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Peuples, sociétés et « sollicitude » occidentale
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 11 - 05 - 2011


In La Nation.info
Mercredi 11 Mai 2011
Crainte, colère, attente, peur, contestation, éradicateurs, islamistes, manipulation, demande d'ordre, dénonciation de la « racaille »…. Pour ceux qui ont de la mémoire, la Tunisie est entrain de rembobiner, sur beaucoup d'aspect, le film des évènements algériens des années 90-92 qui s'est très mal terminé.
La ressemblance a même été poussée très loin. L'Algérie a en effet été directement citée par un ministre – éphémère – de l'intérieur de la transition, Farhat Rajhi, comme étant partie prenante d'un plan de coup d'Etat en cas de victoire islamiste. Rajhi, limogé de son poste dans un organisme des droits de l'homme, s'est rétracté mais ses propos ont créé un climat de tension… et de doutes. Pour ajouter aux mauvaises nouvelles sur les révolutions que l'on croyait bien parties, l'Egypte de la place Etahrir, celle où chrétiens et musulmans faisaient les mêmes prières en luttant contre le régime vassal et kleptocrate de Moubarak, plonge dans les affrontements confessionnels. Le « printemps arabe » ne s'est pas transformé en un hiver gris et froid mais on sait déjà qu'il n'est pas un fleuve tranquille.
Les obstacles rencontrés en Tunisie – comme en Egypte – rappellent, pour ceux qui ont oublié l'Algérie, que les transitions sont souvent plus délicates à mener que les révolutions. Les « peuples » dont on célèbre subitement l'existence longtemps après avoir été réduits à une « rue » – voire une impasse – peuvent être, dans des moments historiques particuliers, unis dans un même but pour abattre les murs de l'oppression, cela ne leur donne pas automatiquement les clés pour reconstruire une cité ouverte et humaine. La chute de Moubarak et Ben Ali est une étape nécessaire, elle n'est pas une fin du système.
Derrière le peuple, des classes….
L'entreprise de déconstruction-reconstruction est d'autant plus délicate que les « peuples » de la place Al-Tahrir et de l'avenue Bourguiba laissent place à la réalité des forces sociales aux intérêts économiques contradictoires, à des forces politiques anciennes ou naissantes qui doivent négocier leur place dans l'échiquier et qui appréhendent la « sanction du peuple » après l'avoir magnifié… En face, les laissés-pour-compte habituels, les classes populaires ou pauvres des arrière-pays sont dans l'appréhension d'une reconstruction d'un nouvel ordre où ils seraient, une fois de plus, les éternels perdants. Il est loisible d'observer – comme en Algérie à l'époque – une montée des tensions entre demandeurs « d'ordre », des nantis qui tentent de mobiliser des classes moyennes sur des thèmes mobilisateurs de l'insécurité et de la menace que constituerait la mise en mouvement des « classes dangereuses »… La « racaille », peut-on lire, dans de nombreux commentaires de lecteurs dans des sites électroniques tunisiens. Et pour ajouter à ce tableau des écueils des transitions, il y a le jeu du «centre» occidental, pendant longtemps, soutien politique et idéologique des dictatures arabes qui entend prendre des « actions » dans le printemps présumé des arabes. Comme le centre est puissant et riche, ces prétentions ne sont pas minimes et s'il peut faire mine de ne pas prendre la majorité des parts, il entend bien disposer de la minorité de blocage. Il ne faut pas se payer de mots – et quelques experts des plateaux ont le rôle de maintenir l'objection dans l'euphorie printanière – la célébration de ces révolutions comme des mouvements « post-islamistes » attend d'être confirmée.
