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Augmentation du SNMG et détérioration du pouvoir d'achat
Contribution du docteur Abderrahmane Mebtoul, professeur d'université économiste et expert international
Publié dans Le Midi Libre le 07 - 12 - 2009

Le gouvernement vient de trancher pour une augmentation de 3.000 dinars du SNMG à compter du 1er janvier 2010. Compte tenu de la situation économique actuelle, cela ne pouvait aller au-delà de 5.000 dinars. A ce sujet, mon ami le professeur Ahmed Bouyacoub, souligne à juste titre, l'importance de l'inflation dans le mécanisme de la régulation, et que toutes les études faites jusqu'à présent montrent que l'inflation en Algérie n'est pas d'origine salariale, notre pays ayant le taux de salaire le plus faible du MENA (rapport entre masse salariale et PIB avec et sans hydrocarbures). Regrettant par ailleurs certaines estimations de l'inflation par des organismes étrangers qui ne seraient pas crédibles, et pour une analyse objective, ce qu'il faut dans le domaine de l'inflation notamment, il propose un observatoire des prix et une révision du panier des prix de référence de l'inflation, certes, avec des partenaires étrangers, mais qui seraient encadrés par des experts nationaux. Je partage évidemment ses analyses, je voudrai apporter les précisions suivantes :
Le gouvernement vient de trancher pour une augmentation de 3.000 dinars du SNMG à compter du 1er janvier 2010. Compte tenu de la situation économique actuelle, cela ne pouvait aller au-delà de 5.000 dinars. A ce sujet, mon ami le professeur Ahmed Bouyacoub, souligne à juste titre, l'importance de l'inflation dans le mécanisme de la régulation, et que toutes les études faites jusqu'à présent montrent que l'inflation en Algérie n'est pas d'origine salariale, notre pays ayant le taux de salaire le plus faible du MENA (rapport entre masse salariale et PIB avec et sans hydrocarbures). Regrettant par ailleurs certaines estimations de l'inflation par des organismes étrangers qui ne seraient pas crédibles, et pour une analyse objective, ce qu'il faut dans le domaine de l'inflation notamment, il propose un observatoire des prix et une révision du panier des prix de référence de l'inflation, certes, avec des partenaires étrangers, mais qui seraient encadrés par des experts nationaux. Je partage évidemment ses analyses, je voudrai apporter les précisions suivantes :
Les salaires ne sont pas l'origine de l'inflation
Je crois avoir démontré dans mes différentes contributions que les salaires sont loin d'être à l'origine du processus inflationniste en Algérie si l'on s'en tient aux données de l'ONS et donc je partage le point de vue du professeur Ahmed Bouyacoub que la raison principale est la faiblesse de la régulation d'ensembles amplifiée par l'inefficacité de la dépense publique. Pour preuve, la dépense publique qui sera clôturée entre 2004/2009 à plus de 200 milliards de dollars US n'est pas du tout proportionnelle aux impacts économiques et sociaux, croissance moyenne inférieure à 3% alors qu'elle aurait du être de 7/8%, les segments hors hydrocarbures souvent invoqués par les officiels étant eux mêmes irrigués par la dépense publique via les hydrocarbures comme en témoigne les moins de 3% d'exportation hors hydrocarbures. Car, les infrastructures ne sont qu'un moyen accessoire du développement et les expériences négatives de l'Espagne et la semi faillite récente de Dubaï doivent faire réfléchir le gouvernement algérien. Cependant, je maintiens effectivement, du fait de la non maîtrise de la régulation, et donc au manque de visibilité et de cohérence dans la politique socio-économique, une augmentation inconsidérée, comme mis en relief précédemment, risque de mettre en péril les PMI/PME qui ne peuvent supporter une trop grande augmentation, constituant la majorité du tissu productif et les orienter vers la sphère informelle, d'accélérer l'importation du fait de la faiblesse de la production locale et d'accentuer le processus inflationniste du fait d'effets psycho-sociologiques mis en relief nettement par l'économiste Keynes (effets cumulatifs d'anticipation). Or, l'inflation joue en Algérie comme vecteur de concentration de revenus au profit des revenus variables spéculatifs et non des entrepreneurs mus par le réinvestissement de leurs profits et c'est pourquoi j'ai proposé une augmentation du SMIG ne devant pas dépasser 5.000 dinars. Mais, mais je l'ai souligné, outre la dynamisation de l'entreprise créatrice de richesses en levant les contraintes d'environnement dont le terrorisme bureaucratique, l'adaptation du système socio-éducatif, le foncier et le système financier sclérosé, deux segments doivent retenir l'attention à savoir l'éducation et la santé pouvant être des cas spécifiques, l'augmentation des salaires du secteur économique devant être liée à la productivité du travail. Je souhaiterais de tout cœur que le SNMG soit triplé mais hélas, dans les conditions actuelles, cela est impossible.
