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Un 11 septembre algérien: quand le mot chargé de "zouave" entre à la télévision publique !
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 13 - 09 - 2019


https://www.huffpostmaghreb.com
Ce fut une journée terrible qui ne ressemble en rien au 11 septembre 2001 qui a changé la face du monde après les attaques contre New York et Washington. Ce fut un 11 septembre algérien où les bombardements se font par des discours, par la guerre propagandiste et psychologique menée par les médias privés pour faire passer les élections présidentielles par tous les moyens. Des élections devenues un objectif sacré car considérées comme le seul moyen de briser la révolution pacifique et faire avorter le projet national qu'elle porte.
Au moment où le chef d'état-major discourait à partir du siège du commandement de la 5eme région militaire à Constantine, la journaliste de la télévision dont on ne voit jamais le visage, nous montrait l'avis d'un "citoyen" sur ce que doivent faire les Algériens.
Comme tous les intervenants à la télévision publique, il était convaincu de deux choses, la première est qu'il faut aller aux élections, la seconde est que seul le chef d'état-major détient la vérité et oeuvre au service du pays. Mais cette fois-ci, l'intervenant, tout souriant, a poussé les choses plus loin en déclarant que ceux qui rejettent les élections sont les "zouaves". Le pire est que la télévision publique n'a pas éprouvé la moindre gêne à diffuser le propos dans des journaux télévisés dont on suppose qu'ils sont suivis par de nombreux téléspectateurs.
Il n'y a pas de place à l'erreur ici. Depuis un certain temps la télévision publique s'est fermée à toute opinion différente et a recours à des méthodes primitives de sélection des intervenants; elle diffuse des déclarations de personnes qui changent de vêtements pour qu'elles puissent être présentées sous des qualités différentes, des citoyens parfois, des représentants de la société civile une autre fois.
Parmi eux, des candidats virtuels farfelus aux élections du 19 avril re-toquées par la révolution. Ces candidats avaient été préparés pour un rôle précis, rendre ridicule quiconque veut concurrencer Bouteflika. La scène avait été ainsi inondée de clowns que les médias se sont empressés de montrer pour rappeler le bienfait que constitue le maintien de Bouteflika au pouvoir malgré la maladie et l'incapacité.
Depuis des mois, la télévision publique a choisi de revenir aux méthodes primaires sans se soucier de la réalité de notre temps où la technologie casse toute censure et fournit à quiconque cherche la vérité les preuves confondantes des tromperies. C'est ce qui est arrivé effectivement quand des blogueurs ont dévoilé les pratiques de la télévision.
Mais la descente en enfer ne s'est pas arrêtée. La radio nationale a osé mentir, à travers son site, en affirmant que les manifestants sont sortis vendredi pour revendiquer l'accélération de la tenue des élections présidentielles, chose démentie par la couverture de la chaîne III et Jill Fm qui appartiennent à la même institution médiatique.
Dans ce contexte de déviation, il était prévisible que la haine et la propagande qui se pratique sur Facebook à travers des pages et des comptes dont les gestionnaires sont inconnus s'étende aux médias publics.
Ainsi a commencée la banalisation de ce discours fasciste à travers la diffusion du propos de ce "citoyen" qui donne du qualificatif de "zouave" à ceux qui s'opposent à la tenue d'élections présidentielles dans les conditions actuelles.
Le mot a été utilisé dans un contexte historique connu pour être généralisé à la région de la Kabylie de manière précise. Il désigne aujourd'hui chez la plupart de ces récepteurs ceux qui sont originaires de Kabylie et tous ceux qui s'opposent à la feuille de route du pouvoir.
Au-delà des tortueuses circonlocutions auxquelles ont recours ceux qui utilisent ce mot, le message qu'ils cherchent à transmettre est d'accuser toute la Kabylie d'être au service de la France. Il est pour le moins étrange que le Commandement de l'armée ne soit pas alerté par ce discours raciste et garde le silence à l'égard de ceux qui l'adoptent tout en se présentant comme les défenseurs de l'institution militaire et de ses choix.
