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Une équation à plusieurs inconnues
Recensement de la pauvreté en Algérie
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 08 - 2009

Le traditionnel couffin de ramadhan met à nu le nombre sans cesse croissant de familles nécessiteuses qui , dès les premiers jours, prennent d'assaut les points de distribution du Croissant rouge ou des APC. Un rapport commun de la Banque mondiale et du PNUD étayent ces propos appuyés par les chiffres de la Forem qui révèlent que 6.000 enfants souffrent de malnutrition. Cependant le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté à l'étranger , Djamel Ould Abbes, divise par quatre les chiffres avancés et estime que la pauvreté a reculé en Algérie. Difficile d'y croire, bien qu'il n'y ait pas véritablement de critères crédibles d'évaluation de la pauvreté. Cependant l'Etat avait décidé de substituer le couffin par l'attribution d'une modique somme allouée par chèque pour débusquer les vrais-faux démunis mais cette formule a été reportée pour l'année prochaine. En attendant, l'équation n'a toujours pas trouvée de solution.
Le traditionnel couffin de ramadhan met à nu le nombre sans cesse croissant de familles nécessiteuses qui , dès les premiers jours, prennent d'assaut les points de distribution du Croissant rouge ou des APC. Un rapport commun de la Banque mondiale et du PNUD étayent ces propos appuyés par les chiffres de la Forem qui révèlent que 6.000 enfants souffrent de malnutrition. Cependant le ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté à l'étranger , Djamel Ould Abbes, divise par quatre les chiffres avancés et estime que la pauvreté a reculé en Algérie. Difficile d'y croire, bien qu'il n'y ait pas véritablement de critères crédibles d'évaluation de la pauvreté. Cependant l'Etat avait décidé de substituer le couffin par l'attribution d'une modique somme allouée par chèque pour débusquer les vrais-faux démunis mais cette formule a été reportée pour l'année prochaine. En attendant, l'équation n'a toujours pas trouvée de solution.
Banque mondiale-ministère de la solidarité
Les chiffres de la discorde
Par Safia Berkouk
A en juger par les chiffres des organismes internationaux, ceux du ministère de la Solidarité et des institutions consultatives indépendantes, la pauvreté reste en Algérie un phénomène pas très bien cerné. Selon que l'on se place du côté de la Banque mondiale et du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ou que l'on se fite aux statistiques nationales délivrées par le département de Djamel Ould Abbès ou par le Conseil national économique est social (CNES), le décalage est si important que l'on ne sait plus à quels chiffres se fier.
Ainsi, en 2008, un rapport commun du PNUD et de la Banque mondiale, rendu public durant l'été, estimait le taux de pauvreté en Algérie à 20 % de la population soit environ 6,5 millions de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour. Une déclaration, faite la même année, mais quelques mois plutôt par le ministère de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès divisait par quatre les statistiques internationales en indiquant que le taux de pauvreté en Algérie est passé de 12,8% en 2000 à 5% actuellement, soit environ 1,6 million de personnes. Cela alors qu'une étude, réalisée par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire, avait déjà estimé deux, années plus tôt soit en 2006 le nombre de pauvres en Algérie à 1,5 million de personnes. Dans l'intervalle, une étude rendue publique par la Forem en 2007 est venue mettre à nue l'ampleur de la pauvreté en Algérie en révélant, notamment, que plus d'un demi-million d'enfants souffrent de malnutrition en Algérie, un enfant de moins de cinq ans sur cinq soit près de 600.000 présentent des signe de malnutrition dont 150.000 de formes sévères.
Le rapport national sur le développement humain élaboré par le CNES et publié l'année dernière soulignait que l'Algérie était en bonne voie pour atteindre les objectifs du millénaire, en se référant notamment au fait que l'indice de pauvreté humaine a reculé de 4% en moyenne durant la décennie 1995-2005, passant de 25,23% à 16,6%.
