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bonnes feuilles
Publié dans Le Midi Libre le 27 - 11 - 2008


Le Nord en 3
Balourds ? Non. Contradicteurs ? Tout le temps. C'est le péché mignon, le petit travers de nos marins pêcheurs.
- Le nord, c'est devant nous tout droit vers Marseille ... » .
- Et moi, je soutiens que c'est un peu à gauche vers le Maroc ... ».
Cette discussion qui pouvait aboutir au pugilat se tenait entre deux pêcheurs en colère, un matin d'été. La chaleur caniculaire les énervait et leurs éclats de voix éveillaient les estivants alentour.
- Que veux-tu que je te dise, reprit Saïd, le patron du Saint Georges, je perds mon temps à discutailler avec quelqu'un, capable de soutenir mordicus, s'il voit un corbeau sur la montagne, qu'il s'agit d'une chèvre, même si elle envole.»
- Trêve de parlotte, rétorquait Bachir, le patron du Mabrouk, j'ai tenté de te raisonner mais est-ce qu'on raisonne une tête de mule !»
- Fais attention à ce que tu dis. Tu me traites maintenant de mule ... »
-ça m'a échappé ... »
Les deux pêcheurs se turent, s'épiant furtivement pour ne pas se fâcher définitivement, attendant que quelque conseiller avisé vînt les départager.
Sur ces entrefaites, arriva Khali Bacha Zoubir, le patron du Mon Plaisir, le plus entêté de tous, et qui ne tolérait aucune contradiction, fut-elle de l'imam de la mosquée.
Voilà ! s'écria Bachir, Bacha qui va nous indiquer le nord. Il n'a jamais mis les pieds dans une école, mais il a la caboche farcie de toutes les connaissances.
Khali Bacha écouta patiemment la version de chacun.
Il réfléchit longuement...
Puis, pivotant sur ses talons, il envoya au diable les quatre points cardinaux, laissant la mer derrière lui. Il se mit à regarder les nuages blancs de chaleur qui arrivaient du Sahara, tendit la main devant lui et, avec des airs de président de cour qui condamne sans appel, il laissa tomber son verdict :
- Le nord... c'est là !»
UNE NUIT SANS LUNE
Par une chaude nuit d'été assez avancée, la lune moribonde faisait encore miroiter la crique, où une petite barque à l'ancre se balançait mollement, tout près du rivage.
Les deux pêcheurs qui l'avaient momentanément abandonnée, dormaient en attendant le jour pour aller retirer les palangres.
L'un d'eux s'était étendu sur la fraîcheur du sable humide, l'autre avait choisi les galets secs pour éviter quelque mauvais rhume, à cause de sa tête fraîchement rasée jusqu'au cuir chevelu.
Pendant qu'ils ronflaient, ce qui restait de la lune s'éteignit. A ce moment-là, celui qui dormait sur le sable s'éveilla tourmenté par le besoin lancinant d'uriner.
Titubant à moitié endormi, sous le ciel étoilé, les yeux brouillés de sommeil, il arriva jusqu'à la zone des galets et s'arrêta devant le plus gros... Il se campa sur ses jambes et libéra un jet humide, long, chaud et abondant.
- Hé ! hé ! ... hurla son compagnon, tu es devenu fou ! C'est ma tête.
- Pardon frère, j'ai cru que c'était un galet.
DEUX MARINS PÊCHEURS DU WEEK-END
Omar et Hocine attrapaient du poisson comme Monsieur Jourdain qui a fait de la prose sans le savoir.
Omar était fonctionnaire, quelque peu naïf, tandis que Hocine, boutiquier et gratte-sou, vendait de tout.
Omar partageait souvent sa part de poisson avec ses voisins, mais Hocine vendait jusqu'au dernier chabot.
Un soir qu'ils se retrouvaient au café "Boulis" avant d'aller à la pêche, Omar fut étonné par la présence inaccoutumée à pareille heure, d'un vieux pêcheur.
Il l'aborda :
- Hé Baba, pas de sardines, ce soir ?
- Mauvais temps fiston... mauvais temps... ».
Par acquit de conscience, Omar avertit Hocine du danger qu'ils pourraient encourir en mer.
- C'est cette vieille ancre rouillée qui te l'a dit ? grommela Hocine ...
Ah ! Ces vieux pêcheurs ! Ils sont craintifs comme des chats devant une flaque d'eau... ».
Faisant fi des avertissements de la vieille ancre rouillée, les deux pêcheurs du week-end partirent sans attendre.
A peine eurent-ils serré la côte sur une distance de dix milles marins, que le temps se gâta. Une saute de vent les surprit brutalement. La barque se renversa et, ils ne furent sauvés qu'en nageant jusqu'au rivage.
- Si nous allumions du feu, dit Omar, tout tremblant de froid, nous pourrions au moins sécher nos vêtements.
- Certainement avec des allumettes mouillées, bougonna Hocine en grelottant.
Un silence se fit puis Hocine reprit, l'esprit obnubilé par l'appât du gain :
- Tu ne penses qu'à tes vêtements alors que notre barque est perdue et notre poisson bel et bien cuit.
- Cuit ?? ..
- Oui, cuit, recuit, perdu ! ... définitivement
perdu !... », hurla Hocine, claquant des dents.
Sa voix emportée par le vent, s'éloignait vers la barque renversée que le courant emportait, comme un dernier adieu.
