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Le Massacre de Rabia Adawiya. Afin que Nul n'Oublie
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 13 - 08 - 2015


Professeur au Département de Physique
Université Mentouri, Constantine
Vice President, Arab Union for Astronomy and Space Sciences
Cela fait deux ans jour pour jour que se déroula sur la place Rabia Adayiwa au Caire, le plus grand massacre à ciel ouvert de ce siècle. Il est important de commémorer cet évènement douloureux afin que nul ne puisse dire: nous ne savions pas. Il a de plus porté un coup d'arrêt au Printemps Arabe, ou du moins l'espoir d'une ère nouvelle ou les peuples de la région seraient maîtres de leurs destins et ses habitants accéderaient enfin à la pleine citoyenneté. Il est aussi opportun de dresser le bilan du tout répressif suivi en Egypte depuis, car ce qui apparaissait être le paroxysme de la violence en ce jour fatidique du 14 Août 2013 n'était en fait qu'un marqueur et s'ensuivra une féroce répression vengeresse et tout azimut contre tout ce qui était lié à la révolution de 2011 contre le régime honni de Moubarek. Et puis, comment oublier qu'il y a quelques jours, le Président Hollande assistant en tant qu'invité d'honneur à l'inauguration du dédoublement du canal de Suez aux côtés de « Sissi imperator », « suspect » selon l'expression attitrée des organisations des droits de l'homme « de crime contre l'humanité », il déclara le support de la France à la « lutte contre le terrorisme » en l'Egypte. Côte à côte avec Sissi l'artisan du massacre de Rabia Adawiya, il s'offusqua même d'être dans la tribune à quelques rangs seulement de Omar al-Bachir l'homme fort Soudanais. Sachant que tout membre du parti islamiste déchu et même tout manifestant est de facto un terroriste, vous apprécierez le message venant de la « patrie des droits de l'homme ».
Place Rabia Adawiya, un Massacre à Ciel Ouvert
Il est important de décrire l'indescriptible, ce massacre qui eu lieu devant les caméras du Monde de quelque mille manifestants pacifiques au bas mot et probablement deux mille, ceci non pas pour apitoyer les lecteurs mais bien pour prendre la mesure de cette immense tragédie et pour rendre encore plus assourdissant le silence de l'Occident bien pensant et ses doubles standards. Si l'horreur de la répression à Rabia Adawiya, qualifié par Human Rights Watch comme «l'un des plus grands massacres du monde de manifestants en une seule journée dans l'histoire récente », n'est pas décrit comme tel, tout futur massacre pourra être de la même façon passé sous silence.
Rappelons donc brièvement les faits: Un coup d'état fut effectué par l'armée qui, sous couvert de manifestations populaires anti-Morsi, destitua le Président élu démocratiquement (Kidnappé plus précisément, et puis retenu incommunicado et au secret), le gouvernement démis, une bonne partie de ses membres emprisonnés, le Parlement élu dissout, et la constitution juste adoptée par référendum, suspendue puis abrogée. Ceci fut accompagné d'une vague de répression et de massacres sans précédent avec musellement total de la liberté d'expression et de s'assembler. Les membres du parti Liberté et Justice de Morsi issu des frères Musulmans, mais aussi de simples citoyens réunis dans l' Alliance Anti-Coup avaient fait le vœu de s'opposer pacifiquement à ce coup de force contre la démocratie naissante jusqu'au retour de la légitimité institutionnelle. L'emblématique place Tahrir leur ayant été interdite, ils se rassemblèrent sur la place al-Nahda, mais surtout sur la place Rabia Adawiya du nom de cette femme mystique de Basra du 8ème siècle. Ce rassemblement pacifique de dizaines de milliers de personnes qui débuta juste après le coup d'Etat militaire se prolongea durant tout le mois du Ramadhan jusqu'a l'assaut d'une violence inouïe juste après la célébration de l'Aïd El-Fitr 2013 par les forces de police assistées par l'armée.
Bien sur, ces rassemblements constituaient une épine douloureuse dans le flanc de la junte militaire et ses alliés et fortement déstabilisante car leur empêchant de « normaliser » la vie politique et faire oublier leur crime contre la légalité constitutionnelle. Aussi furent-t-il déclarés «une menace pour la sécurité nationale égyptienne » et mission fut donnée aux forces de l'ordre de les disperser par tous les moyens.