Dépenses improductives et gaspillage des ressources financières
Certes, les salaires comme l'attestent leur baisse vertigineuse dans le produit intérieur brut depuis 20 ans, actuellement inférieur à 20% contre une moyenne de plus de 50% dans les pays développés et pays émergents oubliant que le salaire est créateur de valeur, n'est pas la cause fondamentale de l'inflation comme nous l'avons montré chiffres à l'appui par ailleurs dans le cadre d'une audit que j'ai eu l'honneur de diriger pour le compte des pouvoirs publics entre 2006/2007 (1). C'est surtout l'envolée des dépenses improductives et le gaspillage des ressources financières et de surcroît, comme j'ai attiré souvent l'attention des pouvoirs publics, n'existant pas une véritable politique salariale en Algérie qui privilégierait l'intelligence et le travail mais des distributions de rentes. Le professeur Mohamed Muzette confirme cette tendance; je le cite : «une récente étude sur le marché du travail en Algérie (2009) indique que l'évolution de la Rémunération totale des salariés (RS) s'est caractérisée par une baisse tendancielle de son poids dans le Revenu national disponible (RND). La baisse, de près de 6 points de pourcentage entre 2001 et 2006, a bénéficié à l'excédent net d'exploitation, qui constitue la rémunération du capital, dont la part dans le RND a progressé de près de 10 points de pourcentage, pour se situer à 66% du RND. Par rapport au Produit intérieur brut (PIB), les proportions de la RS sont de 23% et 17,7% respectivement en 2001 et 2007. A titre de repère, ce ratio était de près de 50% en 2005 pour toute la zone euro (moyenne). De même, le poids des revenus salariaux dans le revenu brut des ménages (RBM) est aussi sur une tendance baissière (35,5% en 2001 et 34,5% en 2006), baisse qui a profité aux indépendants dont poids des transferts monétaires est resté stable à un peu plus de 20%.»
Mauvaise répartition de la rente et absence d'informations
Effectivement, faute d'enquêtes précises renvoyant hélas au système d'information surtout sur la répartition du revenu par couches sociales déterminantes pour toute politique salariale fiable, information qui s'est totalement effritée en Algérie pouvant conduire à des erreurs de politique économique se chiffrant en milliards de dollars, il faut effectivement être nuancée. Mais existent des signes non trompeurs à travers tout le territoire national de la concentration de revenus au profit d'une minorité de couches rentières et une paupérisation de larges couches de la population. Cela est atténué tant par le poids de la famille et paradoxalement la crise du logement ( même marmite, même charges), de la sphère informelle jouant comme soupape de sécurité employant selon la déclaration récente du ministre du Travail entre 25/30% de la population active en 2009, ainsi qu'une redistribution passive de la rente à travers des actions de solidarité des transferts sociaux qui sont évalués par le gouvernement à la somme faramineuse de 10% du PIB entre 2007/2009 qui ne profitent pas toujours aux secteurs inducteurs et aux plus défavorisés, renvoyant à l'absence d'enquêtes ciblées.
En l'absence de considération, l'exode des cerveaux
Comme il est indéniable, ayant des contacts avec des amis professeurs tunisiens et marocains, en termes de parité de pouvoir d'achat, le salaire net est d'environ 1/3 de l'algérien par rapport à ces deux pays pour les enseignants en fin de carrière et un quart du fait que le salaire à la retraite représente 80%. En plus, les enquêtes montrent que les universitaires en général sont attentifs à leurs salaires reconvertis en dollars et en euros étant une des causes, mais pas la seule car existent l'exigence de libertés et la considération, parfois beaucoup plus importantes, de l'exode de cerveaux et il serait maladroit de la part du gouvernement de pratiquer la division entre les cadres locaux et les cadres émigrés car ces derniers sont attentifs à la situation locale avant de vouloir revenir et cette bicéphalisation risque de pousser encore plus à l'exode.
