Les quatre plages situées dans les communes de Corso, Boumerdès et Dellys, polluées mais autorisées à la baignade, seront-elles fermées par la commission interministérielle, en visite d'inspection dans la wilaya de Boumerdès ? Au niveau de Corso, le lixiviat se déverse dans la plage centrale de la localité. Le lixiviat est, rappelons-le, un liquide qui découle du stockage des ordures ménagères. Le lixiviat qui se déverse en mer à Corso provient du CET (centre d'enfouissement technique) situé en amont de la même commune. La station de traitement de cette matière étant en panne depuis plusieurs mois, ce liquide, dangereux pour l'homme, se déverse dans l'oued et arrive, en grande quantité, dans la mer. A Boumerdès-Ville, des eaux usées coulent, en quantités astronomiques, dans la plage centrale. Pourtant, il existe, à quelques centaines de mètres de la plage, une station de refoulement qui envoie les eaux usées vers la station de traitement des eaux épurées (STEP) de la ville du chef-lieu de la wilaya. Ces eaux proviennent des réseaux des nouvelles constructions notamment des promotions immobilières bâties sur les deux rives de l'oued Tatareg, en violation des normes urbanistiques. Ainsi, les eaux usées rejetées par des centaines d'habitations ne sont pas captées par le réseau de la commune. C'est l'explication que nous a fournie un responsable de l'ONA (Office national de l'assainissement). Ce responsable a, cependant, omis de signaler que les eaux traitées, épurées et non recyclées, sont également déversées précisément dans la plage centrale. Par ailleurs, lorsque la STPE, conçue pour l'équivalent de 60 000 habitants, est saturée les eaux usées sont renvoyées en mer. S'agissant de deux plages de Dellys, deux techniciens de la santé nous ont confié, lors de la journée de sensibilisation aux MTH, que les eaux de ces rivages sont polluées et donc interdites à la baignade. Que verra la commission interministerielle ? La commission ministérielle citée plus haut, chargée de la préparation et du suivi de la saison estivale, chapeautée par le ministère de l'Intérieur et comprenant les départements de la santé, du tourisme, du commerce, des transports, des ressources en eau, de la jeunesse et des sports, de la Protection civile, de la Police nationale et de la gendarmerie travaillera jusqu'au 29 juillet pour inspecter les 47 plages dont la wilaya de Boumerdès a autorisé la baignade. Pour rappel, cette instance contrôlera toutes les plages ouvertes à la baignade à travers les 14 wilayas du littoral algérien. On peut se demander ce que voudra bien voir et recenser cette commission. Mettra-t-elle fin aux agissements de certains individus qui ont squatté les plages, les accès et les espaces transformés en parkings sauvages pour imposer leur diktat aux estivants ? Obligera-t-elle les structures sociales à respecter la seule superficie que leur permet la loi le long de la plage ? Mettra-t-elle en demeure les collectivités locales à veiller sur l'hygiène publique et la santé des citoyens ? Relèvera-t-elle toutes les insuffisances béantes en matière de sécurité routière à proximité des plages et en amont du rivage ? Abachi L.