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Tawfiq Ziad : «Nous resterons comme un mur sur votre poitrine»
Merveilleux écrivains palestiniens
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 01 - 2009

Ce fils de Galilée, né en 1929 et mort en 1994, a été élu maire de Nazareth en 1973 au grand dam des forces d'occupation. Tawfiq Ziad est célèbre comme «poète de la protesta» palestinienne. Très actif artistiquement et politiquement, il s'est notamment penché sur la situation carcérale et les tortures subies par les prisonniers palestiniens en Israël.
Ce fils de Galilée, né en 1929 et mort en 1994, a été élu maire de Nazareth en 1973 au grand dam des forces d'occupation. Tawfiq Ziad est célèbre comme «poète de la protesta» palestinienne. Très actif artistiquement et politiquement, il s'est notamment penché sur la situation carcérale et les tortures subies par les prisonniers palestiniens en Israël.
Son élection en tant que maire de la ville historique du Christ (Sur lui le Salut) a déstabilisé les autorités occupantes. Elu à la Knesset en 1973, sur la liste du Rakah, l'artiste a lutté toute sa vie contre l'oppression des siens. Le rapport qu'il co-écrit, après sa visite de la prison d'El-Farah avec Tawfiq Toubi le 23 octobre 1987, sur la torture subie par les Palestiniens dans les geôles israéliennes, fait grand bruit après avoir été publié par le journal Al HaMishmar. Tawfiq Toubi et Tawfiq Ziad le présentent quelques jours après à l'Organisation des Nations unies. Lors d'une assemblée générale de l'ONU, il est cité comme «peut-être la meilleure preuve de la véracité des rapports décrivant les conditions inhumaines répugnantes endurées par les prisonniers arabes». Plume brillante et sensible, Tawfiq Ziad a étudié la littérature en Russie. Revenant de Jéricho où il était allé féliciter Yasser Arafat de retour d'exil, le 5 Juillet 1994, le grand poète a fait sur le trajet Jéricho-Nazareth, dans la vallée du Jourdain, un accident mortel. Cette mort du maire de Nazareth est considérée comme suspecte par bon nombre de ses compatriotes. Les recueils de poèmes qu'il a signés sont émouvants et illustrent un volet important de la littérature arabe d'inspiration patriotique. Il a notamment écrit : Pagan Fire, Passing Remark, They Know, Here We Will Stay et All I Have. Son verbe déterminé défie tranquillement les occupants. Dans Nous resterons ici, le poète palestinien décrit la situation des colonisés qui développent cette farouche et tranquille résistance si bien analysée par Frantz Fanon dans «Les damnés de la terre». Sous les apparences d'une soumission tranquille, le colonisé rêve. Et ses rêves sont «musculaires», disait alors l'Algérien venu de la lointaine Martinique. Sous le titre traduit en anglais de Here We Will Stay, Ziad écrit : En Lydda, à Ramla, en Galilée, /nous resterons/ comme un mur sur votre poitrine/et dans la gorge/comme un éclat de verre,/ un cactus épineux,/ et dans vos yeux/ une tempête de sable. Nous demeurons / un mur sur votre poitrine,/ nettoyer la vaisselle dans vos restaurants,
servir des boissons dans le bar, /balayer le sol de votre cuisine/ afin d'arracher un morceau de nos enfants /de vos crocs bleus. Ici, nous resterons,/ chanter nos chansons,/ promener notre colère dans les rues,/ remplir les prisons avec dignité. A Lydda, à Ramla, en Galilé/ nous resterons,/Garde de l'ombre/ du figuier et des oliviers,/ ferment de la rébellion dans nos enfants /comme la levure dans la pâte. Dans un autre poème, All I Have, Ziad écrit : Je n'ai jamais porté une arme/ Sur mon épaule/ Ou tiré un déclencheur.
Tout ce que j'ai / Est une flûte de la mélodie /Une brosse à peindre mes rêves,/Une bouteille d'encre./Tout ce que j'ai/ Est une foi inébranlable/Et un amour infini/ Pour mon peuple, dans la douleur. Ces mots de foi, de douleur et de résistance lui valent une place de choix au Panthéon de la poésie mondiale. Le nom de cet artiste bien-aimé du peuple, mort prématurément, a été donné à une rue de la ville de Shefa-Amr. K. T.
Son élection en tant que maire de la ville historique du Christ (Sur lui le Salut) a déstabilisé les autorités occupantes. Elu à la Knesset en 1973, sur la liste du Rakah, l'artiste a lutté toute sa vie contre l'oppression des siens. Le rapport qu'il co-écrit, après sa visite de la prison d'El-Farah avec Tawfiq Toubi le 23 octobre 1987, sur la torture subie par les Palestiniens dans les geôles israéliennes, fait grand bruit après avoir été publié par le journal Al HaMishmar. Tawfiq Toubi et Tawfiq Ziad le présentent quelques jours après à l'Organisation des Nations unies. Lors d'une assemblée générale de l'ONU, il est cité comme «peut-être la meilleure preuve de la véracité des rapports décrivant les conditions inhumaines répugnantes endurées par les prisonniers arabes». Plume brillante et sensible, Tawfiq Ziad a étudié la littérature en Russie. Revenant de Jéricho où il était allé féliciter Yasser Arafat de retour d'exil, le 5 Juillet 1994, le grand poète a fait sur le trajet Jéricho-Nazareth, dans la vallée du Jourdain, un accident mortel. Cette mort du maire de Nazareth est considérée comme suspecte par bon nombre de ses compatriotes. Les recueils de poèmes qu'il a signés sont émouvants et illustrent un volet important de la littérature arabe d'inspiration patriotique. Il a notamment écrit : Pagan Fire, Passing Remark, They Know, Here We Will Stay et All I Have. Son verbe déterminé défie tranquillement les occupants. Dans Nous resterons ici, le poète palestinien décrit la situation des colonisés qui développent cette farouche et tranquille résistance si bien analysée par Frantz Fanon dans «Les damnés de la terre». Sous les apparences d'une soumission tranquille, le colonisé rêve. Et ses rêves sont «musculaires», disait alors l'Algérien venu de la lointaine Martinique. Sous le titre traduit en anglais de Here We Will Stay, Ziad écrit : En Lydda, à Ramla, en Galilée, /nous resterons/ comme un mur sur votre poitrine/et dans la gorge/comme un éclat de verre,/ un cactus épineux,/ et dans vos yeux/ une tempête de sable. Nous demeurons / un mur sur votre poitrine,/ nettoyer la vaisselle dans vos restaurants,
servir des boissons dans le bar, /balayer le sol de votre cuisine/ afin d'arracher un morceau de nos enfants /de vos crocs bleus. Ici, nous resterons,/ chanter nos chansons,/ promener notre colère dans les rues,/ remplir les prisons avec dignité. A Lydda, à Ramla, en Galilé/ nous resterons,/Garde de l'ombre/ du figuier et des oliviers,/ ferment de la rébellion dans nos enfants /comme la levure dans la pâte. Dans un autre poème, All I Have, Ziad écrit : Je n'ai jamais porté une arme/ Sur mon épaule/ Ou tiré un déclencheur.
Tout ce que j'ai / Est une flûte de la mélodie /Une brosse à peindre mes rêves,/Une bouteille d'encre./Tout ce que j'ai/ Est une foi inébranlable/Et un amour infini/ Pour mon peuple, dans la douleur. Ces mots de foi, de douleur et de résistance lui valent une place de choix au Panthéon de la poésie mondiale. Le nom de cet artiste bien-aimé du peuple, mort prématurément, a été donné à une rue de la ville de Shefa-Amr. K. T.


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