Mais alors que le pays accumulait les recettes du pétrole, les statistiques démontraient une avancée de la pauvreté, puisque le même indicateur a été calculé en 2007 par le PNUD à 21,5%, soit une progression de 5 points en deux ans.
Selon l'organisation onusienne, les disparités en matière de partage des richesses en Algérie accentuent la pauvreté. On estime ainsi que seulement 2,8% des revenus de l'Algérie sont répartis sur 10% des démunis, alors que 20% des catégories les plus riches accaparent 42,6% des revenus du pays.
L'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour avait relevé l'année dernière que seulement 31,6 % de la richesse produite en Algérie a été mise à la disposition des ménages en 2006 contre 43,8 % en 2002 et 54,6 % entre 1992 et 1995.
Au lieu d'investir dans la réduction de la pauvreté, l'Algérie préfère stocker ses réserves puisque, selon M. Benbitour, «entre 2002 et 2006, le pays a réalisé un excédent commercial de 92,6 milliards de dollars dont plus de la moitié, soit 53,3 milliards, ont été simplement «stockés».
Le nombre de familles nécessiteuses s'accroît
Le département de Ould Abbès face aux contradictions
PAR CHAFIKA KAHLAL
Un projet d'allocation de 3.000 DA, destinée aux familles nécessiteuses pour le prochain mois de Ramadhan, sera bientôt présenté au gouvernement. C'est ce qu'avait annoncé jeudi passé, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès. Cette action, devant entrer en vigueur à partir de l'année prochaine se substitue à l'opération du «couffin de ramadhan» dont des failles, faut-il le rappeler, auraient été découvertes à plusieurs reprises, notamment dans la distribution de ce «couffin de bienfaisance» destiné logiquement aux personnes démunies. Le ministre a estimé à plus d'un million le nombre de familles nécessiteuses inscrites sur la liste des bénéficiaires de l'action de solidarité nationale durant le mois de ramadhan. Or, le hic vient du fait que durant tout le reste de l'année le premier responsable de ce département ne jurait que par l'éradication définitive ou du moins partiel de la pauvreté dans notre pays. Le ministère a bénéficié, pour ce faire, d'une enveloppe conséquente mais aussi de tous les moyens nécessaires pour accompagner cette stratégie. Mais entre-temps ces chiffres sensés décroître vont crescendo. Le ministère n'hésite même plus à aller dans le détail du détail. Ainsi selon les chiffres publiés, 150.000 familles disposent de la carte de nécessiteux attribuée par le ministère de la Solidarité nationale et 700.000 autres sont inscrites au filet social, en plus des 150.000 handicapés. Le montant total de l'enveloppe consacrée à cette action est estimé à 3 milliards DA. Reste à savoir si cette aide sera suffisante, quand on sait que, durant ce mois, les prix des produits de première nécessité sont souvent multipliés par deux ou trois, voire plus. 3.000 DA par mois, c'est 100 DA par jour pour toute une famille, soit le prix d'un kilogramme des quelques légumes les plus demandés en ce mois sacré. Cette tendance se confirme, puisque selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), le taux d'inflation annuel a atteint 4,6% en mai dernier. Ce taux a été porté à la hausse de l'indice des biens alimentaires avec 6,6% dont 8,6% pour les produits agricoles frais et 4,6% pour les produits alimentaires industriels. Globalement, les prix à la consommation ont connu, au cours des cinq premiers mois de 2009, une augmentation de 5,8% par rapport à la même période 2008, indique la même source qui explique cette variation par « une hausse de 17,1% pour les produits agricoles frais et 6,1% des services ». Le ministre de la Solidarité nationale avait déclaré, il y a quelques semaines, que ses services avaient radié quelque 70.000 personnes des listes des bénéficiaires de l'Allocation forfaitaire de solidarité (AFS) de 3.000 DA, attribuée aux sans revenus et personnes âgées, soit près de 10% du total des bénéficiaires estimé à 750.000 personnes. Le département de Ould Abbès, note-t-on, a « repéré » quelque 42.000 bénéficiaires illégaux entre fin février et début mars 2009 et qui ont été radiés des listes des bénéficiaires de l'AFS dont le montant, faut-il également le rappeler, a été triplé pour passer de 1.000 DA à 3.000 DA/mois. Il est à rappeler que le nombre de familles démunies a augmenté par rapport aux trois dernières années où l'on a recensé 700.000 en 2008, 600.000 en 2007 et 500.000 en 2006.