Voici comment un correspondant de la chaine CNN présent sur les lieux décrivit la situation:
« Puis vint l'assaut. Cela ressemblait à la fin du Monde. Il y avait cet incessant bruit de mitraille, les cris angoissés de manifestants, les intersections rempli de débris en feu, la fumée épaisse mélangée avec la combustion des gaz lacrymogènes et des corps – beaucoup de corps. Je ne compte plus le nombre de fois les manifestants ont couru devant moi portant des corps enveloppés dans des couvertures. Beaucoup d'entre eux avaient été tués par balles. Les images les plus insupportables étaient celles de l'hôpital de fortune du camp. Des dizaines de corps blessés étaient éparpillés sur le sol barbouillés de sang. La plupart des victimes semblaient avoir été victimes de tirs à balles. Je faisais mon travail mais j'étais terriblement effrayé essayant d'imaginer que cela était juste une émission de télévision. La seule chose qui pénétrait tout était l'odeur du sang. Ce fut une véritable hécatombe. »
Tout le camp fut passé au bulldozer et les tentes et autres abris furent mis à feu sans se soucier des blessés et agonisants s'y trouvant, transformant la place en une scène d'apocalypse. Enfin pour compléter la journée, l'assaut final fut donné à la Mosquée Rabia Adawiya qui encerclée, fut incendiée avec bon nombre de blessés et de dépouilles de martyrs à l'intérieur.
A l'issue de son enquête qui dura un an, Human Rights Watch déclara que les tueries à Rabia étaient probablement » un crime contre l'humanité » et appelé le Conseil de droits de l'homme de l'ONU à enquêter sur plus d'une douzaine de hauts dirigeants égyptiens, y compris l'actuel président Abdel Fattah El-Sissi. « Ce ne fut pas seulement un cas de force excessive ou une mauvaise formation, » a déclaré Kenneth Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch dans un communiqué, «ce fut une répression violente planifiée au plus haut niveau du gouvernement égyptien. » Le gouvernement égyptien a bien entendu rejeté le rapport de Human Rights Watch comme partiel et constitua une « commission d'enquête indépendante » qui conclu plus tard que « la dispersion des sit-in a été menée en conformité avec les normes internationales en vigueur ». Le précédent massacre de cette envergure a eu lieu le siècle dernier, et fut celui de la place Tian'anmen à Pékin en 1989.
El-Baradei, vice président du gouvernement intérimaire et prix Nobel de la Paix eut la décence tardive de démissionner ce jour là pour ne pas, dit-il cautionner la décision de démantèlement du camp de Rabia Adawiya et le sang versé durant le processus qui eu lieu, et il reparti presto pour Vienne poursuivi par un tribunal du Caire pour manque de solidarité et traîtrise…
Le Tout Répressif et le Naufrage Moral de la Gauche et du Salafisme
Le coup d'état fut suivit d'une répression sanglante ou toute manifestation fut réprimée par des tirs à balles réelles tandis que le parti vainqueur de toutes les consultations électorales depuis la chute de Moubarek fut déclaré entité terroriste. Les libéraux et la gauche traditionnelle qui avaient depuis été écartés de toutes les instances de décision avec la main mise totale de l'Armée, s'enveloppèrent dans un silence coupable. N'avait-ils pourtant pas toutes les raisons de se réjouir que l'Armée avait éliminé leur plus puissant adversaire, celui qui avait dans des consultations électorales propres -les seules peut-être depuis l'indépendance- gagné les élections parlementaires, présidentielles et constitutionnelles. Comme certains le reconnaîtrons ouvertement, ils avaient été manipulés par l'Armée pour cautionner le retour de cette dernière aux affaire comme au bon vieux temps de Moubarek qui quant à lui, sera bientôt libéré.
Sissi utilisa l'appareil de l'Etat pour éliminer l'opposition et se faire élire Président avec un score historique de plus de 96 %. Hamdine Sabahi, le fameux nassériste qui appela de tous ses vœux l'intervention de l'armée avant le coup d'état et seul adversaire de Sissi aux élections présidentielles, fut quant à lui laminé avec 3% des voix au milieu d'une abstention massive et des accusations de fraude, et joua ainsi fièrement son rôle de lièvre. Son parcours historique et échec cinglant illustre parfaitement le naufrage de la gauche Egyptienne et sa décadence morale et éthique. Il est certain que Sissi serait vilipendé comme un Ceausescu ou un Saddam s'il n'accomplissait pas les plans d'Israël et de ses alliés.
