Intervenant le lendemain de la réprobation du cinquième mandat par les avocats d'Alger, un sit-in similaire a été tenu devant la cour de justice de Annaba par leurs homologues du barreau de cette ville. Une soixantaine des robes noires se sont rassemblées en milieu de matinée pour dénoncer la persistance des déclarations de représentants des partis de l'Alliance présidentielle et autres milieux ayant bénéficié des largesses du pouvoir. Tout autant qu'une frange assez large de la société, ils ont exprimé le refus d'un mandat qu'ils ont qualifié de trop. Leur mouvement, qui a duré une heure et demie, s'est dispersé dans le calme sans aucune intervention des forces de l'ordre. Le même jour, c'est au tour des étudiants de dénoncer le passage en force pour un cinquième mandat annoncé le 10 février courant et maintenu par les tenants du pouvoir en dépit des marches, sit-in et autres rassemblements de différentes couches de la société. Les étudiants des pôles universitaires de Sidi Achour, El Bouni, des écoles supérieures implantées dans cette ville, ceux de la Faculté de médecine ont répondu à l'appel de manifester contre le 5e mandat. Les étudiants de l'Ecole supérieure de l'économie, qu'abrite l'ex-lycée Pierre-et-Marie-Curie, seul établissement universitaire qui soit situé au centre-ville, à un jet de pierre du mythique cours de la Révolution, ont investi ce dernier. Ils étaient plus de deux cents des deux sexes à crier à tue-tête leur ras-le-bol d'un système qui refuse de céder la place aux jeunes et aux compétences. De leur côté, les étudiants de la Faculté de médecine, quelque trois cents jeunes filles et garçons, ont bravé l'interdit les empêchant de sortir de l'enceinte de leur faculté. Ils ont parcouru les quelques centaines de mètres séparant leur faculté du Centre hospitalo-universitaire (CHU) en scandant des slogans anti-5e mandat. A noter que toutes les marches, sit-in et rassemblements se sont déroulés pacifiquement. A. Bouacha