En l'absence de critères d'évaluation
Qui est pauvre et qui ne l'est pas ?
Par Younes Djama
Chaque année, l'Algérie recense ses pauvres. Chaque année aussi, des aides leur sont distribuées. Ce qui frappe le plus est cette propension des responsables, en charge de la solidarité, à presque se prévaloir d'offrir «gracieusement» des aides à tout-va tout en feignant d'ignorer que le nombre de «pauvres» dans notre pays augmente de plus en plus. Couffins distribués, familles nécessiteuses recensées, des pères de famille et des veuves venus des mechtas éparses se constituant en d'interminables files devant les sièges des Assemblées élues, quémandant pathétiquement de maigres victuailles promises dans le cadre du désormais traditionnel «couffin du ramadhan»…, des scènes qui se répètent annuellement à l'occasion du mois de carême. Semoule, concentré de tomates, sucre, fric et pâtes, boîtes de lait en poudre, huile et café, tels sont les ingrédients qui le plus généralement «garnissent» le couffin des «pauvres». «Ça nous aide quelque peu à surmonter la première quinzaine du ramadhan», entend-on dire chez ces pauvres hères. Officiellement, le «couffin» est destiné aux pauvres, à ceux du filet social, aux familles sans ressources financières, aux orphelins, aux victimes du terrorisme et aux familles nombreuses ayant des ressources insuffisante. Cependant, il n'y a pas de critères bien définis. En effet, le plus souvent, ce sont les commissions ou les APC et parfois avec la collaboration du Croissant-Rouge qui les établissent selon les «spécificités» arrêtées selon la composante des membres de chaque commission. Et dans le lot, des indus bénéficiaires s'introduisent et emboîtent le pas à ceux qui sont réellement dans le besoin. D'ailleurs, on assiste souvent à des levées de boucliers ponctuées par des sit-in et rassemblements de personnes réellement pauvres réclamant leur « dû ». Alors, une question s'impose d'elle-même : qui est pauvre et qui ne l'est pas ? Pour Safar Zaitoun, sociologue, il y a lieu de distinguer trois catégories de «pauvres» car tout dépend, a-t-il dit, de la manière avec laquelle on évalue la pauvreté. Comme en Algérie, il n'y a pas de «critère crédible » d'évaluation de la pauvreté, il est très difficile, précise notre interlocuteur, d'avancer un chiffre exact des pauvres dont le nombre, dit-on, ne cesse d'augmenter au fil des ans. Selon lui, il y a d'abord ce qu'on appelle «la pauvreté objective» c'est-à-dire celle évaluée sur la base d'indicateurs et de critères performants ; ensuite, il y a la «pauvreté perçue», autrement dit celle qui relève de «constats» faits ; enfin, il y a la «pauvreté créée » par les dispositifs d'aide mis en place par l'Etat. C'est en effet à la faveur de ce genre de dispositifs, dont la gestion au niveau des collectivités locales notamment se fait de manière opaque, que des indus bénéficiaires accaparent des parts d'aides réservées aux plus démunis.
Ce alors que ces indus bénéficiaires ne sont pas réellement dans le besoin et donc ne devraient aucunement être considérés comme pauvres. Ils seraient 72.000 faux bénéficiaires sur 700.000 personnes inscrites au filet social à avoir été recensés jusqu'à présent, selon Djamel Ould Abbes qui qualifie ce chiffre de «très élevé». D'où la décision, reportée pour l'année prochaine, alors qu'elle était annoncée pour cette année, de remplacer les couffins par des chèques.