Des transitions sous « probation » du Centre
En Tunisie, les islamistes d'Ennahda, victimes annoncées d'un coup d'Etat présumé semblent agir avec le souci de ne pas refaire le FIS sont crédités par certains sondages non publiés de 30 à 40% de voix. Dans la même fourchette que celle des islamistes algériens aux élections du 26 décembre 1991 qui se sont terminées par le grand krach algérien. Les tunisiens ont beau avoir choisi – autre leçon de l'expérience algérienne – un mode de scrutin proportionnel, cela n'est pas de nature à rassurer un « centre » qui fait mine aujourd'hui de respecter la volonté des peuples… mais qui quelques mois plus tôt célébrait toujours Ben Ali comme un « rempart » bien avenant. Il faut toujours se rappeler le « parler-vrai » de M. Nicholas Sarkozy déclarant en 2007 à ses contradicteurs « droidelhommistes » : « Bien sûr qu'il faut soutenir le gouvernement de monsieur Bouteflika, parce que personne ne veut d'un gouvernement Taliban en Algérie… Bien sûr qu'il faut aider monsieur Moubarak, en Egypte, un pays de 76 millions d'habitants… parce qu'est-ce qu'on veut là-bas ? Les frères Musulmans ? … Mais bien sûr qu'il faut accompagner la Libye sur le chemin de la respectabilité et je ne regrette pas d'avoir essayé avec la Syrie… ».
Les transitions en Tunisie et en Egypte ne sont pas un simple enjeu entre les forces sociales du pays, elles sont « sous probation » des occidentaux qui n'aiment pas trop les entrées, par effraction, des peuples. Il n'est pas inutile de constater que l'intervention du « centre » occidental en Libye provoque le premier grand refroidissement de l'enthousiasme révolutionnaire des opinions arabes.
Minorité de blocage et contre-révolution
Les révolutions en Tunisie et en Egypte ont été des surprises et le « centre » a constamment couru derrière elle en essayant d'adapter son discours. Avec la Libye – aidé en cela par la brutalité et l'immense médiocrité politique de Kadhafi – le « centre », fort d'une résolution de l'Onu, se place en acteur direct des révolutions. Dans le monde arabe, certains acteurs politiques ne le refusent plus au motif qu'il faut incriminer exclusivement les régimes dans ces évolutions.
Cette évolution nouvelle (sans doute le produit le plus significatif des dictatures) n'est cependant pas partagée. L'affaire libyenne – et à mesure que l'interprétation extensive du mandat de l'Onu par l'Otan devenait patente – a mis fin à l'unanimisme ambiant. Pour des pans importants des opinions, qui rejettent tout autant les régimes dictatoriaux, la question de la souveraineté n'est pas secondaire. Et donner des « actions » ou même une « minorité de blocage » au centre occidental, fondamentalement hostile aux perturbations que la démocratie peut lui occasionner au sud, c'est tout simplement créer les conditions de la contre-révolution.
Le Centre ne cherche pas la démocratie – on peut même affirmer qu'il s'y oppose de toutes ses forces– mais une nouvelle stabilisation après les secousses subies par les régimes alliés ou vassaux. Les enjeux des transitions en cours sont considérables. L'impréparation des sociétés, privées d'organisation autonome pendant des décennies, se heurte à des résistances considérables de régimes qui, il ne faut pas s'aveugler, ne sont pas totalement dépourvus de bases sociales.
L'entrée du « centre » comme « conseiller » politique et au final comme acteur militaire accélère les sauts vers la guerre civile. Le «spontanéisme » révolutionnaire a des limites. Le peuple est, mais cela ne nie pas qu'il existe des intérêts contradictoires en son sein qu'il faudra apprendre à gérer par une
entrée dans l'âge de la politique.
L'âge de la politique
Les transitions en Tunisie et en Egypte qui semblaient «réussies » redeviennent indécises, ailleurs la résistance des dictatures ouvre dangereusement la voie aux ingérences extérieures et au basculement dans les guerres civiles. Il ne s'agit pourtant pas d'assombrir le tableau. Des combats politiques se mènent actuellement contre les différences variantes du despotisme arabe. Et s'il n'y a pas de recette toute faite pour le changement, la révolte des tunisiens a permis une libération de la parole et une reprise d'espérance qui permet de discuter librement des moyens de réaliser un changement sérieux ouvrant des perspectives pour l'ensemble des forces sociales.
La révolution ne signifie pas nécessairement le changement. L'action politique doit même tout faire pour éviter que ce soit le sens « physique » du mot révolution qui s'impose : « Mouvement en courbe fermée autour d'un axe ou d'un point, réel ou fictif, dont le point de retour coïncide avec le point de départ ». Les sociétés arabes cherchent à avancer et non à faire une révolution ou une gigantesque courbe pour revenir au point de départ avec des régimes autoritaires adoubés par un « centre » qui aura augmenté ses actions durant le processus.
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