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STRATEGIE D'IMPLANTATION DU CHANGEMENT
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 09 - 11 - 2010


Novembre 2010.
La stratégie d'implantation du changement doit répondre à trois questions :
- Pourquoi l'inéluctabilité du changement ?
- Comment réussir la mobilisation pacifique pour le changement ?
- Quel scénario de mise en œuvre du changement ?
1. L'inéluctabilité du changement :
Une analyse comparative des expériences de l'Algérie, de pays d'Amérique latine, d'Europe du Sud, d'Europe de l'Est et d'Asie permet de retenir trois hypothèses de travail :
(i) Les systèmes autoritaristes travaillent à leur propre destruction ; mais avec la rente, le chemin de la dérive est lent. Du fait de la lenteur de ce processus, lorsque le système se détruit, il détruit avec lui toute la société par un mélange détonnant de pauvreté, de corruption et de perte de la morale collective.
(ii) Le changement pacifique recherché ne peut venir de l'intérieur du système, ni des institutions officielles entièrement soumises au contrôle du pouvoir en place (Parlement, partis politiques de l'alliance ou de l'opposition), ni de la société civile telle qu'elle a été organisée par le pouvoir (associations satellites transformées en relais durant les périodes électorales). Il ne viendra pas davantage via l'agenda gouvernemental actuel (élections, référendum, assemblée ad hoc…).
Le changement ne vient de l'intérieur que dans des situations tout à fait exceptionnelles, où sont réunis trois facteurs : (i) une pression forte et croissante de la société et qui dure (ii) une alliance stratégique des forces du changement (ii) un événement déclencheur.
(iii) La décennie 2010-2020, enregistrera la dérive de l'Etat algérien de sa situation actuelle de défaillance vers une nouvelle situation de déliquescence.
Face à une telle conviction, le choix est clair :
- ne rien faire et subir le changement avec tous les risques de dérapage, ou bien
- préparer ce changement dans le calme et la sérénité pour placer le pays dans la voie du progrès et de la prospérité.
Nous avons choisi la solution de la mobilisation pacifique pour le changement
2. La mobilisation pacifique pour le changement :
Pour cela, il fallait : (i) innover en matière d'organisation du travail politique, (ii) innover en matière d'instruments du changement, (iii) parier sur de nouvelles forces.
L'innovation en matière d'organisation du travail politique a consisté à créer le site central www.cicc-dz.net, et à inviter les participants à créer des cercles d'initiative citoyenne pour le changement. Le site central propose des sujets de débats et les cicc, composés de 6 à 12 personnes reliés par internet travaillent sur ces questions et proposent leurs avis et solutions. (voir sur le site : le détail sur ce travail et cette méthode),
L'innovation en matière d'instruments du changement consiste à rassembler cinq facteurs :
- Une force motrice : c'est un discours politique mobilisateur qui explique clairement l'inéluctabilité du changement et qui définit le choix devant lequel se trouve la Nation Algérienne : se taire aujourd'hui et subir le changement dans le désordre avec tous les risques de dérapages ou se mobiliser dans le calme et la sérénité, identifier les problèmes et se préparer à les résoudre, concevoir le changement dans le long terme au bénéfice de tous.
- Une vision qui expose la situation de l'Algérie d'aujourd'hui, avec tous ses risques et ses dérives et qui donne les contours de sa mutation grâce au changement que nous proposons. De même qu'une feuille de route qui explicite clairement les missions et les étapes de mise en œuvre du changement, ainsi que les engagements des différentes parties prenantes au changement et le système de contrôle et de validation.
- Un leadership collectif, capable de donner un sens au changement, de réaliser le consensus et de mener rapidement l'Algérie vers la prospérité. Il ne pourra être constitué que de compétences nationales de très haut niveau, avec à leur tête
un groupe de personnalités respectées, réfléchies, visionnaires et au dessus des partis, des clans et des intérêts privés.
- Un certain nombre de personnalités d'appui ayant une présence de caution au sein de la société et disposant d'une respectabilité pour soutenir le leadership et la stratégie d'implantation du changement.
- Les réalisateurs du changement, seront des personnes qui assureront la préparation, la coordination et la mise en œuvre du changement dans tous les secteurs.
Le discours sur la force motrice est contenu dans les deux textes de lancement du site : appel à la mobilisation pacifique pour le changement et projet pour sauver la nation algérienne.
La vision est ouverte au débat, notamment par les textes sur la refondation de l'Etat, la refondation de l'économie, la refondation de l'école…
Le pari est fait sur les compétences nationales à l'intérieur du pays et à l'étranger.
Après une année d'expérience le moment est venu de passer à une nouvelle étape : la recherche d'alliances stratégiques et la construction de réseaux entre les différentes initiatives et les différentes forces qui appellent au changement.
Il ne s'agit pas d'un appel pour fusionner les différentes initiatives, ce serait les affaiblir, mais de leur demander de garder leur autonomie et leur trajectoire de développement tout en s'inscrivant dans le cadre de réseaux et d'alliances stratégique pour la mobilisation pacifique pour le changement.
Un appel a été lancé ce premier Novembre 2010, par le collectif du 19 Mars pour la création d'un Front pour le Changement National. Il faut l'encourager.
Ces alliances et ces réseaux doivent s'inscrire dans le respect scrupuleux par tous d'un certain nombre de principes qui assurent le succès.
