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La violence politique de la guerre de libération à la supercherie démocratique d'aujourd'hui.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 02 - 2021

La violence politique en Algérie n'a pas débuté, contrairement à ce qui est admis, au lendemain de l'indépendance, mais bel et bien durant la guerre de libération nationale. Les liquidations physiques et la terreur comme moyens de gestion politique avaient fait déjà leur apparition dans les camps de l'armée des frontières et au sein des maquis. De nombreux responsables politiques et militaires ont été assassinés par leurs propres frères (Abane Ramdane, Abdelmoumène, Abbas Laghrour, Ali Mellah, Abbas Lamouri, Cheriet Lazhari, Chihani Bachir, Abdelkrim Soufi, Hadj Ali, colonel Boucif, capitaine Yamani, capitaine Zoubir.....). D'autres responsables politiques seront menacés et éloignés des centres de décision alors que la guerre de libération avait besoin de tous. Et ceux qui avaient liquidé ces hommes libres seront les mêmes qui confisqueront l'indépendance en 1962. Et ce sont leurs reliques qui donneront l'ordre de tirer sur des enfants en octobre 88 et qui mèneront une guerre sans merci contre une grande partie de leur peuple à partir de 1992.
Benyoucef Ben Khedda, président du GPRA, en butte, avant et après l'indépendance, aux intrigues des imposteurs des frontières, les dénoncera clairement en août 1962 : «Certains officiers qui ont vécu à l'extérieur, n'ont pas connu la guerre révolutionnaire comme leurs frères du maquis, guerre basée essentiellement sur le peuple. Ces officiers qui sont restés, pendant la durée de la guerre, aux frontières tunisienne et marocaine, ont souvent tendance à ne compter que sur la force des armes. Cette conception dangereuse conduit à sous-estimer le rôle du peuple voire à le mépriser et crée le danger de voir naître une féodalité ou une caste militariste, telle qu'il en existe dans certains pays sous-développés, notamment en Amérique latine ». (1) Des paroles prophétiques qui deviendront réalité quelques années plus tard !
Insidieusement, silencieusement, se mettait en place une politique répressive pour museler un peuple en mal de liberté et réduire à néant toute velléité d'émancipation. La liberté de s'exprimer ou de s'organiser, assimilée à de la subversion, était devenue au nom de la «révolution» , HARAM !
La tristement célèbre sécurité militaire, formée à l'école du KGB (promotion «tapis rouge» des années 60), véritable colonne vertébrale du régime, constituera le fer de lance de cette répression pour réduire dès l'indépendance, un peuple qui venait de sortir d'une guerre coloniale particulièrement meurtrière, au silence absolu. Pendant des décennies, la seule évocation des deux lettres S.M suffisait à provoquer une peur panique chez nos concitoyens.
Dès l'indépendance et avant même que ne soient effacés de la mémoire des citoyens les tristement célèbres villas Sesini de Diar El Mahçoul, l'Eclair du Télemly, la Grande terrasse des Deux Moulins, de la Redoute et les fermes Améziane de Constantine, Bernabé de Boudouaou et Altairac d'El Harrach où étaient «questionnés» les hommes libres par les tortionnaires de Massu et de Bigeard, apparurent de nouveaux centres de supplices où cette fois-ci des algériens torturaient d'autres algériens alors que les plaies de la guerre de libération n'étaient pas encore cicatrisées et que les militaires coloniaux n'avaient pas encore évacué totalement le pays. D'anciennes cliniques désaffectées serviront de lieux de supplices (Bouzaréah, El Biar, Notre Dame d'Afrique... ). Les algériens apprendront à leurs dépens que la bête immonde n'avait pas quitté l'Algérie avec le départ des hordes coloniales.
Kidnappings, tortures, « disparitions », séquestrations sans jugement et liquidations physiques seront les méthodes du nouveau pouvoir d'Alger pour gouverner. Certains «planqués» des frontières et d'anciens collaborateurs et autres indics «repentis» de l'armée coloniale se donneront la main pour perpétuer les souffrances des hommes libres et dignes de ce pays. Triste fatalité !
Le système militaro-policier qui se mettait en place ne tolérait aucune opposition. D'abord par la force des armes puis par la terreur, ces aventuriers imposeront leur loi à la Nation au nom de la vaseuse «légitimité révolutionnaire» , une «légitimité» acquise dans les ténébreuses baraques d'Oujda et de Ghardimaou.
Le regretté Hocine Lahouel, vieille figure historique du Mouvement National me disait à sa libération en 1977, après une assignation à résidence qui a duré plus d'une année, non sans un certain humour caustique, à propos du colonel Boukharouba qui l'avait privé de liberté : « Même Dieu dans toute sa Grandeur et sa Perfection s'est créé, à travers Satan, un opposant. Boukharouba, quant à lui, plus que « parfait » n'admet pas d'opposants. »
Ces décennies de règne et de pouvoir sans partage de l'oligarchie militaro-financière seront jalonnées d'actes de violence permanents pour faire taire toute velléité de contestation et de remise en cause par les citoyens de ce pouvoir illégitime. Aucune catégorie sociale ni tendance politique ne seront épargnées.
Cette répression aura connu au fil des décennies, une évolution graduelle, proportionnelle au degré d'impopularité et de rejet du régime par les citoyennes et citoyens.
Si durant les deux premières décennies, l'arrestation arbitraire, la torture et la liquidation physique touchaient de manière particulière des opposants ciblés (anciens maquisards de la guerre de libération que le régime n'avait pu recycler par la corruption, hommes politiques, hommes de religion ou très rares intellectuels), nous remarquerons que durant les années 80, la répression se fera à plus ou moins grande échelle (événements de Kabylie de 1980, arrestations de centaines de partisans de Ben Bella et d'islamistes en 85, événements de Constantine et massacres d'octobre 1988). La décennie de sang et de larmes sera, quant à elle, celle d'une véritable guerre contre une grande partie de la population avec de grands moyens. Un mélange de guerre spéciale à la Godart et Trinquier et de manipulations à la Béria.
La Révolution populaire du 22 février 2019 qui appelait à un changement radical du système politique et à l'instauration d'un Etat de Droit, réveillera à nouveau les vieux démons de la répression. Arrestations arbitraires, procès iniques et tortures dans les centres de la police politique reviendront sur le devant de scène. Mais à la différence des décennies précédentes, les nouveaux moyens technologiques d'information ne permettront pas au régime d'user et d'abuser de la violence à huis-clos. Le cas du jeune Walid Nekkiche est un exemple patent, parmi tant d'autres, qui a secoué les consciences pas seulement des Algériens mais du Monde.
Salah-Eddine SIDHOUM.


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