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La prochaine élection législative ne peut pas être libre, le trucage a commencé
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 07 - 02 - 2012

Depuis la nuit coloniale il y a une longue tradition de trucage électoral que nous avons reçu en héritage pour notre malheur: on l'appelle « élection Naegelen » du nom de ce gouverneur français qui, en 1947, a trafiqué des élections pour empêcher le MTLD de les remporter. Depuis, l'histoire se répète et régulièrement les élections sont truquées …plus ou moins selon les options politiques des dirigeants du moment, plus ou moins selon leur expertise en manipulation.
L'histoire ancienne
Il y a plusieurs manières de tricher : à toutes les étapes de la procédure électorale depuis l'adoption d'une nouvelle loi électorale jusqu'à la proclamation officielle des résultats : découpage des circonscriptions électorales, confection des listes électorales (classiquement on inscrit les décédés, des électeurs dans plusieurs régions…), contrôle par le Ministère de l'Intérieur des commissions électorales à tous les échelons, bourrage des urnes, remplacement des urnes au cours de leur transport, falsification des rapports des bureaux de vote, confection de logiciel permettant de calculer automatiquement de nouveaux chiffres ( qui deviendront « officiels »)au niveau des wilayas puis au niveau central. Maintenant les Algériens « Fakou », ils ont pris l'habitude des résultats connus d'avance. Ils ont perdu confiance dans les élections et finalement dans leurs dirigeants. Pour le moment il n'y a pas de raisons pour que ça change : les diverses procédures pourront être utilisées et acceptées par des citoyens résignés qui n'en pensent pas moins.
Sophistication des procédures de trucage
En réalité le trucage a déjà commencé car le pouvoir a anticipé pour éviter une révolution arabe. Il a mis en branle ses « cerveaux ». Le timing peut être identifié à partir de janvier 2011.
Avec les révolutions en Tunisie en Egypte au Yémen, le contexte dans le monde arabe était inquiétant pour le pouvoir car tous les ingrédients d'une mobilisation populaire étaient présents dans l'ensemble du pays : des médias sous surveillance (surtout radio et télévision), un champ politique verrouillé, des associations paralysées par un état d'urgence qui dure depuis plus de 11 ans, surtout une crise sociale qui ne cesse de s'aggraver. Dès janvier 2011 l'alerte a été donnée avec les émeutes déclenchées par la hausse brutale des denrées de nécessité suivies quelques jours plus tard des marches initiées par la LADDH, le RCD et ses satellites : et vite neutralisées par un service d'ordre massif. Puis le Président Bouteflika tente de calmer la grogne avec l'annonce des réformes politiques avec une nouvelle loi sur les partis politiques et les associations ainsi que la levée prochaine de l'état d'urgence. Dans le même temps apparaît une ouverture mesurée des médias par la permission accordée aux intellectuels plus ou moins autonomes à s'exprimer à condition de ne pas aller trop loin, au fond des choses, dans la critique d'un régime politique vieux de 50 ans. Ensuite après la levée théorique de l'état d'urgence (pas de manifestation publique, pas de création de nouveaux partis ni de nouvelles associations) puis le Parlement accouche quelques mois plus tard, sans douleur, des nouvelles lois rédigées par le gouvernement et où apparaissent des restrictions majeures sur la liberté d'association dénoncées par les ONG : contrôle strict de la société civile et politique soumises aux agréments de l'Administration. L'étape suivante consistera en une recomposition autoritaire du champ politique par le Ministère de l'Intérieur avec l'agrément de nouveaux partis selon son bon vouloir. Ainsi des partis tout neufs avec les anciens se déploieront dans une campagne électorale somme toute artificielle car les résultats sont déjà décidés avec probablement des quotas d'élus préalablement définis.
Resteront les problèmes posés par les démocrates endurcis et irréductibles autour de Hocine Aït Ahmed et les islamistes radicaux, contestataires et réduits au silence autour de Ali Benhadj. Mais ceci est une autre question. Chut…circulez, y a rien à voir.