Il s'agit de :
* l'absence totale de violence, ni dans le verbe ni dans l'acte, lors des revendications pour enlever au pouvoir le justificatif de la répression, éviter d'exposer inutilement les citoyens et faire en sorte que le mouvement ne soit pas débordé par les plus extrémistes et agressifs qui peuvent faire irrémédiablement dériver les revendications les plus légitimes.
* la clarté intellectuelle, même si elle présente un grand défi pour le pouvoir avec les risques de répression.
* la culture démocratique dans le travail au changement : le pouvoir de bas en haut et le respect des règles d'alternance.
* Le rejet des méthodes autocratiques et l'instauration des principes démocratiques fondamentaux en tant que garant du succès.
* les forces du changement commenceront en petit nombre qui grossit au fur et à mesure par les relations directes avec la base, le lancement des idées et en présentant une alternative crédible.
* la présence d'un groupe assumant le leadership du mouvement pour le changement.
Lorsque les alliances sont établies et les réseaux construits, il faut définir les modalités de mise en œuvre du changement.
3. Scénario de mise en œuvre du changement
La mise en œuvre du changement peut s'inscrire dans le scénario en trois étapes que j'ai suggéré en 2001.
Une première étape d'endiguement de la crise et la préparation d'élections présidentielles anticipées. Une deuxième étape d'achèvement de la transition politique vers un système démocratique et de la transition économique vers une économie de marché compétitive. Une troisième étape de consolidation de la démocratie.
La période d'endiguement pour créer un début de confiance et réduire sensiblement le gap qui sépare gouvernants et gouvernés ainsi que la préparation des prochaines échéances électorales.
Elle doit être conduite par un gouvernement qui jouit de la légitimité politique par la vérité, la transparence et l'imputabilité (Moussaala). Il doit disposer de beaucoup de liberté d'action, avec les coudées franches pour mener les politiques adéquates.
La notoriété des personnes qui siègeront dans le gouvernement et leur respect des grands principes est un gage de succès.
Il doit s'atteler à définir les politiques de réforme de l'Etat, de l'économie et de l'école de façon prioritaire. De même, le lancement d'un programme opérationnel de lutte contre la corruption.
Il doit veiller à l'instauration d'une procédure régulière de réflexion et de concertation sur l'avenir du pays. Cela passe par la création d'un environnement socioéconomique conduisant à une croissance économique forte et durable, par exemple, la création d'un Conseil Algérien des affaires, un Conseil Consultatif National du Travail. De même la création d'un réseau de patriotes économiques.
La préparation des prochaines échéances électorales devra se faire avec plus de transparence, plus d'information, plus de débats publics ouverts à toutes les composantes de la société et toutes les forces du changement, à la télévision, notamment. De même que la levée de l'état d'urgence.
La période d'endiguement devrait s'achever avec des élections présidentielles anticipées.
Ces élections se fonderont sur la démonstration de la capacité à mener à bon port l'achèvement des deux transitions politiques et économiques, à travers les premiers résultats du gouvernement de transition et la direction claire vers un système politique démocratique où l'alternance au pouvoir est assise sur un multipartisme stable et efficace. De même la définition des règles et des structures qui régissent le fonctionnement de l'Etat, ainsi que les canaux et les conditions d'accès à ces structures.
Le système politique à mettre en place doit obéir aux sept règles suivantes :
- Ne plus jamais conduire à un monopole du pouvoir par des groupes immoraux et/ou incompétents, ni au détournement de l'Etat au profit d'intérêts privés.
- Privilégier les règles de l'élection sur les règles de la cooptation et de la fraude, pour empêcher de faire de la loyauté envers les tenants du pouvoir la seule source de promotion au détriment de la compétence.
- Ecarter les dangers des solidarités familiales, claniques, corporatistes ou tribales.
- Se prémunir contre les violations des droits de l'Homme et assurer les libertés publiques, notamment la liberté de la presse.
- Mettre en place les mécanismes de l'alternance au pouvoir par le retour à la limitation des mandats et le renforcement du travail politique et de formation citoyenne dans les partis.
- Faire en sorte que la politique devienne en enjeu attirant pour les jeunes.
- Eviter la marginalisation des questions culturelles : identité, langues, religions, dans les débats publics.
Avec de telles règles, les débats à travers la société se feront sur des bases objectives et mesurables et la compétition politique se fera dans la transparence et l'intégrité.
La fin de ce mandat présidentielle devrait être couronnée par l'achèvement des transitions.
Les élections présidentielles suivantes pourront alors se faire sur un programme de consolidation de la démocratie.
C'est durant cette troisième étape que seront réglées les grandes questions politiques, à savoir :
- La place de la religion et de la tolérance dans la société,
- Les fondements culturels de l'unité dans la diversité : choix de société, langues, levée de la confusion entre citoyenneté et laïcité,
- La fonction des forces armées dans leur rôle de défense,
- Le système républicain présidentiel ou parlementaire,
- La forme d'indépendance du système judiciaire
- Etc.
La stratégie d'implantation du changement que je propose et que je vous invite à débattre, à compléter, à améliorer et qui vise à réaliser le changement désiré par quasiment tous les Algériens, est à votre disposition.
Ensemble rien ne nous sera impossible.


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