-1- je voulais entrer à Club des pins nager et me rappeler le bon vieux temps -avoir vingt ans en Algérie c'est pareil qu'en Chine ou en Italie les rêves la liberté l'amour sont les plus forts- mais les gendarmes m'ont barré la route je n'avais pas de carte d'accès pas de visa pour pénétrer dans ce pays pas comme les autres faisant partie de mon pays je ne connaissais ni général ni ministre ni wali ni chef de parti d'opposition préfabriquée je ne connaissais même pas le maire du coin -tant pis pour moi j'ai insisté!- à coups d'insultes et de crachats un sergent-chef m'a fait comprendre que je n'étais pas le bienvenue à coups de crosses je suis tombé -des heures durant je n'ai pas bougé sommé de ne pas me relever- scintillant sous le soleil des voitures de luxe passaient et les musiques s'entremêlaient la barrière était grande ouverte j'ai reconnu un mafioso -salué par les gendarmes- puis un deuxième et un troisième -j'ai fini par ne plus compter- le gout du sang n'a plus jamais quitté ma bouche j'avais trés soif -j'ai soif encore- le ciel était bleu azur mais pointaient derrière les collines et les montagnes calcinées de gros nuages menaçants -2- feux d'artifice vermine qui fuit se cache et pleure je les vois presque in « State of emergency » / « Etat d'urgence » Arc publications UK, 2007