Des blindés ce matin à Paris, sur les Champs-Elysées. Ouyahia appelle la France à la retenue. La retenue sur salaires, bien sûr ! Et là, face à ce nouveau scandale, ces containers de la honte, ces ordures d'importation, ils se levèrent tous en chœur, la ministre de l'Environnement en guest-star pour lancer ce cri déchirant : «Mais pourquoi diable ? Nous avons suffisamment d'ordures chez nous ! » Moment magique ! Instant ensorceleur. Dimension d'alchimique vérité ! Oui M'dame ! Oui messieurs et mesdames de la colline tout là-haut ! Mille fois oui ! Il m'aura fallu tout ce temps de patience acharnée, de moments de doute, de temps de renoncement ou presque et de déchirements maladifs pour, enfin, vous entendre dire quelques mots vrais ! Il y a suffisamment d'ordures, de saletés, de détritus ici, pourquoi aller en chercher ailleurs ? Nos dirigeants sont presque beaux lorsque la vérité leur échappe d'entre leurs lèvres pourtant soudées par la loi du groupe. Touchant ! Mais que l'on ne s'y méprenne pas ! Je suis rarement touché au-delà de 15 lignes de ma chronique. Et les 15 dernières, celles de la seconde moitié de ma «citerne à venin» vont être entièrement consacrées à une règle économique nulle part écrite, jamais enseignée, dans aucune grande université ou faculté de renommée. Une règle inventée ici, en principauté de Dézédie et qui édicte à peu près ceci : nous sommes la seule contrée au monde où nous blanchissons de l'argent sale en le réinvestissant dans des ordures ! Je vois d'ici les bouches en cul-de-poule des cracks d'Harvard et de Princeton réunies. Eh Oui, frérots ! Nous avons inventé ça ! Grâce aux images, aux vidéos, ces dix dernières années, nous étions déjà la risée du monde. Voilà que nous en devenons, à présent, la poubelle ! T'fou ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