Opération de distributions du couffin du ramadhan
Le dilemme des APC
PAR CHAFIKA KAHLAL
Il est désormais devenu coutumier d'entendre parler de pères et de mères de famille se donnant la mort à cause de leur situation précaire et surtout face à leur incapacité à subvenir aux besoins de leurs familles. Ce ne sont malheureusement pas de simples faits divers et ces cas ont même tendance à s'accentuer au fil des années. Nombre d'Algériens n'arrivent plus à faire face aux charges sociales qui leur incombent. La dégradation du niveau de vie de la famille algérienne, qui a vu son pouvoir d'achat diminuer au fil des années, alors que les différents département de l'Etat parlent de l'évolution du niveau de vie et de la baisse de la pauvreté dans notre pays. Le ministre chargé du portefeuille de la Solidarité, Ould Abbès, ne cesse de déclarer à chaque occasion, qu'il ne reste en Algérie que «des poches de nécessiteux». Cependant, les revenus disponibles ne sont pas nécessairement un bon indicateur, car tout dépend des prix des produits essentiels, des habitudes alimentaires, elles-mêmes liées à l'environnement socio-économique et des besoins qui sont pris en charge par la collectivité comme la santé et l'éducation. Après n'avoir concerné que les familles sans ou à très faible revenus, le couffin de ramadhan est convoité, à présent, même par celles dont le chef touche un salaire supérieur au SNMG. En principe, «tous ceux qui sont rémunérés à moins de 18.000 DA ouvriront droit à un couffin de ramadhan», estime un président d'APC dans la capitale. Ce dernier, qui se dit connaître «la réalité de la vie de ses concitoyens, considérera qu'un salaire de 18.000 DA place son propriétaire au seuil de la pauvreté». Par contre d'autres APC de la capitale, voient qu'au lieu d'offrir un panier durant un mois, il faut lancer des actions ayant des répercussions à long terme, comme la formation notamment.
Il est nécessaire aussi de mettre en place de meilleurs mécanismes pour le dispositif du micro-crédit et ceux de création d'emploi, nous affirme M. Zitouni. P/APC d'Alger-Centre, qui lui, se targue du fait que «le nombre des nécessiteux a baissé dans sa commune».
Il préconise à cet égard de «créer des emplois comme les agents de surveillance de parkings au lieu de laisser les jeunes, exerçant ce métier, continuer à activer dans le marché informel». Augmenter le budget alloué aux APC par le ministère de la Solidarité dans le cadre de l'opération solidarité-ramadan serait une action avantageuse pour ces dernières afin de pouvoir faire bénéficier un plus large nombre de familles nécessiteuses de cette action. Pour l'APC de Bouzaréah, à Alger, le budget alloué est faible. En relevant la limite des capacités de l'APC pour offrir un couffin aux familles nécessiteuses, un de ces responsables, nous a expliqué que cette commune n'a pas d'importants revenus permettant de dégager un conséquent budget pour concrétiser l'opération.
La subvention accordée par le ministère de la Solidarité, qui s'élève pour l'APC de Bouzaréah à 1 million de dinars pour près de 40.000 familles «n'a jamais suffi à couvrir les frais de l'opération», affirme-t-il. L'APC a dégagé une enveloppe annuelle de 100 millions de centimes, ce qui a permis d'offrir un couffin d'une valeur de 2.500 DA pour chaque famille bénéficiaire de l'opération.
