Les activités de jumelage inter-établissements hospitaliers ne seront plus des actions de volontariat ou qui rentrent dans le cadre des initiatives individuelles. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière met les choses au clair et rappelle que l'activité de jumelage entre dans un cadre réglementaire et figure parmi les missions obligatoires de chaque établissement. Pour mieux encourager le développement de cette activité, le ministère de la Santé a indiqué que des mesures incitatives ont été mises en place. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Désormais, les activités de jumelage entre établissements hospitaliers publics, du Nord et du Sud et ceux des Hauts-Plateaux ne seront plus un choix. Les professionnels de la santé sont tenus d'exercer et d'assurer les programmes de jumelage. Mohamed Miraoui qui a présidé, hier dimanche, la journée d'évaluation de l'activité de jumelage et de télémédecine a indiqué que cette activité qui, à ses débuts, émanait des initiatives personnelles du personnel de la santé et du volontariat a été réglementée. Ainsi, dit-il, un décret exécutif organisant cette activité a été mis en place depuis 2016. Depuis, les choses vont lentement. C'est pourquoi, Mohamed Miraoui a profité de cette journée d'évaluation pour rappeler aux chefs d'établissements hospitaliers que cette activité doit figurer parmi les projets des établissements. Le ministre de la Santé a indiqué que «les conventions signées jusqu'à présent sur les programmes de jumelage inter-établissements, ont donné des résultats satisfaisants mais ont buté dans leur application sur les aspects notamment financiers et d'intéressement des équipes d'intervention». A ce sujet, dit-il, le ministère de la Santé a décidé la prise de mesures financières incitatives pour encourager le développement et la généralisation de cette activité. Il a souligné que le personnel exerçant cette activité bénéficie d'une indemnité qui équivaut à 25% de son salaire de base. Le ministre de la Santé affirme également que le secteur a consacré les infrastructures, les équipements et les moyens nécessaires pour réussir ces opérations de jumelage. Rien ne justifiera donc, à l'avenir, selon le ministre, la réticence du personnel médical à assurer les activités de jumelage dans les régions enclavées. Toutefois, Mohamed Miraoui se dit «satisfait» du bilan des activités de jumelage effectuées jusqu'à présent. Ainsi, selon ses chiffres, 1 065 missions ont été effectuées, 135 074 consultations spécialisées ont été assurées et 14 978 interventions chirurgicales ont été pratiquées depuis l'initiation de ce programme en 2014. Le bilan fait état également de 292 malades ayant été transférés vers les établissements pilotes. 110 praticiens spécialistes, 165 praticiens généralistes et 410 paramédicaux ont aussi bénéficié d'un programme de formation. Le bilan du ministère de la Santé révèle aussi que 40 établissements pilotes dont 15 CHU, 1 EHU, 16 EHS et 8 EPH sont concernés par le jumelage. Au total, 102 établissements hospitaliers publics sont concernés par les programmes de jumelage. 96 conventions relatives à cette activité ont été également signées et 28 autres sont en cours. Satisfait mais pas au point de vouloir se suffire à ces réalisations. Puisque le ministre de la Santé a instruit les chefs d'établissements «de réaliser un saut qualitatif dans l'opération de la signature des conventions et leur généralisation au profit de nouvelles spécialités et interventions chirurgicales qui ne se pratiquent pas dans les wilayas du Sud et des Haut-Plateaux». Les chefs d'établissements sont désormais tenus de présenter à la tutelle des bilans d'activité chaque trimestre. Le ministre a également souligné que «toute activité de volontariat ou à titre individuel non rémunérée, s'inscrivant dans le cadre de la prise en charge des malades au niveau de ces régions, est à encourager. Néanmoins, celle-ci doit se faire dans un cadre organisé et soumis aux accords des responsables des établissements concernés». S. A.