La chape de fer de l'Etat policier ne tarda pas à s'abattre sur les alliés d'hier des militaires, la gauche et les jeunes révolutionnaires. La place Tahrir leur était interdite, leur parole confisquée, le droit de s'assembler sévèrement restreint, et en fait toute manifestation sur la voie publique réprimée sauvagement. L'exécution quasiment en direct d'une militante de gauche par des éléments de la police lors d'une protestation « non autorisée » les mis en émoi ainsi que la communauté mondiale alors que les mêmes scènes se déroulaient de manière routinière avec pour victimes les opposants au coup d'état militaire sans susciter de telles réactions. S'était le retour à la case départ: la révolution de 2011 avec ses promesses de libertés et de démocratie avait vécue. Un fait qui parle plus que tout autre: il y a actuellement quelque 2000 opposants condamnés à mort, et selon une estimation minimale de Human Rights Watch, quelque 41.000 prisonniers politiques.
Quant au mouvement Salafiste, tenant d'un Islam ultra conservateur pour lequel, entre autre, les femmes n'ont strictement aucun rôle à jouer dans la vie publique, et qui avait toujours proclamé que la politique était impropre à la consommation pour le véritable croyant, il créa après la révolution de 2011 le parti politique Nour. Ce dernier après avoir été initialement l'allié critique de Mors, supporta le coup d'Etat et son chef participa ostensiblement à la première réunion publique de la coalition anti-Morsi présidée par le Maréchal Sissi. Là encore c'est un cas de cooptation réussie d'un parti par l'Armée qui avait besoin de cette caution islamiste et qui s'en débarrassa après usage.
Il est aussi important d'exposer l'Arabie Saoudite: le roi Abdullah décrivit le sit-in à Rabia Adawiya comme une tentative pour déstabiliser l'Egypte, et l'assaut comme une opération contre le terrorisme. Pourtant l'Arabie Saoudite qui est le cœur vibrant de la pensée Salafiste a pour doctrine politique de tenir comme légitime tout régime qui détient le pouvoir de facto, même le plus dévoyé, pour peu qu'il ne soit pas de jure anti Islamique. Par quelle contorsion de la pensée ont-ils jugé Morsi, qui avait toute la légitimité institutionnelle, non digne d'être supporté mais que le régime militaire issu d'un coup d'état et Sissi lui même subalterne hiérarchique de Morsi qui était aussi rappelons-le le Ministre de la Défense, se devait de l'être à coup de milliards de dollars? Nul besoin d'être surpris outre mesure quant on se rappelle que les Oulémas du régime émettaient des fatwas interdisant les manifestations anti-Moubarek et mêmes celles pro-Gaza, ou que fut accordé au dictateur Ben Ali fuyant la vindicte populaire un asile doré avec un palace pour lui et sa famille en Arabie Saoudite même. Le régime de Bahreïn ne fit pas mieux, il décrivit le massacre comme une opération nécessaire pour «rétablir la sécurité, la stabilité et l'ordre public » dans « l'intérêt du peuple Egyptien ». Il est un fait que le régime militaire de Sissi n'aurait pas tenu longtemps si ce n'était pas la pluie de pétrodollars des monarchies du Golf.
L'Obscène Silence Occidental
Les pays Occidentaux, non seulement coupables de ne pas avoir condamné le coup d'Etat contre Morsi et ce pour sauvegarder leurs intérêts en Egypte, n'ont eu qu'une réaction timorée au massacre de Rabia Adawiyya. Elle se limita à des condamnations de la violence, à des appels au dialogue et à la solidarité avec le peuple Egyptien, autant de déclarations creuses devant une situation de crime contre l'Humanité. Il n'y a même pas eu de rappel d'Ambassadeurs, juste au pire un gel temporaire de la fourniture de matériel de guerre par les Etats Unis et de matériel de contrôle de foule par certains pays scandinaves.
Même chose pour le cas du Président élu Morsi déposé par l'armée, puis accusé d'être impliqué dans la mort de citoyens, d'intelligence avec l'ennemi (Hamas, Qatar), et de fuite « non autorisée » de la prison ou il était retenu sous le régime de Moubarek (les gardes de la prison lors de la révolution avaient fui laissant les portes grandes ouvertes). Quant on réalise que Morsi maintenant sous le coup d'une condamnation à mort exécutable à tout moment a exercé pendant un an la plus haute charge de l'Etat, on réalise combien absurdes sont ces charges a postériori contre lui. Le fait que tout cela n'amena que des déclarations mitigées des dirigeants du Monde Occidental, et de ce fait qu'ils aient accepté l'idée des son exécution, parle légion quant à la conception à géométrie de variable de leurs standards éthiques. Il faut se rappeler avec quelle énergie ils défendent les droits de l'homme quant il s'agit de la Russie, de la Chine, de petits états Africains, ou même les Pussy Riot, les Amina Sbaoui et autres « causes sacrées ».