Certaines APC, qui ont de meilleurs revenus, offrent à leurs administrés un couffin d'une valeur les 10.000 DA, c'est le cas de l'APC d'Ath Yenni à Tizi-Ouzou selon une de ses élues. A propos du déroulement de l'opération, un autre responsable d'APC, indique que les postulants déposent un dossier au niveau de l'APC, en réponse à un avis affiché trois mois avant le mois sacré. Pour la wilaya de Ain Defla un budget de 55,7 millions de dinars sera consacré aux actions de solidarité en ce mois de carême pour plus de 27.000 familles nécessiteuses, cela avec la contribution des personnes charitables et des grandes sociétés de la région. La wilaya d'El Tarf, de son côté va consacrer une enveloppe importante pour la solidarité en ce mois sacré en plus des "Diar El Rahma", plus de 12.000 familles bénéficieront du couffin du ramadhan. Il est à rappeler que le ministre avait, il y a quelques mois, déclaré que son département avait finalisé un travail portant sur de nouvelles dispositions en matière d'aide et de soutien aux familles démunies. Ces dispositions devront permettre aux personnes nécessiteuses de bénéficier d'une aide dans la discrétion la plus totale. Une opération qui vise à démasquer les faux bénéficiaires mais aussi à éviter aux nécessiteux de passer de longues heures dans une file d'attente humiliante pour bénéficier d'une ration alimentaire. Pour cela des instructions très fermes ont été données aux responsables locaux afin de veiller au bon déroulement de ces opérations et ce, dans la transparence totale.
Banque mondiale-ministère de la solidarité
Les chiffres de la discorde
Par Safia Berkouk
A en juger par les chiffres des organismes internationaux, ceux du ministère de la Solidarité et des institutions consultatives indépendantes, la pauvreté reste en Algérie un phénomène pas très bien cerné. Selon que l'on se place du côté de la Banque mondiale et du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ou que l'on se fite aux statistiques nationales délivrées par le département de Djamel Ould Abbès ou par le Conseil national économique est social (CNES), le décalage est si important que l'on ne sait plus à quels chiffres se fier.
Ainsi, en 2008, un rapport commun du PNUD et de la Banque mondiale, rendu public durant l'été, estimait le taux de pauvreté en Algérie à 20 % de la population soit environ 6,5 millions de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour. Une déclaration, faite la même année, mais quelques mois plutôt par le ministère de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès divisait par quatre les statistiques internationales en indiquant que le taux de pauvreté en Algérie est passé de 12,8% en 2000 à 5% actuellement, soit environ 1,6 million de personnes. Cela alors qu'une étude, réalisée par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire, avait déjà estimé deux, années plus tôt soit en 2006 le nombre de pauvres en Algérie à 1,5 million de personnes. Dans l'intervalle, une étude rendue publique par la Forem en 2007 est venue mettre à nue l'ampleur de la pauvreté en Algérie en révélant, notamment, que plus d'un demi-million d'enfants souffrent de malnutrition en Algérie, un enfant de moins de cinq ans sur cinq soit près de 600.000 présentent des signe de malnutrition dont 150.000 de formes sévères.
Le rapport national sur le développement humain élaboré par le CNES et publié l'année dernière soulignait que l'Algérie était en bonne voie pour atteindre les objectifs du millénaire, en se référant notamment au fait que l'indice de pauvreté humaine a reculé de 4% en moyenne durant la décennie 1995-2005, passant de 25,23% à 16,6%.
Mais alors que le pays accumulait les recettes du pétrole, les statistiques démontraient une avancée de la pauvreté, puisque le même indicateur a été calculé en 2007 par le PNUD à 21,5%, soit une progression de 5 points en deux ans.
Selon l'organisation onusienne, les disparités en matière de partage des richesses en Algérie accentuent la pauvreté. On estime ainsi que seulement 2,8% des revenus de l'Algérie sont répartis sur 10% des démunis, alors que 20% des catégories les plus riches accaparent 42,6% des revenus du pays.
L'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour avait relevé l'année dernière que seulement 31,6 % de la richesse produite en Algérie a été mise à la disposition des ménages en 2006 contre 43,8 % en 2002 et 54,6 % entre 1992 et 1995.
Au lieu d'investir dans la réduction de la pauvreté, l'Algérie préfère stocker ses réserves puisque, selon M. Benbitour, «entre 2002 et 2006, le pays a réalisé un excédent commercial de 92,6 milliards de dollars dont plus de la moitié, soit 53,3 milliards, ont été simplement «stockés».
