pays du tiers monde ont beau crier haro contre ces subventions, qui sont une concurrence déloyale, rien n'y fait, y compris au sein de l'OMC. Pendant ce temps, des millions d'être humains, notamment dans la région du Sahel en Afrique, meurent de faim. La disette sévit, pendant que des quantités astronomiques de produits sont jetés à la mer ou sont la proie des flammes. Au niveau international, les grands pays industrialisés ne sont pas des enfants de chœur. Quant au pays émergents (Inde, Chine, Brésil, entre autres), ils ne sont pas prêts à lâcher prise. Une concurrence féroce oppose ces deux pôles économiques. On a vu la réponse cinglante d'Angéla Merkel à Nicolas Sarkozy quant à sa volonté de créer l'Union méditerranéenne. Alors que la France voudrait regarder vers le Sud les Allemands sont plus naturellement portés vers l'Est européen, c'est-à-dire vers l'ex-glacis de l'Union soviétique. Ce sont des profondeurs géostratégiques qui peuvent donner plus de poids à un pays par rapport aux autres au sein de l'Europe des 27. Climat des affaires C'est cette idée de profondeur stratégique qui pouvait doper un important investissement émirati en Algérie : les pays du Golfe, pour des raisons historiques, géostrophiques, culturelles, pourraient trouver plus profitable de s'installer dans des pays du Maghreb, que de laisser leur argent dormir dans les banques en Occident. Les différents projets annoncés allaient dans ce sens. Un échange réciproque profitable pour les deux parties, Emaar faisant fructifier son capital, et l'Algérie engrangeant les dividendes d'un investissement mettant en valeur ses potentialités dans différents domaines. Ce n'est cependant pas l'avis de tout le monde : qui considèrent que malgré le chiffre astronomique avancé de 25 milliards de dollars (certains parlent même de 28 milliards de dollars), les projets du groupe émirati ne sont pas structurants. En effet, d'après cette thèse, les secteurs ciblés sont l'immobilier, le tourisme, la santé, les nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est un point de vue, qui vaut ce qu'il vaut. En réalité, de nombreux pays dans le monde ont une économie basée sur le tourisme et le secteur des services, et ils ne s'en sortent pas trop mal. Non seulement ils arrivent à obtenir un PIB honorable, et un taux de croissance confortable, mais en plus cela leur permet d'asseoir un maillage du pays en PME-PMI créatrices d'emplois, tout en édifiant une économie basée sur le développement durable et la protection de l'environnement. Tout dépend en fait du climat des affaires, des facilités accordées aux opérateurs économiques et de la dynamique imprimée au fonctionnement général de l'économie. Cela dit, l'honnêteté recommande de préciser que les projets du groupe Emaar embrassent un éventail beaucoup plus large, puisque ses activités, au Qatar et dans d'autres pays, s'étendent à l'agriculture, au pétrole, aux finances, et même à l'industrie. Pour rappel, le groupe Emaar, dont les responsables avaient été reçus par le président Bouteflika, avait annoncé plusieurs méga projets à Alger et dans sa périphérie. Il s'agit d'abord de l'aménagement de la baie d'Alger, de la restructuration de la gare Agha au cœur de la capitale, de la construction d'un technopole dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, et de l'édification d'un vaste complexe touristique sur le site de la plage du Colonel Abbas, à l'Ouest de Zeralda (30 kilomètres d'Alger). En un mot, Emaar nourrit l'ambition de modifier de fond en comble le visage de la capitale, par la construction d'appartements de luxe, d'hôtels standing, et de centre commerciaux. Les trois tours qu'envisage d'ériger le groupe autour de la gare Agha, en plein centre de la capitale, surplombant la baie, et dont la plus haute exhibera fièrement ses 18 étages, viendront agrémenter un ensemble comportant un centre commercial et un hôtel de luxe et seront desservis par le métro d'Alger, dont on annonce l'entrée en activité fin 2008 ou début 2009. L'investissement d'Emaar sera fait au rythme de 4 à 5 milliards de dollars par an, pour atteindre à long terme la bagatelle de 25 milliards de dollars. Quant à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, le groupe compte y bâtir un campus universitaire et un technopôle dans les technologies de l'information et de la communication. Ces projets du groupe Emaar ont été boostés par l'excellence des relations bilatérales. En visite à Alger au mois de juillet dernier, le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Ben Zayed al Nahyane, a donné un coup de fouet au flux des échanges entre les deux pays. La commission mixte algéro-émiratie a permis d'identifier et de signer six mémorandums d'entente relatifs au tourisme, au dessalement de l'eau, à l'enseignement supérieur et à la formation diplomatique. Au mois de juin, c'est le président de l'Union des chambres de commerce et d'industrie des Emirats qui s'était déplacé à Alger pour marquer l'intérêt des hommes d'affaires émiratis de cibler les secteurs de l'habitat, des banques, de l'agriculture. On a même évoqué tout dernièrement la volonté des opérateurs émiratis d'investir la filière lait en Algérie. Manifestation d'intérêt Autant d'intérêt manifesté à l'égard de l'Algérie n'a qu'une seule signification : l'attractivité de l'Algérie est une réalité. C'est un pays qui a des potentialités dans tous les domaines, son marché est porteur, et c'est un pays où il est possible de faire des affaires. C'est la raison pour laquelle le gel éventuel des projets d'un groupe comme Emaar ne peut être ressenti que comme une douche froide, jetant le discrédit sur les responsables algériens de l'économie, qui n'auront pas pu, malgré tous les beaux discours, concrétiser leurs promesses d'améliorer le climat des affaires et de régler les problèmes bureaucratiques. Dans le collimateur : le foncier, et les tracasseries administratives. C'est dommage, après les succès des groupes du Moyen-Orient dans la téléphonie mobile, ou le ciment. On espère donc que les déboires du groupes Emaar ne sont que conjoncturels et que tout finira par rentrer dans l'ordre. Cela dit, les réponses données par M. Hamid Temmar lui-même n'ont pas suffi à clarifier la situation. On est resté dans le flou.