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L'autre «fin de l'Histoire»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 09 - 2018

Bruno Guigue fixe avec bonheur les préjugés occidentaux envers la Chine comme puissance émergente(*). Ces préjugés sont d'abord empreints d'un certain mépris installé depuis la chute de l'Union soviétique : «On aime répéter en Occident que la Chine s'est développée en devenant ‘'capitaliste''. Mais cette affirmation simpliste est démentie par les faits. Même la presse libérale occidentale a fini par admettre que la conversion chinoise au capitalisme est illusoire. » Le rapport établi entre l'espace croissant qu'occupe la Chine et sa conversion au capitalisme est illusoire au regard de la nature de la propriété des moyens de production et d'échange : «Une dose massive de capitalisme a ainsi été injectée dans l'économie, mais — la précision est d'importance — cette injection eut lieu sous l'impulsion de l'Etat. La libéralisation partielle de l'économie et l'ouverture au commerce international relevaient d'une décision politique délibérée.» Le secteur public demeure la colonne vertébrale de l'économie chinoise : représentant 40% des actifs et 50% des profits générés par l'industrie, il prédomine à 80-90% dans les secteurs stratégiques : la sidérurgie, le pétrole, le gaz, l'électricité, le nucléaire, les infrastructures, les transports, l'armement. Le recours aux formes capitalistes ou mixtes de propriété et de management, plus que de partage, n'a pas affecté outre mesure les «fondamentaux» : «La Chine est un Etat unitaire central dans la continuité de l'empire. Pour préserver son contrôle absolu sur le système politique, le parti doit aligner les intérêts des bureaucrates sur le bien politique commun, à savoir la stabilité, et fournir à la population un revenu réel croissant et de meilleures conditions de vie. L'autorité politique doit gérer l'économie de façon à produire plus de richesses plus efficacement. D'où deux conséquences : l'économie de marché est un instrument, pas une finalité ; l'ouverture est une condition d'efficacité et conduit à cette directive économique opérationnelle : rattraper et dépasser l'Occident». Autre caractéristique de cette ouverture sur l'extérieur, souvent méconnue, est qu'elle bénéficia essentiellement à la diaspora chinoise. Entre 1985 et 2005, cette dernière détient 60% des investissements cumulés, contre 25% pour les pays occidentaux et 15% pour Singapour et la Corée du Sud. L'ouverture au capital «étranger» est d'abord une affaire chinoise. Le modèle économique chinois est «hybride, combine deux dimensions qui puisent à des sources opposées. La première emprunte au marxisme-léninisme ; elle est marquée par un puissant contrôle du parti et un système de planification vigoureusement appliqué. La seconde se réfère davantage aux pratiques occidentales, qui donnent la part belle à l'initiative individuelle et à l'esprit d'entreprendre. Cohabitent ainsi la mainmise du PCC sur les affaires et un secteur privé foisonnant». La Chine actuelle est «fille de Mao et de Deng, de l'économie dirigée qui l'a unifiée, et de l'économie mixte qui l'a enrichie». Deng Xiaoping est généralement considéré comme l'artisan du développement économique de la Chine actuelle. Il est l'auteur de la célèbre devise qui remonte aux années 1960 : «Peu importe qu'un chat soit blanc ou noir, s'il attrape la souris, c'est un bon chat». Comparativement à son prédécesseur, son style de gouvernement était beaucoup plus humain et altruiste ; il s'est abstenu de tout culte de la personnalité et de répression des libertés à grande échelle comme ce fut le cas pendant la révolution culturelle. En devenant la première puissance économique de la planète, la Chine populaire sonne le glas de la prétendue «fin de l'Histoire». Elle renvoie à la deuxième place une Amérique finissante, minée par la désindustrialisation, le surendettement, le délabrement social et le fiasco de ses aventures militaires. Contrairement aux Etats-Unis, la Chine est un empire sans impérialisme : «Autocentrée, la Chine n'est ni conquérante ni prosélyte. Les Occidentaux font la guerre pour enrayer leur déclin, quand les Chinois font des affaires pour développer leur pays. Au cours des trente dernières années, la Chine n'a mené aucune guerre et a multiplié son PIB par 17. Dans la même période, les Etats-Unis ont mené une dizaine de guerres et précipité leur décadence. Les Chinois ont éradiqué la pauvreté, quand les Etat-Unis déstabilisaient l'économie mondiale en vivant à crédit. En Chine la misère recule, tandis qu'aux Etats-Unis elle progresse. Que cela plaise ou non, le ‘'socialisme à la chinoise'' met une fessée au capitalisme à l'occidentale. Décidément, la ‘'fin de l'Histoire'' peut en cacher une autre.» Francis Fukuyama, le futurologue japonais qui a forgé l'expression «la fin de l'Histoire» (c'est le titre de son ouvrage de référence) pour consacrer le libéralisme comme issue finale de l'évolution de l'Humanité.(**) Pour Fukuyama, le libéralisme économique qui accompagne la démocratie libérale aura été «le phénomène macropolitique le plus remarquable de ces cent dernières années». Pour l'essentiel, «le développement de la modernisation économique induite par la technologie détermine de fortes incitations à accepter les termes fondamentaux d'une culture capitaliste universelle, en autorisant un vaste secteur de compétition économique et en laissant les prix se fixer librement en fonction du marché ». Force est de croire qu'il est de plus en plus démenti.(**)
A. B.

(*) Bruno Guigue, Le socialisme chinois et le mythe de la fin de l'Histoire, 20 août 2018, https://www.legrandsoir.info/lesocialisme- chinois-et-le-mythe-dela- fin-de-l-histoire.html
(**) Voir notre ouvrage Les Dix commandements de Wall Street, paru aux éditions Anep en 2017, pp. 383-389.


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