Venu à Bouira pour effectuer une visite de travail et d'inspection, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, malgré le grand lifting auquel a eu droit le marché quotidien qui était, une journée auparavant, dans un état lamentable avant que les services de la commune et de la daïra ne soient mobilisés pendant toute la nuit pour lui donner un aspect acceptable, a eu tout le loisir pour constater de visu combien le marché des légumes et fruits est désorganisé. Ainsi, au niveau de ce marché qui compte parmi les plus importants à l'échelle de la wilaya et le plus prisé par les citoyens, le ministre, qui l'a visité aux environs de midi, a constaté en direct les prix affichés, lesquels, et même s'ils ne sont pas ceux des premiers jours, étaient loin de le rassurer. Jugez-en : la tomate entre 80 et 110 dinars, la courgette est fixée à...120 dinars, la pomme de terre entre 50 et 65 dinars, les carottes entre 50 et 70 dinars, la laitue à 80 dinars, le concombre à 60 dinars, l'oignon vert entre 35 et 50 dinars, l'oignon sec entre 100 et 110 dinars, les haricots verts entre 160 et 180 dinars, l'aubergine à 80 dinars, etc. Le ministre essayera, tout au long de sa visite des stands, de discuter avec les marchands pour comprendre les raisons de ces fluctuations des prix. Ce, d'autant que pour la courgette par exemple, M. Djellab apprendra que la veille, celle-ci et pour une même qualité, était cédée à 80 dinars. Autant dire que le ministre était très édifié pour parler à chaud d'une désorganisation totale du marché à l'échelle nationale. «Le marché algérien n'est pas organisé», dira-t-il, avant d'évoquer son projet qui consiste d'abord à établir un bilan mensuel des prix des différents produits, légumes et fruits, afin d'arriver, dira-t-il, «vers une normalisation des prix». Mais, expliquera-t-il encore, «cela passera par une organisation du marché de la grande distribution et l'installation du système de contrôle data des prix au niveau central». En pour ce faire, le ministre du Commerce dira que dans les prochaines semaines, «un dossier de la réglementation du marché national des légumes et fruits sera finalisé, pour être présenté au gouvernement». Cela étant, lors de sa virée dans ce marché, le ministre a pris également le pouls des prix des viandes rouges et blanches ainsi que ceux des poissons. Là également, M. Djellab a eu à constater la cherté du poulet qui était cédé hier à 370 dinars le kilo ; «un prix qui va descendre dans deux à trois jours pour se stabiliser autour de 320 dinars», lui assure-t-on. Cependant, ce qui l'a frappé, c'est cette viande bovine fraîche importée qui est cédée au consommateur à 1 250 dinars le kilo, alors que la viande locale est cédée à presque le même prix, soit 1 300 dinars. Et le ministre, qui n'était pas au bout de ses surprises, apprendra de la bouche même du boucher, documents à l'appui, que cette viande importée lui a été livrée par un importateur sur simple bon, où il n'y avait ni nom de l'importateur ni son adresse. Une situation qui a fait réagir le ministre qui a rappelé que la viande importée ne devrait pas dépasser les 700 dinars le kilo, en prenant la décision d'ouvrir une enquête sur cet importateur et en rappelant au passage que son département en est, depuis le début du mois de Ramadhan, à une dizaine d'enquêtes sur des cas d'anomalies et autres transgressions de la réglementation. Yazid Yahiaoui