Le nombre de familles nécessiteuses s'accroît
Le département de Ould Abbès face aux contradictions
PAR CHAFIKA KAHLAL
Un projet d'allocation de 3.000 DA, destinée aux familles nécessiteuses pour le prochain mois de Ramadhan, sera bientôt présenté au gouvernement. C'est ce qu'avait annoncé jeudi passé, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès. Cette action, devant entrer en vigueur à partir de l'année prochaine se substitue à l'opération du «couffin de ramadhan» dont des failles, faut-il le rappeler, auraient été découvertes à plusieurs reprises, notamment dans la distribution de ce «couffin de bienfaisance» destiné logiquement aux personnes démunies. Le ministre a estimé à plus d'un million le nombre de familles nécessiteuses inscrites sur la liste des bénéficiaires de l'action de solidarité nationale durant le mois de ramadhan. Or, le hic vient du fait que durant tout le reste de l'année le premier responsable de ce département ne jurait que par l'éradication définitive ou du moins partiel de la pauvreté dans notre pays. Le ministère a bénéficié, pour ce faire, d'une enveloppe conséquente mais aussi de tous les moyens nécessaires pour accompagner cette stratégie. Mais entre-temps ces chiffres sensés décroître vont crescendo. Le ministère n'hésite même plus à aller dans le détail du détail. Ainsi selon les chiffres publiés, 150.000 familles disposent de la carte de nécessiteux attribuée par le ministère de la Solidarité nationale et 700.000 autres sont inscrites au filet social, en plus des 150.000 handicapés. Le montant total de l'enveloppe consacrée à cette action est estimé à 3 milliards DA. Reste à savoir si cette aide sera suffisante, quand on sait que, durant ce mois, les prix des produits de première nécessité sont souvent multipliés par deux ou trois, voire plus. 3.000 DA par mois, c'est 100 DA par jour pour toute une famille, soit le prix d'un kilogramme des quelques légumes les plus demandés en ce mois sacré. Cette tendance se confirme, puisque selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), le taux d'inflation annuel a atteint 4,6% en mai dernier. Ce taux a été porté à la hausse de l'indice des biens alimentaires avec 6,6% dont 8,6% pour les produits agricoles frais et 4,6% pour les produits alimentaires industriels. Globalement, les prix à la consommation ont connu, au cours des cinq premiers mois de 2009, une augmentation de 5,8% par rapport à la même période 2008, indique la même source qui explique cette variation par « une hausse de 17,1% pour les produits agricoles frais et 6,1% des services ». Le ministre de la Solidarité nationale avait déclaré, il y a quelques semaines, que ses services avaient radié quelque 70.000 personnes des listes des bénéficiaires de l'Allocation forfaitaire de solidarité (AFS) de 3.000 DA, attribuée aux sans revenus et personnes âgées, soit près de 10% du total des bénéficiaires estimé à 750.000 personnes. Le département de Ould Abbès, note-t-on, a « repéré » quelque 42.000 bénéficiaires illégaux entre fin février et début mars 2009 et qui ont été radiés des listes des bénéficiaires de l'AFS dont le montant, faut-il également le rappeler, a été triplé pour passer de 1.000 DA à 3.000 DA/mois. Il est à rappeler que le nombre de familles démunies a augmenté par rapport aux trois dernières années où l'on a recensé 700.000 en 2008, 600.000 en 2007 et 500.000 en 2006.
En l'absence de critères d'évaluation
Qui est pauvre et qui ne l'est pas ?
