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Arrêtez la mascarade !
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 03 - 04 - 2014


Monsieur le vice-ministre de la Défense,
Monsieur le chef du DRS,
Quand on a eu l'honneur d'être des anciens moudjahidine et membres de l'ALN et qu'on a eu la chance de vivre l'Algérie indépendante, on a un devoir sacré : honorer la mémoire des valeureux chouhada, les défendre et rester fidèle aux idéaux pour lesquels ils ont combattu, la liberté et la justice. «Si on venait à mourir, défendez nos mémoires», avait dit Didouche Mourad. Les circonstances actuelles ont fait de vous les principaux décideurs de ce pays. La gratitude et la loyauté sont des qualités louables mais le devoir envers la patrie quand elle est en danger est au-dessus de toute considération.
Le Président est malade : un AVC important chez une personne fragile laisse fatalement des séquelles physiques et psychologiques. Après une année de rééducation intensive, il ne peut même pas se lever et nécessite toujours l'assistance dune tierce personne. Il est tout à fait clair, pour reprendre son expression, qu'il est dans l'incapacité d'exercer un quatrième mandat, le troisième était déjà de trop. Messieurs Sellal, Benyounès, Saadani... ont menti au peuple algérien : le cerveau du président ne fonctionne pas mieux que tous nos cerveaux réunis, c'est le cerveau d'un être humain sérieusement amoindri par un AVC. Le président Roosevelt était sur un fauteuil roulant depuis son enfance suite à une polio. Lors des Accords de Yalta, sa santé était précaire il est mort deux mois plus tard d'une hémorragie cérébrale secondaire à une hypertension artérielle sévère. Peut-être que ces accords auraient été mieux négociés s'il avait joui dune bonne santé.
Messieurs,
Le passage du Président au Conseil constitutionnel était pathétique ; les grands stratèges de la communication qui voulaient montrer sa bonne santé ont démontré exactement le contraire : on a vu un président malade, usé, faisant péniblement un effort pour prononcer d'une voix éteinte une phrase de quatorze secondes. Les médecins ayant déclaré son aptitude ont bafoué l'éthique et la déontologie. Ils seront couverts d'opprobre. M. Medelci a validé le dossier d'un candidat malade, inapte à exercer un autre mandat. Que va-t-il dire au peuple algérien ? Qu'il a «manqué d'intelligence», comme pour l'affaire Khalifa. A-t-il oublié son passage à l'émission TV avec El Kabbach (bibliothèque Médicis) : «Un quatrième mandat, c'est une blague», disait-il. On sentait à l'évidence sa gêne au Conseil constitutionnel.
Messieurs,
Dans la vie d'un homme responsable, une prise de position courageuse face à une situation difficile peut le faire entrer par la grande porte dans l'histoire de son paysL
Le général Rachid Amar a évité l'effusion de sang de nos frères tunisiens en désobéissant au président Ben Ali. Il a permis à la Tunisie de s'acheminer doucement et sûrement vers la démocratie et, tel un seigneur, il s'est retiré en faisant valoir ses droits à la retraite. Il jouit de l'admiration et du respect de tous les Tunisiens.
L'heure est grave, l'Algérie est en danger. Elle traverse une période extrêmement difficile.
Ce vaillant peuple, anesthésié par la décennie noire, attend un geste de l'institution que vous représentez ; il a soif de liberté et de justice. Son réveil peut être brutal.
Avec vos compagnons, laissez de côté le douar, la région, les dissensions, pensez à l'Algérie une et indivisible, cette Algérie qui vous a tout donné, maintenez la cohésion de l'armée, seul rempart solide contre les dérives. Elle ne doit en aucun cas cautionner un clan, seul l'intérêt suprême de l'Algérie prime. En l'absence de société civile organisée et d'opposition solide, c'est la seule institution qui peut barrer la route à ces aventuriers. Dans les moments difficiles, elle a été toujours présente.
Arrêtez la fraude programmée à grande échelle ! Arrêtez cette mascarade ! N'y a-t-il plus d'hommes, dans ce pays qui a mené une lutte armée implacable pour son indépendance admirée et citée en exemple et qui a été une source d'inspiration pour tous les peuples qui luttent pour leur liberté ?