Différencier le salaire appliqué de la création de valeurs
Il me semble qu'il faille, car comme l'a montré le grand économiste polonais Kalecki dans la dynamique de la croissance, de différencier le salaire appliqué à la création de valeur du traitement (T) qui constitue un transfert de valeur, encore que les travaux du PNUD sont plus pointus à propos de l'indice du développement humain, les traitements de l'éducation et la santé contribuant à terme à la création de valeur. Nous aurons alors dans le modèle dynamique amélioré de Kalecki T1 (éducation/santé essentiellement) et T2, ce dernier devant être limité au maximum car constitué en majorité de ce que les marxistes appellent des emplois improductifs, encore qu'avec les services qui deviennent de plus en plus marchands, la dichotomie emplois productifs/improductifs traditionnelle doit être dépassée. Pour le cas Algérie, la problématique des salaires ne peut être isolée de la réforme globale en incluant l'approche institutionnelle et cela renvoie au concept de bureau de Max Weber nécessaire dans toute économie mais dans un sens négatif en Algérie car destructeur de richesses s'autonomisant en tant que pouvoir bureaucratique. Et nous revoilà au fondement du système rentier au sens toujours négatif car la rente peut être une bénédiction ou une malédiction, voir le déclin de l'Espagne pendant plus de deux siècles après l'épuisement des découvertes d'or et la rente agricole comme nous l'enseigne l'expérience des pays capitalistes qui a permis par la suite une dynamique de développement.
Les salaires ne sont pas l'origine de l'inflation
Je crois avoir démontré dans mes différentes contributions que les salaires sont loin d'être à l'origine du processus inflationniste en Algérie si l'on s'en tient aux données de l'ONS et donc je partage le point de vue du professeur Ahmed Bouyacoub que la raison principale est la faiblesse de la régulation d'ensembles amplifiée par l'inefficacité de la dépense publique. Pour preuve, la dépense publique qui sera clôturée entre 2004/2009 à plus de 200 milliards de dollars US n'est pas du tout proportionnelle aux impacts économiques et sociaux, croissance moyenne inférieure à 3% alors qu'elle aurait du être de 7/8%, les segments hors hydrocarbures souvent invoqués par les officiels étant eux mêmes irrigués par la dépense publique via les hydrocarbures comme en témoigne les moins de 3% d'exportation hors hydrocarbures. Car, les infrastructures ne sont qu'un moyen accessoire du développement et les expériences négatives de l'Espagne et la semi faillite récente de Dubaï doivent faire réfléchir le gouvernement algérien. Cependant, je maintiens effectivement, du fait de la non maîtrise de la régulation, et donc au manque de visibilité et de cohérence dans la politique socio-économique, une augmentation inconsidérée, comme mis en relief précédemment, risque de mettre en péril les PMI/PME qui ne peuvent supporter une trop grande augmentation, constituant la majorité du tissu productif et les orienter vers la sphère informelle, d'accélérer l'importation du fait de la faiblesse de la production locale et d'accentuer le processus inflationniste du fait d'effets psycho-sociologiques mis en relief nettement par l'économiste Keynes (effets cumulatifs d'anticipation). Or, l'inflation joue en Algérie comme vecteur de concentration de revenus au profit des revenus variables spéculatifs et non des entrepreneurs mus par le réinvestissement de leurs profits et c'est pourquoi j'ai proposé une augmentation du SMIG ne devant pas dépasser 5.000 dinars. Mais, mais je l'ai souligné, outre la dynamisation de l'entreprise créatrice de richesses en levant les contraintes d'environnement dont le terrorisme bureaucratique, l'adaptation du système socio-éducatif, le foncier et le système financier sclérosé, deux segments doivent retenir l'attention à savoir l'éducation et la santé pouvant être des cas spécifiques, l'augmentation des salaires du secteur économique devant être liée à la productivité du travail. Je souhaiterais de tout cœur que le SNMG soit triplé mais hélas, dans les conditions actuelles, cela est impossible.