Par Younes Djama
Chaque année, l'Algérie recense ses pauvres. Chaque année aussi, des aides leur sont distribuées. Ce qui frappe le plus est cette propension des responsables, en charge de la solidarité, à presque se prévaloir d'offrir «gracieusement» des aides à tout-va tout en feignant d'ignorer que le nombre de «pauvres» dans notre pays augmente de plus en plus. Couffins distribués, familles nécessiteuses recensées, des pères de famille et des veuves venus des mechtas éparses se constituant en d'interminables files devant les sièges des Assemblées élues, quémandant pathétiquement de maigres victuailles promises dans le cadre du désormais traditionnel «couffin du ramadhan»…, des scènes qui se répètent annuellement à l'occasion du mois de carême. Semoule, concentré de tomates, sucre, fric et pâtes, boîtes de lait en poudre, huile et café, tels sont les ingrédients qui le plus généralement «garnissent» le couffin des «pauvres». «Ça nous aide quelque peu à surmonter la première quinzaine du ramadhan», entend-on dire chez ces pauvres hères. Officiellement, le «couffin» est destiné aux pauvres, à ceux du filet social, aux familles sans ressources financières, aux orphelins, aux victimes du terrorisme et aux familles nombreuses ayant des ressources insuffisante. Cependant, il n'y a pas de critères bien définis. En effet, le plus souvent, ce sont les commissions ou les APC et parfois avec la collaboration du Croissant-Rouge qui les établissent selon les «spécificités» arrêtées selon la composante des membres de chaque commission. Et dans le lot, des indus bénéficiaires s'introduisent et emboîtent le pas à ceux qui sont réellement dans le besoin. D'ailleurs, on assiste souvent à des levées de boucliers ponctuées par des sit-in et rassemblements de personnes réellement pauvres réclamant leur « dû ». Alors, une question s'impose d'elle-même : qui est pauvre et qui ne l'est pas ? Pour Safar Zaitoun, sociologue, il y a lieu de distinguer trois catégories de «pauvres» car tout dépend, a-t-il dit, de la manière avec laquelle on évalue la pauvreté. Comme en Algérie, il n'y a pas de «critère crédible » d'évaluation de la pauvreté, il est très difficile, précise notre interlocuteur, d'avancer un chiffre exact des pauvres dont le nombre, dit-on, ne cesse d'augmenter au fil des ans. Selon lui, il y a d'abord ce qu'on appelle «la pauvreté objective» c'est-à-dire celle évaluée sur la base d'indicateurs et de critères performants ; ensuite, il y a la «pauvreté perçue», autrement dit celle qui relève de «constats» faits ; enfin, il y a la «pauvreté créée » par les dispositifs d'aide mis en place par l'Etat. C'est en effet à la faveur de ce genre de dispositifs, dont la gestion au niveau des collectivités locales notamment se fait de manière opaque, que des indus bénéficiaires accaparent des parts d'aides réservées aux plus démunis.
Ce alors que ces indus bénéficiaires ne sont pas réellement dans le besoin et donc ne devraient aucunement être considérés comme pauvres. Ils seraient 72.000 faux bénéficiaires sur 700.000 personnes inscrites au filet social à avoir été recensés jusqu'à présent, selon Djamel Ould Abbes qui qualifie ce chiffre de «très élevé». D'où la décision, reportée pour l'année prochaine, alors qu'elle était annoncée pour cette année, de remplacer les couffins par des chèques.
Opération de distributions du couffin du ramadhan
Le dilemme des APC
PAR CHAFIKA KAHLAL
Il est désormais devenu coutumier d'entendre parler de pères et de mères de famille se donnant la mort à cause de leur situation précaire et surtout face à leur incapacité à subvenir aux besoins de leurs familles. Ce ne sont malheureusement pas de simples faits divers et ces cas ont même tendance à s'accentuer au fil des années. Nombre d'Algériens n'arrivent plus à faire face aux charges sociales qui leur incombent. La dégradation du niveau de vie de la famille algérienne, qui a vu son pouvoir d'achat diminuer au fil des années, alors que les différents département de l'Etat parlent de l'évolution du niveau de vie et de la baisse de la pauvreté dans notre pays. Le ministre chargé du portefeuille de la Solidarité, Ould Abbès, ne cesse de déclarer à chaque occasion, qu'il ne reste en Algérie que «des poches de nécessiteux». Cependant, les revenus disponibles ne sont pas nécessairement un bon indicateur, car tout dépend des prix des produits essentiels, des habitudes alimentaires, elles-mêmes liées à l'environnement socio-économique et des besoins qui sont pris en charge par la collectivité comme la santé et l'éducation. Après n'avoir concerné que les familles sans ou à très faible revenus, le couffin de ramadhan est convoité, à présent, même par celles dont le chef touche un salaire supérieur au SNMG. En principe, «tous ceux qui sont rémunérés à moins de 18.000 DA ouvriront droit à un couffin de ramadhan», estime un président d'APC dans la capitale. Ce dernier, qui se dit connaître «la réalité de la vie de ses concitoyens, considérera qu'un salaire de 18.000 DA place son propriétaire au seuil de la pauvreté». Par contre d'autres APC de la capitale, voient qu'au lieu d'offrir un panier durant un mois, il faut lancer des actions ayant des répercussions à long terme, comme la formation notamment.