Alors le citoyen pourra aller voter ou s'abstenir mais ça ne changera rien aux résultats: avec l'atomisation du champ politique le pouvoir est quasiment certain qu'il obtiendra un Parlement godillot avec une opposition domestiquée et une population qui continuera à s'exprimer par des grèves et des émeutes de rues : on comptera sur la rente pétrolière pour mettre du baume au cœur des exclus et des déshérités tout en nourrissant la corruption des « copains ».
Cerise sur le gâteau, nous aurons droit une fois de plus à des observateurs étrangers. Outre le fait que beaucoup de citoyens considèrent cette démarche comme un outrage à leur maturité politique, nous savons qu'ils seront choisis parmi « les amis de l'Algérie » (nos diplomates savent très bien y faire, ils ont l'expérience) pour servir de caution au régime en place. Ils viendront, ils regarderont, ils se promèneront, ils auront droit au méchoui et à la visite à Tipaza, ils se fendront d'un beau communiqué attestant de la régularité du scrutin puis ils reprendront l'avion : un p'tit tour et puis s'en vont, dit la chanson. Que voulez vous qu'ils fassent d'autres ? Pourtant ils savent comment s'organise une surveillance internationale des élections, il y a des professionnels pour ça, des fondations ou des ONG qui ont l'expérience du terrain et de la triche. Il suffirait de les appeler à temps pour qu'elles commencent le boulot à partir des listes électorales. Elles ont fonctionné au Yémen, en Palestine (où elles ont validé la victoire de HAMAS au grand dam d'Israël et des USA)), au Maroc, en RDC et dernièrement en Tunisie.
Les prochaines élections législatives prévues en mai 2012 posent problème. Début février soit 3 mois avant les élections de nouveaux partis politiques vont apparaître par la grâce du Ministre de l'Intérieur et dores et déjà on imagine comment se déroulera la campagne électorale. Des élections sans enjeux : car les vrais enjeux politiques concernent les luttes à l'intérieur du pouvoir entre les différents clans. On sait que conformément à la Constitution, et surtout à la pratique habituelle, les députés ne participent pas à l'exercice du pouvoir ainsi que l'ont prouvé les travaux de l'APN au cours de l'ancienne mandature. Ils ont été bien payés et manifestement ils s'en contentent. Et tout le monde sait où se situe le pouvoir réel.
En guise de conclusion,
En 2012 des élections vont se dérouler aux Etats Unis, en France, en Russie, au Sénégal… Le danger de fraude existe partout. Elles sont même inhérentes à l'activité politique. On se souvient comment l'élection de BUSH aux Etats Unis a nécessité plusieurs comptages en Floride avant de proclamation des résultats. Régulièrement des résultats sont invalidés par des juges honnêtes. Chaque pays combat la fraude à s manière, avec plus ou moins de réussite mais tous y attachent de l'importance parce que là commence la pratique politique. On ne peut pas jouer avec des règles faussées et des cartes truquées. Pour un régime politique qui prétend approfondir la pratique de la démocratie, la lutte contre la fraude électorale devrait être une véritable obsession permanente car rien ne peut se construire sur le long terme quand on commence par tricher. On ne peut pas jouer indéfiniment avec le lien de confiance qui unit citoyens et dirigeants.
En Algérie les responsables jurent que les prochaines élections seront plus honnêtes qu'elles ne l'ont jamais été ce qui correspond à un aveu que les élections précédentes ne l'ont pas été.
La déclaration Universelle des droits de l'homme que l'Algérie a ratifiée est claire dans son article 23, « les citoyens ont droit de choisir librement leurs représentants ». Ainsi truquer des élections correspond à une violation indiscutable des droits politiques.
Dans la réalité une élection libre, sincère, propre et incontestable n'existe pas car une élection excite les pulsions de pouvoir du candidat : le candidat est prêt à tout pourvu qu'il soit élu ; seulement il n'est pas seul candidat.
Là est finalement la question : peut-on arriver au pouvoir politique sans tricher ? A méditer…
Pr Kamel DAOUD membre du Conseil National de la LADDH 7 février 2012


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