C'est une lapalissade. L'économie nationale est portée par les hydrocarbures, même en temps de vaches maigres pour un secteur qui commence, plus ou moins, à respirer avec la remontée des cours depuis le début de cette année, mais cette embellie du marché, l'Algérie n'en profite pas tellement comme le révèlent les tout derniers chiffres de l'ONS. L'embellie du marché pétrolier devait, escomptait-on, rejaillir vite sur l'économie nationale, mais si l'on doit se fier aux chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), la croissance globale du produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie a été de 0,7% au 2e trimestre de cette année comparé au même trimestre de l'année 2017, mais une croissance même modeste du PIB qui ne le doit pas à celle du secteur des hydrocarbures, parce que celle-ci a été marquée par une baisse de 8,2% au 2e trimestre 2018 comparativement à la même période de 2017, déjà pas terrible. C'est, entre autres grandes indications, ce qui ressortait des chiffres de l'ONS énoncés hier à travers le canal de l'APS. Hors hydrocarbures, toujours selon les chiffres de l'ONS, le taux de croissance du PIB a été de 2,8% au cours du 2e trimestre de cette année par rapport à la même période de l'année dernière, une performance acceptable par les temps qui courent et que l'on doit dans une large mesure au secteur agricole qui, lui, a enregistré un bond dans sa croissance pour atteindre 8,9% durant le 2e trimestre 2018 alors que le taux n'était que de 0,7% à la même période en 2017. La croissance du PIB du second trimestre 2018 est mieux appréciée surtout lorsque l'on se rend compte qu'en valeurs courantes, en revanche, le PIB du 2e trimestre 2018 a connu une croissance de 9,3% par rapport à la même période de l'année dernière. Au nombre des secteurs ayant fait que le PIB du second trimestre de cette année croisse par rapport à celui de 2017 on retrouve, en tout premier lieu, le bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH y compris services et travaux publics pétroliers) qui a réalisé une croissance de 3%, presque 1 point de mieux que l'industrie (2,1%), des services marchands (+2,6%) et des services non marchands, c'est-à-dire les transports et communications, le commerce, les services fournis aux entreprises et aux ménages, ainsi que les hôtels-cafés-restaurants, qui ont crû de 1,7% durant la période considérée, période qui a été marquée également par la hausse du niveau général des prix, atteignant 8,6% contre 3,5% pour la même période de l'année précédente. Azedine Maktour