Le discours de la haine et de la division, largement répandu sur les réseaux sociaux, s'est insinué dans la production médiatique de la télévision. Si les Algériens se taisent aujourd'hui devant cette déviation, ce discours d'un simple "citoyen" va se retrouver demain dans la bouche des "analystes" et "experts" qui monopolisent les plateaux des chaînes publiques et privées.
Beaucoup d'entre eux sont d'ailleurs de ceux qui diffusent de la haine et du racisme sur leurs propres pages et dans des rencontres privées; et ils pensent rendre service au chef d'état-major après que le discours officiel est devenu chargé de suggestions que l'opposition se limite à une seule région du pays. Il n'est pas difficile de retrouver des fragments de ce qui se diffuse sur Facebook dans les discours du chef d'état-major et les éditoriaux de la revue El Djeich.
Dans son avant-dernier discours, le général Ahmed Gaïd Salah a attaqué les opposants en les qualifiant de "horde égarée" qui veut "imposer sa vision altérée à la majorité du peuple algérien" à travers " leurs relais médiatiques à l'intérieur et à l'extérieur du pays et en mobilisant des porte-voix à travers les réseaux sociaux…".
Le propos suggère que les médias en Algérie sont ouverts aux avis différents alors que la réalité est toute autre. Depuis mai dernier, les chaînes TV privées ont reçu des ordres clairs ne pas couvrir les manifestations et il suffit de voir ce qu'elles diffusent les vendredis et les mardi pour le confirmer.
Les mêmes personnes qui soutiennent les options du pouvoir réel sont choisies pour participer aux programmes politiques des ces chaînes. Les débats ne manquent pas de propos ridiculisant les manifestants, de procès en trahison traîtrise contre les opposants, sans compter l'occultation totale de ce qui se passe sur le terrain.
Le général Gaïd Salah pourrait avoir besoin peut-être que quelqu'un lui rappelle que les médias qui font aujourd'hui ses louanges sont les mêmes qui se sont acharnés à défendre Bouteflika et ont vendu le projet de cinquième mandat. Il est probable qu'il n'a pas besoin qu'on l'informe que les chaînes privées sont nées suite à l'idée du colonel Fawzi, responsable du département information au DRS à l'ère du général Toufik. Son objectif était précisément de neutraliser la chaîne Al- Magharibia, lancée après le début des évènements du printemps arabe qui suscitait les craintes du régime.
Le plan a peut-être réussi au cours des dernières années, mais ces médias ont consommé leur crédit durant le règne de Bouteflika et quiconque s'appuie sur eux soumet sa crédibilité à une rude épreuve.
L'application de la loi relative à l'audiovisuel, parue dans le Journal officiel le 27 mars 2014, a été suspendue, le cahier des charges relatifs à la création de chaînes audiovisuelles paru en juillet 2016 a été annulé. Le but est de maintenir ces chaînes comme des instruments entre les mains du pouvoir établi pour imposer ses vues et faire passer ses choix.
Le résultat s'exprime pourtant dans le slogan répété par les manifestants dans les différentes villes du pays: "Al-Maghraribya, chaîne du peuple". Un slogan qui n'est pas lancé en soutien à un projet médiatique dont ils ne connaissent pas les détails, mais pour affirmer que les Algériens n'ont d'autres tribunes que celles qui diffusent en direct ce qui se déroulent sur le terrain.
Les pratiques de la télévision publique qui se fait le relais du le discours de haine répandu sur les réseaux sociaux confirment aux Algériens qu'ils sont encerclés de toute part; et que ceux qui les assiègent veulent faire taire leurs voix, exactement comme ils le font avec ceux qui sont interpellés de force au cours des manifestations ou, subrepticement, loin des regards, quand des policiers en civil les emmènent vers une destination inconnue.
Le pouvoir, pour son malheur, est devenu sans voix en persistant à ternir la réputation des chaînes publiques et privées. Les insultes qui emplissent le discours officiel ne lui seront pas utiles pour s'en prendre à la crédibilité des réseaux sociaux devenus la voix de ce peuple que l'on essaie de faire taire pour faire passer des élections destinés à insuffler vie à un régime mort.
Traduit par le HuffPost Algérie – Article original


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