Allez-vous admettre une campagne électorale par procuration, sous-traitée par des thuriféraires zélés, avec un candidat absent, communicant avec son peuple par voie épistolaire et faisant des apparitions de quelques secondes à la télé ? Allez-vous permettre la continuité d'une gouvernance par téléphone et une fin de règne à la Bourguiba ? Allez vous laisser une bande d'imposteurs qui ont perdu toute crédibilité faire main basse sur l'Algérie et la mener vers le chaos ? Ces usurpateurs ambitieux exploitent la détresse d'une personne âgée, malade et la tiennent en otage. Ils méprisent ce peuple et sont capables de brader l'Algérie pour leurs intérêts et ceux de leur progéniture. Il s'agit pour eux d'une lutte pour la survie car ils savent que sans ce quatrième mandat, point de salut ! Ils auront à rendre des comptes au peuple algérien devant les tribunaux. S'ils réussissent dans leur sale besogne, notre pays deviendra la risée du monde entier et s'acheminera vers le chaos.
Messieurs,
Tout le peuple algérien sait que de Ben Bella à Bouteflika, c'est l'armée qui fait et défait les Présidents. Pour la première fois de son histoire cette armée peut faire entrer I'Algérie dans une deuxième République tant souhaitée par ce peuple où le mot démocratie ne sera pas un simple slogan. Le nom du futur Président sortira enfin des urnes sans bourrage ni manipulation. Toutes les élections de ce pays – municipales, législatives, présidentielles, exceptée l'élection du président Zéroual – ont été entachées de fraude.
Chaque citoyen qui porte l'Algérie dans son cœur ne peut rester indifférent à ce qui se trame actuellement dans notre pays.
Larbi Ben M'hidi et ses compagnons vous interpellent. Ce grand visionnaire, qui souhaitait mourir avant l'indépendance disait : «J'ai la hantise de voir se réaliser mon plus cher désir, car je sais, lorsque nous serons libres, on oubliera les souffrances de notre peuple pour se disputer les places. Ce sera la lutte pour le pouvoir.» Cinquante ans après, la lutte pour le pouvoir continue et l'argent sale a envahi toutes les institutions.
Le colonel Lotfi, lui aussi avait adressé une lettre à Ferhat Abbas dans le même sens pour attirer son attention sur le cours que prenait la Révolution.Le bilan du Président est peu reluisant : il avait en main tous les ingrédients pour faire entrer l'Algérie parmi les pays émergents (événements du 11 septembre 2001, pluviométrie exceptionnelle, baril de pétrole à plus de 100 dollars). Après quinze ans de pouvoir, les recettes de l'Algérie dépendent toujours à 98% du pétrole. Une déliquescence de toutes les institutions et une corruption généralisée nous ont classés dans le top ten des pays corrompus. Il n'y a jamais eu de harraga ni d'immolation par le feu quand les caisses étaient vides et que le terrorisme battait son plein.
Quel que soit son bilan (exceptionnel pour M. Saadani et consorts, M. Sidi Saïd a osé comparer Bouteflika à Mandéla) son état de santé ne lui permet guère d'exercer un quatrième mandat. La meilleure fidélité envers cet homme c'est de lui assurer une sortie honorable qu'il mérite par égard pour son rang. C'est le voeu d'une partie de sa famille.
Messieurs,
Le pays est à la croisée des chemins, vous avez l'occasion unique de le faire entrer dans la démocratie. C'est l'armée qui a permis à l'Espagne et au Portugal de devenir démocratiques. Ne ratez pas le cours de l'histoire, vous serez comptable devant le peuple.
Répondez à Boudiaf que l'Algérie a trouvé enfin sa voie et à Ferhat Abbas que
l'indépendance est définitivement remise entre les mains du peuple.
Un seul geste de vous et, sans coup férir, tout leur édifice s'écroulera comme un château de cartes. L'armée sera absoute de ses erreurs et se réconciliera définitivement avec le peuple. Ce sera son ultime acte politique. Elle devra se retirer définitivement de la vie politique et se consacrer à sa mission constitutionnelle. ElIe deviendra alors la digne héritière de l'ALN. Nos valeureux chouhada reposeront enfin en paix et pourront se dire que leur sacrifice n'a pas été vain.
Vive l'Algérie et gloire à nos martyrs.
M. Antar : Général à la retraite Professeur de médecine


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