Il est nécessaire aussi de mettre en place de meilleurs mécanismes pour le dispositif du micro-crédit et ceux de création d'emploi, nous affirme M. Zitouni. P/APC d'Alger-Centre, qui lui, se targue du fait que «le nombre des nécessiteux a baissé dans sa commune».
Il préconise à cet égard de «créer des emplois comme les agents de surveillance de parkings au lieu de laisser les jeunes, exerçant ce métier, continuer à activer dans le marché informel». Augmenter le budget alloué aux APC par le ministère de la Solidarité dans le cadre de l'opération solidarité-ramadan serait une action avantageuse pour ces dernières afin de pouvoir faire bénéficier un plus large nombre de familles nécessiteuses de cette action. Pour l'APC de Bouzaréah, à Alger, le budget alloué est faible. En relevant la limite des capacités de l'APC pour offrir un couffin aux familles nécessiteuses, un de ces responsables, nous a expliqué que cette commune n'a pas d'importants revenus permettant de dégager un conséquent budget pour concrétiser l'opération.
La subvention accordée par le ministère de la Solidarité, qui s'élève pour l'APC de Bouzaréah à 1 million de dinars pour près de 40.000 familles «n'a jamais suffi à couvrir les frais de l'opération», affirme-t-il. L'APC a dégagé une enveloppe annuelle de 100 millions de centimes, ce qui a permis d'offrir un couffin d'une valeur de 2.500 DA pour chaque famille bénéficiaire de l'opération.
Certaines APC, qui ont de meilleurs revenus, offrent à leurs administrés un couffin d'une valeur les 10.000 DA, c'est le cas de l'APC d'Ath Yenni à Tizi-Ouzou selon une de ses élues. A propos du déroulement de l'opération, un autre responsable d'APC, indique que les postulants déposent un dossier au niveau de l'APC, en réponse à un avis affiché trois mois avant le mois sacré. Pour la wilaya de Ain Defla un budget de 55,7 millions de dinars sera consacré aux actions de solidarité en ce mois de carême pour plus de 27.000 familles nécessiteuses, cela avec la contribution des personnes charitables et des grandes sociétés de la région. La wilaya d'El Tarf, de son côté va consacrer une enveloppe importante pour la solidarité en ce mois sacré en plus des "Diar El Rahma", plus de 12.000 familles bénéficieront du couffin du ramadhan. Il est à rappeler que le ministre avait, il y a quelques mois, déclaré que son département avait finalisé un travail portant sur de nouvelles dispositions en matière d'aide et de soutien aux familles démunies. Ces dispositions devront permettre aux personnes nécessiteuses de bénéficier d'une aide dans la discrétion la plus totale. Une opération qui vise à démasquer les faux bénéficiaires mais aussi à éviter aux nécessiteux de passer de longues heures dans une file d'attente humiliante pour bénéficier d'une ration alimentaire. Pour cela des instructions très fermes ont été données aux responsables locaux afin de veiller au bon déroulement de ces opérations et ce, dans la transparence totale.


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