Dépenses improductives et gaspillage des ressources financières
Certes, les salaires comme l'attestent leur baisse vertigineuse dans le produit intérieur brut depuis 20 ans, actuellement inférieur à 20% contre une moyenne de plus de 50% dans les pays développés et pays émergents oubliant que le salaire est créateur de valeur, n'est pas la cause fondamentale de l'inflation comme nous l'avons montré chiffres à l'appui par ailleurs dans le cadre d'une audit que j'ai eu l'honneur de diriger pour le compte des pouvoirs publics entre 2006/2007 (1). C'est surtout l'envolée des dépenses improductives et le gaspillage des ressources financières et de surcroît, comme j'ai attiré souvent l'attention des pouvoirs publics, n'existant pas une véritable politique salariale en Algérie qui privilégierait l'intelligence et le travail mais des distributions de rentes. Le professeur Mohamed Muzette confirme cette tendance; je le cite : «une récente étude sur le marché du travail en Algérie (2009) indique que l'évolution de la Rémunération totale des salariés (RS) s'est caractérisée par une baisse tendancielle de son poids dans le Revenu national disponible (RND). La baisse, de près de 6 points de pourcentage entre 2001 et 2006, a bénéficié à l'excédent net d'exploitation, qui constitue la rémunération du capital, dont la part dans le RND a progressé de près de 10 points de pourcentage, pour se situer à 66% du RND. Par rapport au Produit intérieur brut (PIB), les proportions de la RS sont de 23% et 17,7% respectivement en 2001 et 2007. A titre de repère, ce ratio était de près de 50% en 2005 pour toute la zone euro (moyenne). De même, le poids des revenus salariaux dans le revenu brut des ménages (RBM) est aussi sur une tendance baissière (35,5% en 2001 et 34,5% en 2006), baisse qui a profité aux indépendants dont poids des transferts monétaires est resté stable à un peu plus de 20%.»
Mauvaise répartition de la rente et absence d'informations
Effectivement, faute d'enquêtes précises renvoyant hélas au système d'information surtout sur la répartition du revenu par couches sociales déterminantes pour toute politique salariale fiable, information qui s'est totalement effritée en Algérie pouvant conduire à des erreurs de politique économique se chiffrant en milliards de dollars, il faut effectivement être nuancée. Mais existent des signes non trompeurs à travers tout le territoire national de la concentration de revenus au profit d'une minorité de couches rentières et une paupérisation de larges couches de la population. Cela est atténué tant par le poids de la famille et paradoxalement la crise du logement ( même marmite, même charges), de la sphère informelle jouant comme soupape de sécurité employant selon la déclaration récente du ministre du Travail entre 25/30% de la population active en 2009, ainsi qu'une redistribution passive de la rente à travers des actions de solidarité des transferts sociaux qui sont évalués par le gouvernement à la somme faramineuse de 10% du PIB entre 2007/2009 qui ne profitent pas toujours aux secteurs inducteurs et aux plus défavorisés, renvoyant à l'absence d'enquêtes ciblées.
En l'absence de considération, l'exode des cerveaux
Comme il est indéniable, ayant des contacts avec des amis professeurs tunisiens et marocains, en termes de parité de pouvoir d'achat, le salaire net est d'environ 1/3 de l'algérien par rapport à ces deux pays pour les enseignants en fin de carrière et un quart du fait que le salaire à la retraite représente 80%. En plus, les enquêtes montrent que les universitaires en général sont attentifs à leurs salaires reconvertis en dollars et en euros étant une des causes, mais pas la seule car existent l'exigence de libertés et la considération, parfois beaucoup plus importantes, de l'exode de cerveaux et il serait maladroit de la part du gouvernement de pratiquer la division entre les cadres locaux et les cadres émigrés car ces derniers sont attentifs à la situation locale avant de vouloir revenir et cette bicéphalisation risque de pousser encore plus à l'exode.
Différencier le salaire appliqué de la création de valeurs
Il me semble qu'il faille, car comme l'a montré le grand économiste polonais Kalecki dans la dynamique de la croissance, de différencier le salaire appliqué à la création de valeur du traitement (T) qui constitue un transfert de valeur, encore que les travaux du PNUD sont plus pointus à propos de l'indice du développement humain, les traitements de l'éducation et la santé contribuant à terme à la création de valeur. Nous aurons alors dans le modèle dynamique amélioré de Kalecki T1 (éducation/santé essentiellement) et T2, ce dernier devant être limité au maximum car constitué en majorité de ce que les marxistes appellent des emplois improductifs, encore qu'avec les services qui deviennent de plus en plus marchands, la dichotomie emplois productifs/improductifs traditionnelle doit être dépassée. Pour le cas Algérie, la problématique des salaires ne peut être isolée de la réforme globale en incluant l'approche institutionnelle et cela renvoie au concept de bureau de Max Weber nécessaire dans toute économie mais dans un sens négatif en Algérie car destructeur de richesses s'autonomisant en tant que pouvoir bureaucratique. Et nous revoilà au fondement du système rentier au sens toujours négatif car la rente peut être une bénédiction ou une malédiction, voir le déclin de l'Espagne pendant plus de deux siècles après l'épuisement des découvertes d'or et la rente agricole comme nous l'enseigne l'expérience des pays capitalistes qui a permis par la suite une dynamique de développement.


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