Premier jour hier des épreuves du baccalauréat. 674 831 candidats, répartis sur six spécialités, vont composer durant cinq jours sur onze matières. En plus des mesures de surveillance draconiennes, le ministère de l'Education nationale a eu recours, une nouvelle fois, au blocage de l'ensemble des réseaux sociaux tout au long de la durée des épreuves pour limiter les tentatives de fraude. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Top départ hier des épreuves du baccalauréat qui concernent plus d'un demi-million de candidats. Les candidats des six spécialités ont entamé cette première journée des épreuves par le sujet de l'arabe. Une épreuve jugée «abordable» par des candidats. C'est le cas de Mohamed et Lyna, rencontrés devant un centre d'examen aux environs de 11h30. Issus de la branche scientifique, les deux camarades ont reconnu, avec le sourire, que le premier sujet de la matinée était «facile». Y a-t-il eu des rumeurs sur la disponibilité des sujets d'examens sur les réseaux sociaux ? Les deux candidats qui se projettent déjà dans l'épreuve de sciences islamiques prévue à 15h, ont expliqué qu'ils ne sont pas au courant. Les téléphones portables, explique Mohamed, ont été confisqués aux candidats et ne pourront être récupérés qu'à la fin de l'épreuve de l'après-midi à 17h30. Cependant, même si les candidats avaient leurs téléphones portables, l'accès aux réseaux sociaux ne leur serait pas possible. Comme cela a été prévu, aucun accès n'a été possible, en ce premier jour des épreuves du bac. L'accès aux réseaux sociaux Facebook, Twiter, Whatsapp, Instagram, Messenger et Viber, n'était possible ni via la connexion internet ADSL, ni via la 3G, ni moins à travers la 4G ou le réseau VPN, et ce, tout au long des épreuves de la matinée et de l'après-midi. Une solution radicale pour laquelle le ministère de l'Education et ses partenaires ont, une fois encore, opté pour contrer le phénomène de la fuite des sujets sur les réseaux sociaux. Ce black out imposé aux Algériens a néanmoins eu les résultats escomptés, puisque la première journée des épreuves n'a pas enregistré d'incident. En effet, une première depuis quatre ans. Il n'y a eu aucune fuite ni diffusion du sujet de l'arabe sur les réseaux sociaux, alors que ce phénomène était devenu courant depuis 2015. «La coupure des réseaux sociaux n'est pas une solution» estime Boualem Amoura porte-parole du Saref. Selon lui, il faut chercher la cause de ce phénomène pour la combattre. «Les élèves cherchent à frauder parce qu'ils subissent un grand stress pendant cinq jours d'examen, il faut revoir cet examen, car il y a trop de matières. Il est temps de revoir le type de questions et supprimer le choix entre deux sujets qui fait perdre beaucoup de temps aux candidats» estime M. Amoura. Le ministre de l'Education, Abdelhakim Belabed, a également déclaré que la seule manière de contrer la fraude et d'éviter que les candidats cherchent des réponses ailleurs, c'est de changer la nature des questions de telle sorte à ce que les questions ne soient plus basées sur la mémorisation mais sur la compréhension. La session 2019 du bac a commencé dans de bonnes conditions, mais c'est la suite des épreuves qui va démontrer si elle ne sera pas entachée par la fraude. S. A.