Il y a aussi ces vagues de centaines de condamnations à mort de dirigeants et cadres du parti au pouvoir avant le coup ainsi que de simples manifestants lors de procès grotesques et iniques qui feraient rougir de jalousie les dirigeants Nord Coréens. Ainsi le simple fait de prendre part à une manifestation non autorisée est considéré comme activité terroriste et son auteur passible de la peine de mort.
Le Procès de Hissène Habré à Dakar, un Message d'Espoir
Hissène Hibré, un dictateur que l'on aurait presque oublié aujourd'hui, a gouverné le Tchad pendant les années 80 avec une férocité inégalée. Comme Sissi aujourd'hui, il avait les faveurs des grandes puissances, la France et le Etats Unis notamment, son armée et sa police fournies gracieusement en matériel. Sa mission était de prévenir les desseins expansionnistes de Kadhafi dans la région sub-saharienne et ses massacres d'opposants ne comptaient pas.
Rattrapé par la justice Africaine, il est jugé aujourd'hui à Dakar au Sénégal pour crime contre l'humanité. Or malgré les différences certaines, il y a des similitudes fortes entre son cas et celui d ‘Abdel Fattah Al-Sissi. Comme le régime de Sissi, celui de Habré est accusé de torture systématique d'opposants politiques, de milliers d'arrestations arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires massives. L'article 4 (o) notamment de la Charte de l'UA, qui affirme le principe du caractère sacré de la vie humaine, le rejet de l'impunité pour des assassinats politiques, des actes de terrorisme et des activités subversives, pourrait constituer une avenue possible de réparation pour les victimes du régime égyptien sous Sissi.
Rappelons qu'à part l'Union Africaine qui sauva l'honneur du continent en nommant la destitution de Morsi pour ce qui était, notamment un coup d'état, le reste du monde hypocritement s'obligea d'un devoir de réserve se refusant d' appeler les choses par leur nom.
Comme les Etats Occidentaux ne permettront jamais que soit jugé un dictateur qui agit dans leurs intérêts, l'espoir pourrait donc venir de l'Afrique. La Cour pénale internationale (CPI) basée en Europe exemplifie bien cet axiome, elle n'a assigné en justice jusqu'à présent que des dirigeants Africains déclassés, mais jamais un Netanyahou, un Ben Ali quant il sévissait, ou un Sissi.
Conclusion
Le peuple Egyptien traverse actuellement une épreuve historique majeure: sa révolution détournée, une répression féroce, et une dé-démocratisation massive. Il n'est pas exagéré de dire que le régime Moubarek malgré tous ses dépassements était de loin moins répressif.
Une victime collatérale de cette régression sont les habitants de Gaza[1] qui subissent un double blocus Egypto-Israélien avec le gouvernement de la résistance à Gaza déclaré par le régime militaire Egyptien comme entité terroriste, ce qu'Israël n'aurait pas imaginé dans ses rêves les plus fous. Certes, l'activité des djihadistes du Sinaï a permis de brouiller les cartes, mais comme tous les observateurs sérieux reconnaissent, Hamas n'a aucun contrôle sur ces djihadistes ni même aucun intérêt à les supporter. Faire payer à Hamas et à travers lui les deux million de Gazaouis dont la majorité sont des réfugiés historiques vivants dans des conditions d'indigence, et ce au nom d'une proximité idéologique avec le mouvement des Frères Musulmans qu'ils combattent, est une infamie et une trahison de la cause Palestinienne. Ceci complique encore plus la résolution du problème Palestinien qui passe par une nécessaire réconciliation entre Hamas et al-Fateh et la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Au final il n'y a que des perdants pour les peuples de la région, et le seul gagnant haut les bras est Israël. Ceci sans nul doute explique pourquoi les gouvernements Occidentaux déploient pour Sissi leur tapis rouge et les régimes moyenâgeux du Golf l'encensent d'une pluie de pétrodollars.
Le massacre de la place Rabia Adawiya un certain 14 août 2013 est un évènement majeur tant pour l'histoire contemporaine que dans le contexte de cette tragédie Egyptienne qui se déroule devant nos yeux. Le passer sous silence c'est un peu perdre de notre âme, c'est ne plus se distinguer de cet Occident hypocrite qui veut ménager le régime militaire pour des intérêts bassement commerciaux et géostratégiques.
[1] Voir une analyse plus poussée des incidences sur la situation à Gaza: http://lequotidienalgerie.org/2014/07/25/lobscenite-egyptienne-sur-fond-de-carnage-a-gaza/
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