Le Nord en 3
Balourds ? Non. Contradicteurs ? Tout le temps. C'est le péché mignon, le petit travers de nos marins pêcheurs.
- Le nord, c'est devant nous tout droit vers Marseille ... » .
- Et moi, je soutiens que c'est un peu à gauche vers le Maroc ... ».
Cette discussion qui pouvait aboutir au pugilat se tenait entre deux pêcheurs en colère, un matin d'été. La chaleur caniculaire les énervait et leurs éclats de voix éveillaient les estivants alentour.
- Que veux-tu que je te dise, reprit Saïd, le patron du Saint Georges, je perds mon temps à discutailler avec quelqu'un, capable de soutenir mordicus, s'il voit un corbeau sur la montagne, qu'il s'agit d'une chèvre, même si elle envole.»
- Trêve de parlotte, rétorquait Bachir, le patron du Mabrouk, j'ai tenté de te raisonner mais est-ce qu'on raisonne une tête de mule !»
- Fais attention à ce que tu dis. Tu me traites maintenant de mule ... »
-ça m'a échappé ... »
Les deux pêcheurs se turent, s'épiant furtivement pour ne pas se fâcher définitivement, attendant que quelque conseiller avisé vînt les départager.
Sur ces entrefaites, arriva Khali Bacha Zoubir, le patron du Mon Plaisir, le plus entêté de tous, et qui ne tolérait aucune contradiction, fut-elle de l'imam de la mosquée.
Voilà ! s'écria Bachir, Bacha qui va nous indiquer le nord. Il n'a jamais mis les pieds dans une école, mais il a la caboche farcie de toutes les connaissances.
Khali Bacha écouta patiemment la version de chacun.
Il réfléchit longuement...
Puis, pivotant sur ses talons, il envoya au diable les quatre points cardinaux, laissant la mer derrière lui. Il se mit à regarder les nuages blancs de chaleur qui arrivaient du Sahara, tendit la main devant lui et, avec des airs de président de cour qui condamne sans appel, il laissa tomber son verdict :
- Le nord... c'est là !»
UNE NUIT SANS LUNE
Par une chaude nuit d'été assez avancée, la lune moribonde faisait encore miroiter la crique, où une petite barque à l'ancre se balançait mollement, tout près du rivage.
Les deux pêcheurs qui l'avaient momentanément abandonnée, dormaient en attendant le jour pour aller retirer les palangres.
L'un d'eux s'était étendu sur la fraîcheur du sable humide, l'autre avait choisi les galets secs pour éviter quelque mauvais rhume, à cause de sa tête fraîchement rasée jusqu'au cuir chevelu.
Pendant qu'ils ronflaient, ce qui restait de la lune s'éteignit. A ce moment-là, celui qui dormait sur le sable s'éveilla tourmenté par le besoin lancinant d'uriner.
Titubant à moitié endormi, sous le ciel étoilé, les yeux brouillés de sommeil, il arriva jusqu'à la zone des galets et s'arrêta devant le plus gros... Il se campa sur ses jambes et libéra un jet humide, long, chaud et abondant.
- Hé ! hé ! ... hurla son compagnon, tu es devenu fou ! C'est ma tête.
- Pardon frère, j'ai cru que c'était un galet.
DEUX MARINS PÊCHEURS DU WEEK-END
Omar et Hocine attrapaient du poisson comme Monsieur Jourdain qui a fait de la prose sans le savoir.
Omar était fonctionnaire, quelque peu naïf, tandis que Hocine, boutiquier et gratte-sou, vendait de tout.
Omar partageait souvent sa part de poisson avec ses voisins, mais Hocine vendait jusqu'au dernier chabot.
Un soir qu'ils se retrouvaient au café "Boulis" avant d'aller à la pêche, Omar fut étonné par la présence inaccoutumée à pareille heure, d'un vieux pêcheur.
Il l'aborda :
- Hé Baba, pas de sardines, ce soir ?
- Mauvais temps fiston... mauvais temps... ».
Par acquit de conscience, Omar avertit Hocine du danger qu'ils pourraient encourir en mer.
- C'est cette vieille ancre rouillée qui te l'a dit ? grommela Hocine ...
Ah ! Ces vieux pêcheurs ! Ils sont craintifs comme des chats devant une flaque d'eau... ».
Faisant fi des avertissements de la vieille ancre rouillée, les deux pêcheurs du week-end partirent sans attendre.
A peine eurent-ils serré la côte sur une distance de dix milles marins, que le temps se gâta. Une saute de vent les surprit brutalement. La barque se renversa et, ils ne furent sauvés qu'en nageant jusqu'au rivage.
- Si nous allumions du feu, dit Omar, tout tremblant de froid, nous pourrions au moins sécher nos vêtements.
- Certainement avec des allumettes mouillées, bougonna Hocine en grelottant.
Un silence se fit puis Hocine reprit, l'esprit obnubilé par l'appât du gain :
- Tu ne penses qu'à tes vêtements alors que notre barque est perdue et notre poisson bel et bien cuit.
- Cuit ?? ..
- Oui, cuit, recuit, perdu ! ... définitivement
perdu !... », hurla Hocine, claquant des dents.
Sa voix emportée par le vent, s'éloignait vers la barque renversée que le courant emportait, comme un dernier adieu.


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