C'est la conclusion préférée des journalistes soucieux de ne pas conclure à la place de leur invité et avec pour arrière-pensée de laisser la porte ouverte à une énième énormité. Un «oui» et une sourate concluent généralement l'entretien. Ça fait bien et ça renforce la crédibilité de l'individu auprès de ceux qui ne vivent plus qu'à l'ombre de sentences coraniques ! Où seront classées de telles histoires ? Dans un bêtisier ou associées aux histoires insolites que l'on aime se raconter pour impressionner l'entourage et faire son petit effet sur les plus crédules ? Qui sont-elles censées gagner à elles ? A chaque époque, ses propres énergumènes. Mais tous, quels que soient leur sincérité et leur degré d'engagement et quelles que soient leurs ambitions, se revendiquent de la voie tracée par les hommes valeureux qui ont rendu son indépendance au pays. C'est le seul modèle à suivre si nous ne voulons pas sombrer dans le néant ! Mais oui, il faut parler de ces étonnantes personnalités qui, décidément, ne doutent pas d'elles-mêmes et y vont franco ! Surtout qu'elles ne font d'ombre à aucun prétendant particulièrement important. Ce serait même la raison pour laquelle on les laisserait faire. Occuper une opinion pas plus fébrile que cela et qui s'en fiche même un peu quand elle ne se moque pas ouvertement de l'évènement. Et pour cause ! Elle ne doute plus depuis bon nombre de consultations en quoi on transformera son point de vue le moment venu. Un rendez-vous de cette envergure n'attire, hélas, pas autant que l'on souhaiterait. En même temps que j'écoutais un futur candidat à la magistrature suprême nous parler de sa mère, de ses rêves et de ses prédictions, je regardais sur une chaîne étrangère un chroniqueur, réputé sérieux, expliquer comment des personnes, douées en la matière, prédisaient l'avenir dans le marc de café, déposé au fond d'une tasse. Sauf que le consultant en question ne parlait pas de trôner à la tête d'un pays qui fait ce qu'il peut pour aller de l'avant. Entre rêves, marc de café et élections, pourrait-on naviguer sans aborder les questions qui fâchent ? Oui, heureusement ! M. B.