Il s'est fait plus d'amis en résistant à la maltraitance morale dont il a été l'objet par ceux qui, hier, l'ont fait roi que lorsqu'il se réclamait de la même engeance que ces derniers . Ainsi vont les choses en Algérie ! On est d'abord voué aux gémonies pour avoir incarné le système qui fait les rois et les dépouille de leur auréole lorsqu'il décide qu'ils ne lui sont plus d'aucune utilité. On s'en prend plein le dos, pour avoir vanté les mérites d'une autorité qui vous élève au rang de personnalité respectable avant de vous livrer à une meute furieusement montée contre vous. C'est alors, que d'autres voix qualifieront timidement votre farouche résistance à la «hogra» d'héroïque. Les injonctions du pouvoir, l'Algérien lambda ne les aime pas même s'il ne les conteste pas vraiment et préfère que d'autres le fassent pour lui. Quant aux spécialistes de la question, experts en droit constitutionnel, leurs appels à la légalité compteront pour du beurre. Ils auront beau alerter sur les dérives d'une institution comme l'Assemblée nationale en expliquant en quoi le comportement et des députés et du système a dérapé, rien n'y fera. Parce que rien ne doit jamais se mettre en travers de la Décision avec un grand D. Voilà comment les Algériens assument, contre leur gré, les pontes qui leur sont imposés et voilà comment, en quelques mois, ils auront regardé, ahuris, s'organiser et se concrétiser les multiples destitutions. En haut lieu, il n'y a plus aucune gêne à crier son désamour à celui que l'on aura assis, en grandes pompes, sur le perchoir, quelques mois auparavant. Cette campagne qui ne porte pas de nom précis n'aura pas emporté qu'un président d'Assemblée. Ils seraient encore quelques-uns à compter leurs jours à leur poste. N'importe quel haut cadre peut un matin faire les frais d'un subit changement d'humeur de sa hiérarchie. Au point où l'on ne sait presque plus qui fait quoi dans le vaste souk qui sert de pays à des populations trop occupées à digérer leur pain noir pour réagir au moindre sursaut d'El Mouradia. Lorsque quelqu'un vous affirme que rien ne va, il intègre le «à tous points de vue» dans son constat. M. B.