L'histoire de la fondation de la ville de Honaine est liée à celle de l'empire Almohade, avec l'évènement de la prise du pouvoir par Abdelmoumen Ben Ali, natif de Tadjira (3 km de Honaine) de la tribu des Koumyia. Selon les historiens, Abdelmoumen fit de Honaine sa base militaire sur la reconquête de l'arrière-pays orano-tlemcénien. Ce qui renforça la population de Honaine durant tout le moyen-âge, particulièrement sous la dynastie des Zianides. Dans les conflits qui opposèrent les Zianides aux Mérinides à Tlemcen, Honaine fut toujours en avant-poste pour le contrôle des activités commerciales qui s'effectuèrent par ces deux principautés avec l'Andalousie. Aux XIVe et XVe siècles, le port de Honaine connut un essor considérable en négoces de blé, cuir, fer, laine, laine brute ou travaillée, soie etc. En plus de l'apparition de l'activité de la pêche. Ainsi, la ville de Honain devient la place forte au moment où elle représentait pour les caravanes du Soudan et d'Afrique «le vestibule du monde méditerranéen» selon l'expression d'un historien. Ceci, pour l'histoire. Aujourd'hui, la daïra de Honaine reste encore inconnue, eu égard aux grandes potentialités touristiques et économiques que peut offrir cette partie du littoral méditerranéen. Quand on parle de Honaine, on a tout de suite l'image de cette merveilleuse plage de Tafsout qui frappe l'imagination. Cette plage, fréquentée depuis l'indépendance par les familles conservatrices de Tlemcen, a fini par être désertée au début des années 1990. Les lieux n'étant plus sûrs, l'agonie durera toute une décennie. Entretemps, ce fut une aubaine pour les pilleurs de sable. A partir de 2000, les quatre plages de ce littoral qui s'étend sur 17 km, la vie a repris et les vacanciers ont retrouvé ce petit coin de paradis. A l'heure où l'exécutif entame un redéploiement salutaire pour l'ensemble de la wilaya de Tlemcen, le cas de Honaine mérite d'être souligné. Il y a une dizaine d'années, le chef de daïra de l'époque (que Dieu ait son âme) nous confiait : «Avant de penser à toutes formes de relance dans la région, la priorité reste la voie de communication.» En effet, l'état du CW 104, d'une distance de 24 km, décourage plus d'un. Toutefois, de véritables potentialités existantes restent peu exploitées. Le projet de l'abri de pêche dont l'étude en phase finale a été mal conçu. La passe d'entrée est exposée aux vents d'ouest. Une autre digue est nécessaire. L'extension et l'aménagement de cet abri de pêche aura un impact social et économique important, surtout en matière de création d'emplois. Un autre secteur d'une importance capitale pour la région reste inexploité : la forêt couvre 23% du territoire de la daïra des monts Trara. L'activité forestière est aussi génératrice d'emplois, on peut créer par exemple des micro-entreprises de charbonnage. De même que l'administration des forêts peut aussi rentabiliser ces espaces protégés sous forme de concession pour la création des lieux créatifs. Contrairement aux autres régions du littoral, Honaine n'est pas une région agricole. Toutefois, les petits espaces et autres lopins de terre restent très bien exploités par leurs propriétaires, ce qui leur assure une certaine autosuffisance. La nature du sol et l'érosion permettent tout juste une agriculture vivrière. L'activité touristique reste le salut pour cette région, car avec ses quatre plages (Tafsout, Agla, Ourdania et Béni-Khaled) Honaine peut rivaliser et peut même dépasser la station balnéaire de Port-Say. Il suffit d'une petite visite sur la plage de Béni-Khaled pour avoir une idée de ce que peut rapporter ce trésor de la nature. Pour l'instant, seule la plage de Tafsout est autorisée à la baignade et les chiffres sont encourageants. Ces dernières années, 5 000 touristes ont visité la région. Au début des années 2000, cette côte a accueilli 1/2 million d'estivants. Les estivants de passage dans la région et passionnés de l'histoire seront émerveillés par le site. M. Zenasni